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La traduction des Septante

בס »ד

 

Dans une première période de plus de 150 ans, la Judée était une satrapie du royaume de Perse. Puis elle fut conquise par Alexan­dre de Macédoine, qui construisit son empire sur les ruines de celui des Perses. Après la mort d’Alexandre le Grand et des luttes san­glantes durant plus de vingt ans entre ses successeurs, la Palestine devait faire partie du royaume des Ptolémées. Comme il a été précisé plus haut, le Roi Ptolémée II, esprit curieux, avide de s’instruire dans tous les domaines désira connaître également la Tora des Juifs. Il demanda donc au Grand Prêtre de Jérusalem de lui envoyer 72 Sages, capables de traduire la Tora de Moïse en grec.

Le Roi les installa chacun dans un appartement séparé, et leur demanda de traduire en grec la Tora ; et Dieu les inspira pour qu’ils donnent tous rigoureusement la même traduction du texte sacré, sans qu’ils aient eu la possibilité de se consulter à l’avance à ce sujet. Pour certains versets, les rabbins donnèrent une traduction non littérale du texte, afin d’éviter une interprétation erronée par les païens du texte divin. Ces passages furent également modifiés de façon identique dans les 72 versions !

Nous pouvons voir dans cette coïncidence un véritable miracle. L’intention secrète du Roi Ptolémée avait été sans aucun doute de mettre dans l’embarras les savants juifs au cas où tel pas­sage était présenté de manière différente par les différents traducteurs. Il en aurait conclu que la Tora n’est pas différente des œuvres litté­raires imaginées par un auteur humain, et dont le texte prête souvent à discussion. En inspirant les 72 savants pour qu’ils donnent des versions identiques, Dieu a donc « brisé les dents des méchants » (Ps. 3, 6) : Il a désarmé d’éventuels calomniateurs !

Cette traduction fut remise au roi le 8 Tevet. Bien que ce fut là une manifestation grandiose de l’origine divine de la Tora de Moïse, nos Sages ont néanmoins déclaré que ce jour était néfaste pour Israël comme le jour du veau d’or ! A ce sujet, la « Méguillat Taanit » s’exprime ainsi : « la Tora fut traduite en grec à l’époque du Roi Ptolémée, et le monde fut plongé dans les ténèbres trois jours durant ! A quoi peut-on comparer cet événement ? A un lion qui est capturé et mis en cage : avant sa capture, tout le monde avait peur de lui et s’enfuyait en le voyant; maintenant, tout le monde vient le contempler dans sa cage en demandant : où est sa force?

Ainsi en est-il de la Torah : tant qu’elle est confiée à Israël seu­lement, interprétée par les Sages d’Israël, le monde entier l’admire et ne songe pas à mettre en doute sa véracité, sa supériorité ! Main­tenant qu’elle est traduite en toute langue, on discutera son texte, on le critiquera, on le corrigera…

La comparaison avec le veau d’or s’explique facilement : de même que cette idole n’avait aucun pouvoir, aucune existence réelle, de même la traduction comparée au texte divin, est restée lettre morte !