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Le compte du ‘Omer

Benediction

1. Avant de compter, on récite debout la bénédiction suivante :
[well]ברוך אתה ה’ אלוקינו מלך העולםאשר קדשנו במצוותיו וצונו על ספירת העמר[/well]
[well] »Tu es source de bénédictions Hachem, notre D.ieu Maître de l’Univers, qui nous as sanctifiés par Ses commandements, et nous a ordonnés de compter le ‘Omer. »[/well]

Puis on dit:

[well]היום … ימים לעמר[/well]

[well] »Aujourd’hui, c’est le …..ème jour du ‘Omer »[/well]

[divider type= »thin »]

A partir du septième jour on compte aussi les semaines :
Exemple : 15e jour du Omer

[well]היום חמשה עשר יום לעמר שהם שני שבועות ויום אחד[/well]

[well]Aujourd’hui 15e jour du Omer soit deux semaines et un jour[/well]

[divider type= »thin »]

et on ajoute :

[well]הרחמן יחחזיר עבודת בית המקדש במהרה בימינו[/well]

[well] »Puisse le Miséricordieux restaurer le culte du Temple très bientôt de nos jours »[/well]
2. Depuis la destruction du Temple, le devoir de compter le ‘Omer n’est que d’ordre rabbinique selon Rachi, alors que selon Maïmonide c’est un ordre de la Torah.

3. Le devoir de compter est personnel.

4. Les femmes en sont exemptes.

5. Il est coutume de compter après la tombée de la nuit.

6. Si après le coucher du soleil, on vous demande combien compte-on ce soir, et que personnellement vous n’ayez pas encore compté, vous répondrez : hier on a compté tant et tant.

Si par mégarde vous répondez : ce soir on on est le « nième jour du ‘omer, vous ne pourrez plus dire la bénédiction ce soir-là, car vous serez déjà quitte.

7. Si avant le coucher du soleil on vous pose la même question, il n’y a aucun problème a répondre : ce soir on comptera tant et tant.

8. Si vous avez omis de compter pendant la nuit, vous pouvez réparer, en comptant le lendemain toute la journée jusqu’au coucher du soleil, mais sans réciter la bénédiction. La fois suivante, on pourra compter avec bénédiction.

9. Si vous avez omis de compter pendant la nuit ainsi que dans la journée du lendemain, vous ne pourrez plus réciter de bénédiction les jours suivants, car les 49 jours ne seront pas complets.

hala

Tout savoir sur le prélèvement de la ‘Hala

La mitsva de la ‘hala

 

1. Quelle l’origine de la mitsva de la ‘hala ?

La Torah relate ainsi la prescription de prélever la ‘hala : «D.ieu parla à Moïse en ces termes: Parle aux enfants d’Israël et dis leur: A votre arrivée dans le pays où je vous conduirai, lorsque vous mangerez du pain de la contrée, vous en prélèverez un tribut à D.ieu. Comme prémices de votre pâte, vous prélèverez la ‘hala à l’instar du tribut de la grange, ainsi vous la prélèverez. Des prémices de votre pâte vous ferez hommage à D.ieu dans vos générations futures [1].»

La ‘hala ayant le même statut que la térouma [2], elle revient au Cohen [3].

A notre époque étant tous impurs [4], on prélève la ‘hala et on la brûle parce qu’elle est impure [5].

En cas d’impossibilité de la brûler, on peut l’envelopper de deux épaisseurs de papier ou de plastique et la déposer dans une poubelle.

 

2. La mitsva de la ‘hala est-elle à notre époque une mitsva d’ordre rabbinique ou de la Torah ?

Nos Sages déduisent de l’expression employée « A votre arrivée dans le pays » que cette mitsva ne nous incombe que lorsque la majorité des juifs habitent en Israël. C’est ce que nous enseigne le Choul’hane ‘Aroukh :

 »La mitsva de la Torah ne nous incombe que dans le pays d’Israël à condition que la totalité ou la majorité des juifs résident en Israël. Ainsi à notre époque, même du temps d’Ezra] après le retour d’une partie des exilés de Babel] en Israël la mitsva de la ‘hala n’était que d’ordre rabbinique [6]. »

 

3. En dehors d’Israël, y a-t-il une obligation de prélever la ‘hala ?

L’obligation de prélever la ‘hala en dehors d’Israël est strictement d’ordre rabbinique, afin que cette mitsva ne tombe pas dans l’oubli auprès des juifs de l’exil [7].

Conditions requises pour prélever la ‘hala

1. Quantité de farine
Quelle est la quantité de farine minimale requise pour prélever la ‘hala avec bénédiction ?

Maïmonide ainsi que l’auteur du Choul’hane ‘Aroukh mentionnent un poids équivalent à 520 dhrames.

Dans son livre[8] le Rav ‘Hayim Naé après avoir procédé à plusieurs mesures dut conclure que le poids correspondant à cette mesure était de 520×3.2= 1.666 kg de farine [9]. Dans le même chapitre, l’auteur relate l’usage des communautés ashkénazes anciennes de prélever la ‘hala à partir de 1.200kg.

Il recommandé donc de prélever sans bénédiction entre 1.2kg et 1.666 kg de farine.

Il est à noter que certaines communautés ashkénazes se fondent sur le ‘Hazon Ich et requièrent une quantité de farine de 2.250 kg pour réciter la bénédiction.

Selon l’avis du rav Ovadia Yossef zatsal on peut réciter la bénédiction à partir de 1.560 kg de farine [10].

 

Conseils pratiques:

Evitez si possible de pétrir une quantité de farine comprise entre 1 et 2 kg. Pour 1 kg de farine la pâte obtenue est toujours dispensée de ‘hala tant qu’elle n’est pas associée à d’autres pâtes.

Pour une quantité de 2 kg de farine, la majorité des décisionnaires pensent qu’il faut prélever la ‘hala avec bénédiction.

 

****A PARTIR DE 1,2 Kg DE FARINE PRELEVEZ LA ‘HALA SANS BENEDICTION

 

****A PARTIR DE 1.660 Kg DE FARINE PRELEVEZ LA ‘HALA AVEC BENEDICTION

 

2. Composition de la pâte: farine et liquide

La farine doit être à base de l’une ou d’une association des 5 céréales suivantes: le blé, l’orge, l’épeautre, le seigle ou l’avoine.

Le liquide utilisé pour pétrir la pâte doit appartenir à la catégorie des liquides suivants: le vin, le miel, l’huile, le lait, la rosée, l’eau.

 

Dans quel cas pourra t-on prélever la ‘hala avec bénédiction ?

On pourra prélever la ‘hala avec bénédiction si on pétrit une pâte composée avec une farine à base d’une ou de plusieurs des 5 céréales, et un des liquides mentionnés (2) plus haut.

EXCEPTION : Une pâte composée de farines de riz et de blé peut être imposable de ‘hala si elle a le goût d’une pâte de blé, même si elle est composée majoritairement de riz [11].

 

Dans quel cas prélèvera t-on la ‘hala sans bénédiction ?

Si on pétrit une pâte avec des œufs ou du pur jus de fruit (sans ajouter de l’eau), on prélèvera la ‘hala sans bénédiction même si la quantité de farine requise est présente dans le mélange [12].

 

3. Mode de cuisson

La pâte obtenue devra être cuite au four ou sur une poêle, sans liquide.

Si la pâte épaisse est cuite dans l’eau ou frite dans l’huile profonde, devra t-on prélever la ‘hala ?

Si une pâte même de consistance épaisse est préparée dans l’intention d’être frite ou cuite dans l’eau, elle est dispensée de ‘hala car elle n’a pas le statut de pain [13].

Dans le cas ou une partie de cette même pâte est cuite au four, on pourra prélever la ‘hala avec bénédiction si la quantité de farine utilisée au départ est requise pour l’imposition de la ‘hala.

A noter que si la pâte est liquide [14] et frite dans l’huile profonde, elle est dispensée de ‘hala, selon tous les avis (beignets).

Une pâte pétrie avec du lait sans adjonction d’eau, est elle imposée de ‘hala ?

Elle est imposée de ‘hala avec bénédiction [15].

 

4. Cas particuliers: Pâte que l’on prévoit de partager.

Une personne pétrit une pâte à partir de 2kg de farine mais prévoit de partager la pâte en deux parties égales avant cuisson, et de donner à sa fille 1 kg de pâte et d’enfourner 1kg, doit-elle prélever la ‘hala ?

L’intention première de partager cette pâte en deux, revient à pétrir individuellement deux pâtes de 1kg chacune. Cette pâte est donc dispensée de ‘hala.

 

Une personne pétrit une pâte à partir de 2kg de farine et la fait cuire au four avec l’intention de partager les pains cuits avec sa fille. Doit-elle prélever la ‘hala sur cette pâte ?

Elle doit prélever la ‘hala avec bénédiction du fait que la quantité imposable de ‘hala est enfournée intégralement par la même personne.


Association de pâtes pétries

Dans quel cas peut-on associer plusieurs pâtes pour obtenir la quantité requise pour prélever la ‘hala ?

Rappelons que seuls 5 types de céréales sont imposables de ‘hala: le blé, l’orge, l’épeautre, le seigle et l’avoine.

De manière générale, le principe de l’association de pâtes consiste à considérer les pâtes comme une seule entité. Ce qui signifie que deux pâtes qui sont fondamentalement différentes ne peuvent pas s’associer même en les collant.

 

Plusieurs conditions sont à remplir :

 

1) Les espèces doivent être susceptibles de s’associer:

Si on pétrit deux pâtes distinctes de 1kg avec deux des cinq céréales, elles peuvent s’associer, uniquement dans l’ordre suivant:

Le blé n’est associable qu’avec l’épeautre.

L’épeautre est associable avec toutes les autres.

L’orge est associable avec toutes les autres céréales sauf avec le blé.

Le seigle n’est associable qu’avec l’orge et l’épeautre.

L’avoine n’est associable qu’avec l’orge et l’épeautre[16].

 

2) L’association ne peut se faire que dans le cas où les pâtes sont de même composition ou de composition susceptibles de s’associer:

Une pâte salée et une pâte sucrée ne peuvent être associées même si elles sont faites à partir de la même céréale [17].

 

3) L’association ne peut se faire que dans le cas où les deux pâtes appartiennent à la même personne [18].

 

Comment peut se faire l’association ?

L’association peut se faire de deux manières:

 

1) La morsure des pâtes ou néchikha

Deux pâtes posées côte à côte peuvent s’associer en se collant.de façon à ce qu’en soulevant une des pâtes, l’autre se tire un peu, comme si elle ‘mordait’ l’autre [19] .

 

2) L’association par un récipient, ou panier ou serviette recouvrant entièrement les pâtes ou tsirouf sal [20]

Le tsirouf sal permet d’associer deux pâtes entreposées dans un même récipient, à une seule condition : les deux pâtes doivent être de même composition ou de composition susceptible de s’associer c’est à dire qu’il n’y ait aucune contre-indication à les mélanger complètement. Mais si leurs compositions sont différentes, elles ne peuvent pas s’associer pour être imposées de ‘hala car généralement on ne désire pas qu’elles se mélangent.

Les pâtes ou les pains à associer doivent être déposés dans un récipient dont les parois recouvrent leur contenant.

Remarques :

1) Deux pâtes de blé identiques, l’une épicée et l’autre non épicée ne peuvent s’associer par aucun moyen puisqu’elles ne sont pas susceptibles de s’associer en une même pâte [21].

2) Deux pâtes, l’une de farine complète et l’autre de farine blanche, ne peuvent s’associer par aucun moyen puisqu’elles ne sont pas susceptibles de s’associer en une même pâte [22].

 

Note importante :

Le tsirouf sal permet d’associer:

  • les pâtes pétries avant cuisson
  • les pains cuits dans le cas où on aurait oublié de prélever la ‘hala au stade de la pâte
  • les biscuits faits à partir d’une pâte liquide dont l’obligation de ‘hala n’intervient qu’après cuisson pour une quantité de farine imposable
  • les matsots après cuisson puisqu’a priori on pétrit pendant Pessa’h ou même la veille de Pessa’h, une pâte inférieure à celle imposable de ‘hala.

 

Bénédiction et prélèvement

 

Avant de prélever la pâte on récite la bénédiction suivante:

 

בָּרוּךְ/ אַתָּה/ ה’ / אֱלֹהֵינוּ/ מֶֽלֶך/ הָעוֹלָם / אֲשֶר / קִדְּשָנוּ

/kidéchanou/ achér / ha-‘olam /mélékh / élohénou / Adonaï / ata /baroukh

בְּמִצְוֹתָיו / וִצִוָּנוּ / לְהַפְרִישׁ / חַלָּה / תְּרוּמָה /

/ térouma / ‘hala / léhafrich / vétsivanou/ bémitsvotav

 

 »Tu es source de bénédictions, Hachem, notre D.ieu, Roi de l’Univers, Qui nous as sanctifiés par Ses commandements, et nous as commandés de prélever la ‘hala ».

 

Après le prélèvement on dit:

הַרֵי זוּ חַלָּה

haré zou ‘hala

« Ceci est la ‘hala »

 

Quelle quantité de ‘hala doit-on prélever ?

Selon la Torah, une quantité infime de ‘hala peut suffire comme tribut pour une très grande quantité de farine.

A l’époque ou la ‘hala était consommée par le Cohen, le boulanger devait prélever 1/48 de la pâte, et le particulier devait en prélever 1/24 sauf si la pâte devenait impure involontairement, auquel cas il devait prélever 1/48 [23].

A notre époque où il n’y a pas de pâte pure à cause de l’impureté générale (toum-at met), on prélève 1/48 de la pâte selon Rambam et l’auteur du Choul’hane ‘Aroukh et on la brûle.

Les décisionnaires divergent sur la quantité de ‘hala a prélever actuellement.

Selon certains il faut prélever environ 30g, mais selon de nombreux décisionnaires séfarades notamment le rav ‘Hida [24], le Ben Ich ‘Haï [25], et le rav Ovadia Yossef zatsal, une quantité infime de pâte suffit.

 

Que faire de la ‘hala ?

Rappel important

1) A l’origine la ‘hala était prélevée et donnée au Cohen. L’absence de moyens de purification de l’impureté (toum-at met) fait que nous sommes impurs et le contact de la ‘hala la rend impure.

2) La ‘hala a le statut de térouma impure, il ne faut pas qu’elle entre en contact direct avec une plaque du four ou une grille de la cuisinière, car la chaleur provoquera l’absorption de térouma qui reste interdite à la consommation.

3) La ‘hala dès son prélèvement doit être mise de coté, pour éviter qu’elle ne se mélange à la pâte.


** S’il est possible de la brûler, on donnera priorité à cette solution, en prenant certaines précautions.

1) ne pas la brûler dans le four sur une plaque

2) ne pas la brûler sur les grilles de la cuisinière

3) on pourra la brûler sur le brûleur (gaz) directement

4) on pourra l’envelopper de deux feuilles d’aluminium et la brûler dans le four (après avoir terminé la cuisson du pain)

5) de préférence on la brûlera sur le gaz ou sur une plaque électrique dans un boite à conserve

Dans le cas ou le mélange pâte liquide ne contient que des jus de fruits ou des oeufs sans adjonction d’eau, il faudra humecter la ‘hala avant de la brûler.

 

** S’il est impossible de la brûler, on l’enveloppera d’une couche double de plastique ou d’aluminium et on la déposera dans la poubelle.

Chabbat Chalom !

 Ra Yaacov Amsellem

 


[1] Nombres 15, 17-21

[2] Prélèvement sur les céréales.

[3] Choul’hane ‘Aroukh Yoré Déa 322, 1

[4] Le procede de purification avec les cendres de la vache rousse n’étant pas actuel, nous sommes tous considérés comme impurs au degré le plus extrême ou tamé mét.

[5] Maimonide Bicourim Chap.5, 9

[6] Yoré Dé’a chap. 322, 2

[7] Idem chap. 322, 3

[8] Chi’ouré Torah vol.1 p. 168

[9] Ce poids est obtenu à partir de l’unité du drhamme équivalent à 3.2g (520×3.2).

[10] Ce poids est obtenu à partir de l’unité du drhamme équivalent à 3 g (520×3). Le Rav Ovadia Yossef zatsal se base sur les travaux du Rav Hadar Yéhouda Margoulin parus en Adar 5758 (1998) qui prouvent que dans tous les musées visités contenant des pièces de tous les temps y compris celle de Maïmonide, la pièce la plus grande ne dépassait pas 3 g.

[11] Choul’hane ‘Aroukh Yoré Déa 324, 9

[12] Halikhot ‘Olam vol. 5 p. 225

[13] Halikhot ‘Olam vol. 5 p. 224

Notons que certains décisionnaires préconisent de prélever la ‘hala sans bénédiction dans ce cas.

[14] Une pâte est appelée liquide si elle s’étale sur une surface plane.

[15] Halikhot ‘Olam vol. 5 p. 225

Le lait ayant le même statut que l’eau, l’huile, le miel, le vin, la ‘hala doit être prélevée avec bénédiction.

 

 

[16] Choul’hane ‘Aroukh Yoré Déa 324, 2

[17] Idem 326, 1

[18] Idem

[19] Idem 325, 1

[20] Idem

[21] Idem 326, 1

[22] Idem

[23] Choul’hane ‘Aroukh Yoré Déa 322, 1

[24] Birqué Yossef 322, 2

Chioré berakha 322, 1

[25] Chémini 2e année 3

Vibrez au son de la musique juive même pendant la période du ‘Omer !!

Ecouter la musique !


Pin’has ou le précurseur du Messie

Le rapport entre le chapitre 28 des Nombres, qui ordonne la suite des sacrifices, et ce qui précède, est ainsi expliqué par Rachi : Qu’est-il dit auparavant ? Que l’Éternel institue un chef. Le Saint, béni soit-Il, lui dit : « Au lieu de Me faire des recommandations dans l’intérêt de Mes enfants, donne-leur des ordres en Mon honneur. » Moïse ici est comparable à une princesse qui, en quittant ce monde, fait à son époux des recommandations au sujet de ses enfants. Son mari lui répond : « Au lieu de me recommander les enfants, conseille-leur plutôt de ne pas se révolter ni me traiter à la légère. »

 Ainsi dit l’Éternel : « Dis plutôt à Mes enfants de ne jamais Me confondre avec des dieux étrangers. » (Sifré).

Le rapport des sacrifices avec le Pays d’Israël ressort déjà de la réponse donnée jadis à Abraham par l’Éternel, lorsqu’il Lui avait demandé, au moment de «l’alliance entre les morceaux »: « Comment saurai-je que je posséderai le Pays ? » (Genèse 15, 8) « Les sacrifices quotidiens en seront la garantie », répondit l’Éternel. En effet, les sacrifices qu’ils offriront tous les jours représentent le dévouement quotidien et personnel de chaque juif pour son idéal.

Dans notre rituel, et en particulier dans la Amida il est fait allusion à ces sacrifices des Justes en Israël, à la bénédiction « Retsé »: « Les offrandes d’Israël et ses prières, accueille-les avec bienveillance ».   Cette phrase fait écho aux innombrables victimes d’Israël qui tombent régulièrement en l’honneur de D.ieu.

Rabbi Chimchone Refael Hirsch, envisage la question dans la perspective suivante. « L’œuvre de Moïse, pour aussi importante qu’elle se présente, n’est pas fonction exclusivement de sa personnalité exceptionnelle. Son œuvre sera reprise, continuée et achevée par ses disciples, par le peuple tout entier. Ce n’est pas seulement la Torah de Moïse, mais c’est la Torah d’Israël qu’il s’agit de perpétuer. C’est peut-être pour cette raison que l’annonce de la succession de Moïse est suivie de l’énumération des sacrifices perpétuels. Ces sacrifices, dont certains sont quotidiens, symbolisent la perpétuité de la tradition de Moïse et la permanence de ses institutions. A vrai dire, ce chapitre de notre sidra sur les sacrifices est la fin de la partie législative proprement dite. C’est, nous enseigne-t-on, la dernière loi de l’époque du désert, car elle doit réunir toute l’expérience salutaire accumulée durant ces longues années.»

La raison pour laquelle, dans l’énumération qui suit, les sacrifices de Moussaf sont spécialement mentionnés, c’est que les sacrifices publics et collectifs sont sous la loi de la responsabilité collective.

Les Bné Israël commençaient à se rendre compte des charges et des droits de la responsabilité collective qu’ils allaient assumer dans leur patrie.

Enfin le commandement relatif aux sacrifices ouvrait aux Juifs des perspectives sur l’avenir messianique, et l’auteur du Chla  les détaille longuement. L’avenir messianique, en effet, réserve à Israël les «suppléments» de sainteté et de bénédiction auquel le moussaf, c’est-à-dire le « supplément » des jours de fête, fait allusion.

C’est à cause de ce rapport avec le messianisme que la lecture publique de la sidra de Pin’has  a lieu en général pendant les « trois semaines », entre le 17 Tamouz et le 9 Av, réveillant ainsi l’espérance en des temps meilleurs. En effet, D.ieu n’envoie jamais une plaie avant d’en avoir créé le remède (Meguila 13 b). Cette connexion se produit déjà dans la mention de Pin’has en tant que précurseur du Messie. C’est encore l’idée messianique qu’évoque la loi sur la succession puis le problème même de la succession de Moïse.

Enfin la législation des sacrifices nous fait entrevoir, à son tour, l’avènement de l’ère messianique dans les offrandes de Souccot.

Ainsi toute cette sidra et celles qui la suivent sont axées sur le Messie et apportent un message optimiste à l’époque où elles sont lues.

d’après La voix de la Torah

dietetique2

Diététique, hygiène et savoir-vivre – Cours 2

  1. Des vingt-quatre heures que totalisent le jour et la nuit, on trouvera suffisant de consacrer le tiers, autrement dit, huit heures à dormir. Ce seront des heures prises à la fin de la nuit en calculant un espace de huit heures du début du sommeil au lever du soleil. De la sorte, on se lèvera avant le soleil.
  1. Il ne faut, pour dormir, se coucher ni sur le ventre, ni sur le dos, mais reposer sur le côté gauche au début de la nuit, et sur le côté droit à la fin.
  1. On ne se mettra pas au lit sitôt après manger mais on laissera passer d’abord environ trois ou quatre heures. On évitera aussi le sommeil diurne.
  1. Les fruits ou légumes qui ont pour effet de relâcher le ventre comme les raisins, les figues, les mûres, les poires, les pastèques, diverses variétés de melons ou de concombres, on les mangera en hors-d’œuvre et sans les mettre en connexion avec le reste du repas. On attendra un peu de temps pour leur permettre de quitter l’estomac avant de passer à la suite des mets.
  1. Au contraire les fruits qui resserrent les entrailles comme les grenades, les coings, les pommes, les petites poires sauvages on les mangera sans mettre d’intervalle entre eux et le reste du repas, mais sans en prendre trop non plus.
  1. Quand on voudra consommer de la viande et de la volaille au cours du même repas, on commencera par la volaille. De même, s’il s’agit d’œufs et de volaille, les œufs devront être servis en  premier, ou de la chair du gros bétail et du petit bétail, cette dernière viendra d’abord. En toutes circonstances, on donnera priorité au produit léger sur le produit lourd.
  1. A la saison chaude, manger des mets froids point trop épicés.
  1. Durant la saison chaude au contraire, servir des aliments chauds, copieusement épicés, nais  n’user que  très  modérément de  moutarde.

  1. Suivre un régime analogue selon que l’on se trouve un pays froid ou un pays chaud en se conformant partout à ce qui convient au  lieu.
  1. Il est des nourritures qui sont infiniment nuisibles et dont il convient de ne jamais manger. Tels sont les grands poissons réservés depuis longtemps dans la saumure, le fromage vieux conservé au sel, les truffes et les champignons, la viande salée depuis longtemps.
  1. De même on évitera le vin sorti du pressoir, le plat qu’on a laissé attendre et qui dégage une odeur fétide, et, d’une manière générale, toute nourriture dont l’odeur est mauvaise ou amère à l’extrême, Tous ces aliments sont pour l’organisme comme de mortels poisons.
  1. Il existe d’autres nourritures qui sont nuisibles, mais sans atteindre à la nocivité des précédentes. C’est pourquoi il convient de n’en consommer qu’en petites quantités et de loin en loin, sans s’habituer à en faire la matière ou l’assaisonnement de ses repas.
  1. Tels sont les grands poissons, le fromage, le lait qu’on a laissé attendre vingt-quatre heures après la traite, la chair des taureaux ou des boucs adultes, les fèves, les lentilles, les pois, le pain d’orge ou le pain sans levain, le chou, le poireau, les oignons, l’ail, la moutarde, le raifort.
  1. Tous ces produits sont nuisibles et il ne faut en manger qu’en très petites quantités à la mauvaise saison, et s’en abstenir totalement en été. Pour les fèves, et les lentilles on n’en composera tout son repas ni à la mauvaise saison, ni en été. On mangera de la citrouille en été.

MAIMONIDE, Le livre de la connaissance

hala

Tout savoir sur le prélèvement de la ‘Hala

La mitsva de la ‘hala

 

1. Quelle l’origine de la mitsva de la ‘hala ?

La Torah relate ainsi la prescription de prélever la ‘hala : «D.ieu parla à Moïse en ces termes: Parle aux enfants d’Israël et dis leur: A votre arrivée dans le pays où je vous conduirai, lorsque vous mangerez du pain de la contrée, vous en prélèverez un tribut à D.ieu. Comme prémices de votre pâte, vous prélèverez la ‘hala à l’instar du tribut de la grange, ainsi vous la prélèverez. Des prémices de votre pâte vous ferez hommage à D.ieu dans vos générations futures [1].»

La ‘hala ayant le même statut que la térouma [2], elle revient au Cohen [3].

A notre époque étant tous impurs [4], on prélève la ‘hala et on la brûle parce qu’elle est impure [5].

En cas d’impossibilité de la brûler, on peut l’envelopper de deux épaisseurs de papier ou de plastique et la déposer dans une poubelle.

 

2. La mitsva de la ‘hala est-elle à notre époque une mitsva d’ordre rabbinique ou de la Torah ?

Nos Sages déduisent de l’expression employée « A votre arrivée dans le pays » que cette mitsva ne nous incombe que lorsque la majorité des juifs habitent en Israël. C’est ce que nous enseigne le Choul’hane ‘Aroukh :

 »La mitsva de la Torah ne nous incombe que dans le pays d’Israël à condition que la totalité ou la majorité des juifs résident en Israël. Ainsi à notre époque, même du temps d’Ezra] après le retour d’une partie des exilés de Babel] en Israël la mitsva de la ‘hala n’était que d’ordre rabbinique [6]. »

 

3. En dehors d’Israël, y a-t-il une obligation de prélever la ‘hala ?

L’obligation de prélever la ‘hala en dehors d’Israël est strictement d’ordre rabbinique, afin que cette mitsva ne tombe pas dans l’oubli auprès des juifs de l’exil [7].

Conditions requises pour prélever la ‘hala

1. Quantité de farine
Quelle est la quantité de farine minimale requise pour prélever la ‘hala avec bénédiction ?

Maïmonide ainsi que l’auteur du Choul’hane ‘Aroukh mentionnent un poids équivalent à 520 dhrames.

Dans son livre[8] le Rav ‘Hayim Naé après avoir procédé à plusieurs mesures dut conclure que le poids correspondant à cette mesure était de 520×3.2= 1.666 kg de farine [9]. Dans le même chapitre, l’auteur relate l’usage des communautés ashkénazes anciennes de prélever la ‘hala à partir de 1.200kg.

Il recommandé donc de prélever sans bénédiction entre 1.2kg et 1.666 kg de farine.

Il est à noter que certaines communautés ashkénazes se fondent sur le ‘Hazon Ich et requièrent une quantité de farine de 2.250 kg pour réciter la bénédiction.

Selon l’avis du rav Ovadia Yossef zatsal on peut réciter la bénédiction à partir de 1.560 kg de farine [10].

 

Conseils pratiques:

Evitez si possible de pétrir une quantité de farine comprise entre 1 et 2 kg. Pour 1 kg de farine la pâte obtenue est toujours dispensée de ‘hala tant qu’elle n’est pas associée à d’autres pâtes.

Pour une quantité de 2 kg de farine, la majorité des décisionnaires pensent qu’il faut prélever la ‘hala avec bénédiction.

 

****A PARTIR DE 1,2 Kg DE FARINE PRELEVEZ LA ‘HALA SANS BENEDICTION

 

****A PARTIR DE 1.660 Kg DE FARINE PRELEVEZ LA ‘HALA AVEC BENEDICTION

 

2. Composition de la pâte: farine et liquide

La farine doit être à base de l’une ou d’une association des 5 céréales suivantes: le blé, l’orge, l’épeautre, le seigle ou l’avoine.

Le liquide utilisé pour pétrir la pâte doit appartenir à la catégorie des liquides suivants: le vin, le miel [d’abeille], l’huile [d’olive], le lait, la rosée, l’eau.

 

Dans quel cas pourra t-on prélever la ‘hala avec bénédiction ?

On pourra prélever la ‘hala avec bénédiction si on pétrit une pâte composée avec une farine à base d’une ou de plusieurs des 5 céréales, et un des liquides mentionnés (2) plus haut.

EXCEPTION : Une pâte composée de farines de riz et de blé peut être imposable de ‘hala si elle a le goût d’une pâte de blé, même si elle est composée majoritairement de riz [11].

 

Dans quel cas prélèvera t-on la ‘hala sans bénédiction ?

Si on pétrit une pâte avec des œufs ou du pur jus de fruit (sans ajouter de l’eau), on prélèvera la ‘hala sans bénédiction même si la quantité de farine requise est présente dans le mélange [12].

 

3. Mode de cuisson

La pâte obtenue devra être cuite au four ou sur une poêle, sans liquide.

Si la pâte épaisse est cuite dans l’eau ou frite dans l’huile profonde, devra t-on prélever la ‘hala ?

Si une pâte même de consistance épaisse est préparée dans l’intention d’être frite ou cuite dans l’eau, elle est dispensée de ‘hala car elle n’a pas le statut de pain [13].

Dans le cas ou une partie de cette même pâte est cuite au four, on pourra prélever la ‘hala avec bénédiction si la quantité de farine utilisée au départ est requise pour l’imposition de la ‘hala.

A noter que si la pâte est liquide [14] et frite dans l’huile profonde, elle est dispensée de ‘hala, selon tous les avis (beignets).

Une pâte pétrie avec du lait sans adjonction d’eau, est elle imposée de ‘hala ?

Elle est imposée de ‘hala avec bénédiction [15].

 

4. Cas particuliers: Pâte que l’on prévoit de partager.

Une personne pétrit une pâte à partir de 2kg de farine mais prévoit de partager la pâte en deux parties égales avant cuisson, et de donner à sa fille 1 kg de pâte et d’enfourner 1kg, doit-elle prélever la ‘hala ?

L’intention première de partager cette pâte en deux, revient à pétrir individuellement deux pâtes de 1kg chacune. Cette pâte est donc dispensée de ‘hala.

 

Une personne pétrit une pâte à partir de 2kg de farine et la fait cuire au four avec l’intention de partager les pains cuits avec sa fille. Doit-elle prélever la ‘hala sur cette pâte ?

Elle doit prélever la ‘hala avec bénédiction du fait que la quantité imposable de ‘hala est enfournée intégralement par la même personne.


Association de pâtes pétries

Dans quel cas peut-on associer plusieurs pâtes pour obtenir la quantité requise pour prélever la ‘hala ?

Rappelons que seuls 5 types de céréales sont imposables de ‘hala: le blé, l’orge, l’épeautre, le seigle et l’avoine.

De manière générale, le principe de l’association de pâtes consiste à considérer les pâtes comme une seule entité. Ce qui signifie que deux pâtes qui sont fondamentalement différentes ne peuvent pas s’associer même en les collant.

 

Plusieurs conditions sont à remplir :

 

1) Les espèces doivent être susceptibles de s’associer:

Si on pétrit deux pâtes distinctes de 1kg avec deux des cinq céréales, elles peuvent s’associer, uniquement dans l’ordre suivant:

Le blé n’est associable qu’avec l’épeautre.

L’épeautre est associable avec toutes les autres.

L’orge est associable avec toutes les autres céréales sauf avec le blé.

Le seigle n’est associable qu’avec l’orge et l’épeautre.

L’avoine n’est associable qu’avec l’orge et l’épeautre[16].

 

2) L’association ne peut se faire que dans le cas où les pâtes sont de même composition ou de composition susceptibles de s’associer:

Une pâte salée et une pâte sucrée ne peuvent être associées même si elles sont faites à partir de la même céréale [17].

 

3) L’association ne peut se faire que dans le cas où les deux pâtes appartiennent à la même personne [18].

 

Comment peut se faire l’association ?

L’association peut se faire de deux manières:

 

1) La morsure des pâtes ou néchikha

Deux pâtes posées côte à côte peuvent s’associer en se collant.de façon à ce qu’en soulevant une des pâtes, l’autre se tire un peu, comme si elle ‘mordait’ l’autre [19] .

 

2) L’association par un récipient, ou panier ou serviette recouvrant entièrement les pâtes ou tsirouf sal [20]

Le tsirouf sal permet d’associer deux pâtes entreposées dans un même récipient, à une seule condition : les deux pâtes doivent être de même composition ou de composition susceptible de s’associer c’est à dire qu’il n’y ait aucune contre-indication à les mélanger complètement. Mais si leurs compositions sont différentes, elles ne peuvent pas s’associer pour être imposées de ‘hala car généralement on ne désire pas qu’elles se mélangent.

Les pâtes ou les pains à associer doivent être déposés dans un récipient dont les parois recouvrent leur contenant.

Remarques :

1) Deux pâtes de blé identiques, l’une épicée et l’autre non épicée ne peuvent s’associer par aucun moyen puisqu’elles ne sont pas susceptibles de s’associer en une même pâte [21].

2) Deux pâtes, l’une de farine complète et l’autre de farine blanche, ne peuvent s’associer par aucun moyen puisqu’elles ne sont pas susceptibles de s’associer en une même pâte [22].

 

Note importante :

Le tsirouf sal permet d’associer:

  • les pâtes pétries avant cuisson
  • les pains cuits dans le cas où on aurait oublié de prélever la ‘hala au stade de la pâte
  • les biscuits faits à partir d’une pâte liquide dont l’obligation de ‘hala n’intervient qu’après cuisson pour une quantité de farine imposable
  • les matsots après cuisson puisqu’a priori on pétrit pendant Pessa’h ou même la veille de Pessa’h, une pâte inférieure à celle imposable de ‘hala.

 

Bénédiction et prélèvement

 

Avant de prélever la pâte on récite la bénédiction suivante:

 

בָּרוּךְ/ אַתָּה/ ה’ / אֱלֹהֵינוּ/ מֶֽלֶך/ הָעוֹלָם / אֲשֶר / קִדְּשָנוּ

/kidéchanou/ achér / ha-‘olam /mélékh / élohénou / Adonaï / ata /baroukh

בְּמִצְוֹתָיו / וִצִוָּנוּ / לְהַפְרִישׁ / חַלָּה / תְּרוּמָה /

/ térouma / ‘hala / léhafrich / vétsivanou/ bémitsvotav

 

 »Tu es source de bénédictions, Hachem, notre D.ieu, Roi de l’Univers, Qui nous as sanctifiés par Ses commandements, et nous as commandés de prélever la ‘hala ».

 

Après le prélèvement on dit:

הַרֵי זוּ חַלָּה

haré zou ‘hala

« Ceci est la ‘hala »

 

Quelle quantité de ‘hala doit-on prélever ?

Selon la Torah, une quantité infime de ‘hala peut suffire comme tribut pour une très grande quantité de farine.

A l’époque ou la ‘hala était consommée par le Cohen, le boulanger devait prélever 1/48 de la pâte, et le particulier devait en prélever 1/24 sauf si la pâte devenait impure involontairement, auquel cas il devait prélever 1/48 [23].

A notre époque où il n’y a pas de pâte pure à cause de l’impureté générale (toum-at met), on prélève 1/48 de la pâte selon Rambam et l’auteur du Choul’hane ‘Aroukh et on la brûle.

Les décisionnaires divergent sur la quantité de ‘hala a prélever actuellement.

Selon certains il faut prélever environ 30g, mais selon de nombreux décisionnaires séfarades notamment le rav ‘Hida [24], le Ben Ich ‘Haï [25], et le rav Ovadia Yossef zatsal, une quantité infime de pâte suffit.

 

Que faire de la ‘hala ?

Rappel important

1) A l’origine la ‘hala était prélevée et donnée au Cohen. L’absence de moyens de purification de l’impureté (toum-at met) fait que nous sommes impurs et le contact de la ‘hala la rend impure.

2) La ‘hala a le statut de térouma impure, il ne faut pas qu’elle entre en contact direct avec une plaque du four ou une grille de la cuisinière, car la chaleur provoquera l’absorption de térouma qui reste interdite à la consommation.

3) La ‘hala dès son prélèvement doit être mise de coté, pour éviter qu’elle ne se mélange à la pâte.


** S’il est possible de la brûler, on donnera priorité à cette solution, en prenant certaines précautions.

1) ne pas la brûler dans le four sur une plaque

2) ne pas la brûler sur les grilles de la cuisinière

3) on pourra la brûler sur le brûleur (gaz) directement

4) on pourra l’envelopper de deux feuilles d’aluminium et la brûler dans le four (après avoir terminé la cuisson du pain)

5) de préférence on la brûlera sur le gaz ou sur une plaque électrique dans un boite à conserve

Dans le cas ou le mélange pâte liquide ne contient que des jus de fruits ou des oeufs sans adjonction d’eau, il faudra humecter la ‘hala avant de la brûler.

 

** S’il est impossible de la brûler, on l’enveloppera d’une couche double de plastique ou d’aluminium et on la déposera dans la poubelle.

Chabbat Chalom !

Ra Yaacov Amsellem

 


[1] Nombres 15, 17-21

[2] Prélèvement sur les céréales.

[3] Choul’hane ‘Aroukh Yoré Déa 322, 1

[4] Le procede de purification avec les cendres de la vache rousse n’étant pas actuel, nous sommes tous considérés comme impurs au degré le plus extrême ou tamé mét.

[5] Maimonide Bicourim Chap.5, 9

[6] Yoré Dé’a chap. 322, 2

[7] Idem chap. 322, 3

[8] Chi’ouré Torah vol.1 p. 168

[9] Ce poids est obtenu à partir de l’unité du drhamme équivalent à 3.2g (520×3.2).

[10] Ce poids est obtenu à partir de l’unité du drhamme équivalent à 3 g (520×3). Le Rav Ovadia Yossef zatsal se base sur les travaux du Rav Hadar Yéhouda Margoulin parus en Adar 5758 (1998) qui prouvent que dans tous les musées visités contenant des pièces de tous les temps y compris celle de Maïmonide, la pièce la plus grande ne dépassait pas 3 g.

[11] Choul’hane ‘Aroukh Yoré Déa 324, 9

[12] Halikhot ‘Olam vol. 5 p. 225

[13] Halikhot ‘Olam vol. 5 p. 224

Notons que certains décisionnaires préconisent de prélever la ‘hala sans bénédiction dans ce cas.

[14] Une pâte est appelée liquide si elle s’étale sur une surface plane.

[15] Halikhot ‘Olam vol. 5 p. 225

Le lait ayant le même statut que l’eau, l’huile, le miel, le vin, la ‘hala doit être prélevée avec bénédiction.

 

 

[16] Choul’hane ‘Aroukh Yoré Déa 324, 2

[17] Idem 326, 1

[18] Idem

[19] Idem 325, 1

[20] Idem

[21] Idem 326, 1

[22] Idem

[23] Choul’hane ‘Aroukh Yoré Déa 322, 1

[24] Birqué Yossef 322, 2

Chioré berakha 322, 1

[25] Chémini 2e année 3

La Torah comporterait, non pas cinq, mais sept livres !

Et ils firent, à partir du mont de l’Eternel, un chemin de trois jours.  L’arche de D.ieu marcha à leur tête l’espace de trois journées, pour leur choisir une halte, et la nuée de D.ieu planait au-dessus d’eux, le jour, à leur départ du camp.

Or, lorsque l’arche partait, Moïse disait : « Lève-toi, D.ieu  afin que Tes ennemis soient dissipés et que Tes adversaires fuient de devant Ta face ! » Et lorsqu’elle faisait halte, il disait : « Reviens siéger, D.ieu parmi les myriades des milliers d’Israël ! »

(Nombres 10, 33-36)

 

Ces versets, récités dans nos synagogues les jours de lecture de la Torah  sont d’une importance particulière qui s’insère difficilement dans le contexte. A tel point que, d’après certaines opinions, ils constituent à eux seuls l’un des livres de la Loi. Ainsi, la Torah comporterait sept livres au lieu de cinq. Dans le texte de la Torah, ce passage est placé entre deux noune renversés qui forment une parenthèse. Rachi précise que ce passage se trouve à cet endroit pour marquer une interruption entre deux événements malheureux. Il s’agit du départ du Mont Sinaï qu’Israël effectua avec soulagement comme un enfant qui s’enfuit de l’école et du triste épisode des contestataires avides de viande.

Essayons à présent d’approfondir ce sujet.

Le Talmud rapporte : «Ce passage, D. l’a encadré de  »simanyot  » (signes en manière de parenthèses ou crochets) pour indiquer qu’il ne se trouve pas là à sa place. Rabbi dit que ce n’est pas à ce titre qu’ont été mis ces signes, mais parce que ce passage peut être considéré en soi comme un livre (de la Bible), ainsi que l’indique Rabbi Samuel bar Na’hman au nom de Rabbi Jonathan : «  La Sagesse s’est bâti une maison . Elle en a sculpté les sept colonnes» (Proverbes 9, 1), ce sont les sept livres de la Torah, conformément à la thèse de Rabbi. Contradictoirement à celle-ci, Rabban Siméon ben Garnliel estime que ce passage sera dans le futur retiré de là pour être remis à sa place et que, si (pour le moment) il figure ici, c’est pour établir une séparation entre deux défail­lances successives (d’Israël). Sa place véritable, selon Rav Achi, se situe à la descrip­tion des bannières » (Chabbat  115b, 116a). (De cette description jusqu’ici il y a cinquante paragraphes, nombre représenté par la lettreנ   que nous trouvons ici inversée).

Les parenthèses (ou crochets) en question ont la forme d’un  נrenversé, qui est, selon une opinion citée dans le Talmud celui qui manque dans l’acrostiche alphabétique du psaume 145 (couramment intitulé achré). Il signale la chute (nefila) aussi est-il repris au verset suivant  « Dieu soutient tous ceux qui tombent ». Si donc les נ qui apparaissent ici à l’envers annoncent le début de la chute d’Israël (dont la première défaillance était la fuite en vue de se dérober aux lois du Sinaï), ils marquent en même temps l’espoir du soutien divin.

Maintes interprétations ont été données à ces signes. Contentons-nous d’indiquer encore celle du Zohar, selon laquelle le נ   représente ici la Majesté divine (Chekhina), qui s’apprête à  soutenir  ceux  qui  vont  tomber.  Lorsque  l’Arche  s’éloigna  d’une  distance  de  trois journées — marquant le désir de s’écarter d’Israël qui se montrait ingrat — Moïse appela : «Lève-Toi, ô Eternel! Ne nous abandonne pas, fais halte et attends-nous. Retourne-Toi, regarde derrière l’Arche et vois Ton peuple ».  « Mon bien-aimé est pareil au chevreuil ou au faon des biches (qui se retourne tout en prenant de l’avance) (Cantique des cantiques 11, 9). Le voici qui se tient derrière notre muraille, qui regarde par les fenêtres, qui observe par le treillis!». Puis d’ajouter: «Reviens siéger, ô Eternel, parmi les myriades des milliers d’Israël ! »

Nous lisons dans le Talmud que la Majesté divine (Chekhina) ne repose jamais sur moins de vingt-deux mille âmes : vingt-deux mille était le nombre des légions célestes entourant le trône divin. C’était également, par ailleurs, le compte de la tribu des Lévites et Moïse implora D.ieu de revenir siéger parmi ceux-ci, qui étaient restés des justes en toutes circonstances (Yebamot. 64 a).

La conception, selon laquelle ces deux derniers versets doivent former un livre important à part, est étudiée par Rabbi Chimchon Refael Hirsch comme suit. «Cette marche à travers le désert s’accompagne, à chaque départ comme à chaque arrivée, d’une prière dont le texte figure dans les versets 35 et 36 du chapitre 10,   versets qui accompagnent aujourd’hui encore la sortie et la rentrée du sépher Torah lors des offices publics. Selon la tradition dont les textes hébraïques portent la trace, ces deux versets sont encadrés de deux « noune » renversés, placés là comme signes particuliers destinés à faire ressortir ces versets du contexte, ceux-ci formant ainsi un livre particulier. En conséquence, le quatrième livre de la Torah se composerait en réalité de trois parties : la première, du début des Nombres jusqu’au verset 34 (inclus) du chapitre 10, la deuxième constituée par les versets 35 et 36,  la troisième allant du chapitre 11 à la fin du livre.

La Torah comporterait donc, non pas cinq, mais sept livres, auxquels, selon Rabbi Jonathan, ferait allusion la phrase des Proverbes (9 ,1) «La Sagesse s’est bâti une maison et en a sculpté les sept colonnes. »

Il s’agit pour nous de comprendre le sens de cette indication particulière. Quel en est le contenu ? Chaque fois que l’Arche Sainte se met en mouvement, Moïse appelle la présence de D.ieu à la tête du dispositif de marche, pour assurer la dispersion des ennemis. Quand l’Arche marque un temps d’arrêt, Moïse invite la présence divine à rejoindre les milliers d’Israélites. Moïse sait que l’Arche, symbole de la Loi, rencon­trera au cours de sa marche à travers le monde d’innombrables ennemis, et que seule une aide divine permanente évitera à la Loi et à ses porteurs, de succomber sous les coups des assaillants. Il sait qu’aussi longtemps que cette Loi reposera sur les épaules du peuple, elle vivra victorieusement.

Autrement dit, le jour où l’Arche de D.ieu, incarnation de Sa volonté, aura trouvé la paix et la reconnaissance des hommes, Israël aussi pourra se grouper autour d’elle, dans une harmonie qui ne sera plus troublée, en une multitude qui dépassera de loin le nombre des fils d’Israël du passé. (Effectivement, le texte parle des « myriades de milliers » d’Israël, ce qui représente au minimum le nombre de vingt millions d’individus, chiffre qui ne fut jamais encore atteint durant l’histoire du peuple, mais qui pourra être celui des temps messianiques, auxquels cette vision se rapporte). Les deux versets ressortent de l’ensemble du récit, et sont extérieurement marqués dans leur caractère spécifique. Nous sommes en présence d’une prophétie extraordinaire, qui nous offre la vue la plus large sur l’avenir du peuple. Toute l’histoire d’Israël, si intimement liée au destin de la Loi, est devant nous.

L’identité totale de la volonté de D.ieu avec celle du peuple ressort de ces versets comme le but final à atteindre. Ces deux versets sont donc le véritable guide, qui, au delà des temps du désert, donnera sa direction à la marche de la nation.

Paracha Béhar 5774

D.ieu  parla à Moïse au mont Sinaï, en disant : « Parle aux enfants d’Israël et dis-leur : Quand vous serez entrés dans le pays que Je vous donne, la terre sera soumise à un chabbat pour D.ieu. Six années tu ensemenceras ton champ, six années tu travailleras ta vigne, et tu en recueilleras le produit.   Mais, la septième année, un chômage absolu sera accordé à la terre, un chabbat pour D.ieu. Tu n’ensemenceras ton champ ni ne tailleras ta vigne.

Le produit spontané de ta moisson, tu ne le couperas point, et les raisins de ta vigne intacte, tu ne les vendangeras pas : ce sera une année de chômage pour le sol.

Le sol en repos sera à vous pour la consommation : à toi, à toncesclave, à ta servante, au mercenaire et à l’étranger qui habitent avec  toi.

Ton bétail même ainsi que les bêtes sauvages de ton pays, pourront se nourrir de tous ces produits.

(Lévitique 25, 1-7)

 

La Chemita — l’année sabbatique — est tout d’abord caractérisée par un sabbat en faveur de D.ieu. L’idée qui se manifeste à travers cette institution est immédia­tement perceptible : c’est l’hommage de la nation qui remet le sol national à Celui dont elle le détient. Elle exprime ainsi la conviction que la terre nationale ne peut devenir propriété complète du peuple que dans la mesure où D.ieu la lui accorde. Le chabbat de la semaine et l’année sabbatique de la vie collective se situent sur le même plan : dans les deux circonstances se reflète la conception éminemment juive de D.ieu, Créateur et Maître absolu de toute création : D.ieu n’est pas seulement à l’origine de toutes choses, mais il en reste le seul propriétaire. Lui remettre notre œuvre de la semaine, ou nos produits de l’année, signifie Sa reconnaissance comme véritable chef, qui détient seul, et d’une manière permanente, tout pouvoir productif, et qui est la seule source de bénédictions.

L’aspect social de la Chemita  est mis en valeur.  Le cumul des motifs moral, religieux, éthico-social, national, spirituel, agricole et enfin messianique et cosmologique a donné à cette prescription une valeur exceptionnelle. Elle s’exprime dans ce sens qu’elle n’est valable que lorsque «tous les habitants d’Israël vivent dans leur pays». Aussi longtemps que ce n’est pas le cas, l’idéal d’Israël ne sera pas accompli et il est impossible de la réaliser à fond. L’aspect moral est décrit par l’auteur de Séfer Ha’hinoukh : «Si, d’autre part, D.ieu nous a prescrit non seulement de laisser reposer la terre pendant cette année, mais d’abolir tout droit de propriété sur ses produits, c’est pour que l’homme se souvienne que la nature du sol et ses propriétés ne sont pas la raison suffisante des produits qu’il nous donne, que la terre a un Maître supérieur à ses possesseurs et que, lorsqu’il le désire, Il commande à ses derniers d’en abandonner les fruits.

La pratique de ce commandement a d’autres avantages encore. Il développe la générosité, celle-ci consistant essentiellement à donner sans espoir de récompense. Il augmente la confiance en D.ieu : celui qui a en effet le courage de faire abandon, tous les sept ans, de tous les produits de ses terres et de l’héritage de ses pères, celui qui en use ainsi toute sa vie durant ne succombera jamais à l’avarice ou à un  manque  de   confiance  en  D.ieu. »

L’auteur du Qeli Yakar écrit que l’année sabbatique constitue également un facteur de rapprochement et de paix. Personne, pas même le plus pauvre, ne sème ni ne récolte, personne n’a droit de propriété sur les produits de la septième année. Il y a là, sans aucun doute, un motif de bonne entente, la plupart des querelles ayant leur origine dans l’instinct de propriété qui fait dire, à l’un comme à l’autre : « Tout ceci m’appar­tient».

Pendant la septième année du moins, tous son égaux et c’est là le secret de la paix. En outre l’année sabbatique nous enseigne, d’une façon exceptionnelle, et la foi et la confiance en D.ieu.

 

Au point de vue agricole, Maïmonide  (Guide des Egarés 3, 39)  avance que «l’année sabbatique» s’explique  aussi  par  l’idée  qu’en  restant  en friche  la terre se bonifiera et deviendra plus fertile.

Na’hmanide décrit «l’année sabbatique» au point de vue national.  Il estime que la Torah a l’intention de défendre de vendre définitivement des terrains à ceux qui ne les rendraient pas au Jubilé. Car «à D.ieu est toute la terre et Il dispose de ses habitants comme Il l’entend».

Le Rav Kook (Introduction à Chabbat Haaretz) voit, dans l’arrêt imposé aux conditions habituelles du travail, à la poursuite du gagne-pain, aux transactions commerciales (la remise des dettes se rattache évidemment à tout cet ensemble), «dans le renoncement à ce sacrilège que constitue le souci excessif de la propriété individuelle », autant de moyens pour purifier l’âme et pour permettre aux dispositions surnaturelles dont a été dotée l’âme du peuple de trouver leur épanouissement.

Une année de repos complet est une nécessité pour le peuple comme pour la terre, année de tranquillité et de paix profondes, sans oppresseur ni tyran : « Il n’exercera pas de contrainte contre son prochain et son frère, dès qu’on aura proclamé la rémission en l’honneur de l’Eternel» (Deutéronome 15, 2). Plus de droit de propriété faisant valoir ses exigences : une paix surnaturelle plane sur tout ce qui vit. « Ce que produira la terre pendant son chabbat vous servira de nourriture, à toi, à ton serviteur et à ta servante, à ton mercenaire et à l’étranger qui demeurent avec toi, à ton bétail et aux bêtes sauvages de ton pays : tout son produit servira de nourriture » (Lévitique 25, 6). L’intransigeance habituelle de l’instinct de propriété ne vient plus profaner la loi sainte concernant tous les produits du sol de cette année, et la convoitise aiguisée par le commerce tombe dans l’oubli : « Pour la nourriture, dit le texte, et non pour le commerce ».

La générosité règne ainsi que la reconnaissance pour la bénédiction divine que constituent les produits du sol : « pour la nourriture et non pour la perte » (Pessa’him 52), où se trouve précisée l’interdiction de laisser se perdre un produit pouvant servir à l’alimentation.

L’homme revient à son état naturel, la santé, au point de n’avoir plus besoin de remèdes conçus pour des maladies, qui, la plupart, résultent d’une rupture d’équilibre due à la méconnaissance de sa véritable nature spirituelle et matérielle : « pour la nourriture et non pour les médicaments» (Soucca 40a).

     Adapté à partir de LA VOIX DE LA TORAH

Paracha Emor 5774

Voici les solennités de D.ieu, convocations saintes, que vous célébrerez en leur saison. (Lévitique 23, 4)

Le cycle annuel des solennités sacrées correspond aux sept étapes qui constituent, dans l’évolution historique, les phases successives de la création du peuple juif. Grâce à ces fêtes, la nation se retrempe dans l’atmosphère exaltante de ses origines et, en traversant à nouveau les étapes successives, elle puise chaque année de nouvelles forces morales et spirituelles aux sources mêmes de sa création.

Le cycle annuel débute par la fête de Pessa’h, consacrée à l’amour naissant d’Israël et de son D.ieu qui fit éclore le germe de son existence nationale. Cette fête correspond à la phase initiale, inaugurée par Abraham, le père des croyants, mû par son amour infini de D.ieu et des hommes (‘héssed).

    Chavouot, la fête des Semaines, marque la seconde étape. Elle commémore le vœu d’obéissance éternelle par lequel la nation accueillit la Torah sur le mont Sinaï. Elle correspond à la phase d’Isaac, qui ajouta à l’amour ardent du premier patriarche le complément nécessaire : l’obéissance absolue aux ordres divins, comme il le manifesta en faisant lier son corps sur l’autel, pour faire le sacrifice de sa personne à D.ieu. Cette discipline inconditionnelle est devenue le second trait caractéristique de la nation (guévoura).

 

L’étape suivante est représentée par la fête de Souccot  qui réunit toute la famille dans la Tente sous le signe de l’harmonie et de la joie confiante à l’ombre du Tout-Puissant. Cette étape porte le cachet du patriarche Jacob qui réalisa en sa personne la synthèse de l’amour et de l’obéissance et qui fonda sur cet héritage des pères l’éducation de ses douze fils. Il institua en Israël l’idéal de la vie familiale basée sur la tradition ancestrale  (tif-érét).

La fête de Souccot a un prolongement qui constitue une solennité indépendante. C’est la fête de clôture (Chemini ‘Atsérét  et Sim’hat  Torah), consacrée à la joie de la Torah. Elle nous fait revivre la phase historique caractérisée par la vie de Moïse qui transmet la constitution à son peuple, au nom de D.ieu (nétsa’h).

L’étape historique du pontife Aharon trouve son expression dans la fête des lumières, ‘Hanoucca, qui retient dans les traditions nationales le souvenir de la restauration  du  culte  au Temple  de Jérusalem,  sous  l’égide  des  prêtres  hasmonéens (hod) .

 

     Enfin, Pourim, la fête d’Esther, évoquant la résistance nationale d’Israël, matérialise l’esprit de Joseph, défendant héroïquement la position juive au milieu de l’entourage païen (yessod).

Quant à la septième étape, celle du Roi David, elle attend toujours sa réalisation définitive. La «fête de David» ne sera célébrée qu’à l’avènement du Messie, fils de David,  qui érigera  le Royaume  de  Dieu   (Amos  9, 11) :   «C’est  en  ce  jour  que  Je relèverai  la  tente  défaillante   de  David,   J’en   réparerai   les  brèches,   J’en   restaurerai les ruines, Je la rebâtirai comme au temps jadis » (malkhout).

Ces sept étapes de l’histoire d’Israël dérivent des éléments fondamentaux du système des Sefirot  de la Cabbale qui vont de ‘héssed à malkhout et qui marquent les degrés d’évolution des créations terrestres. Mais elles sont précédées des trois Sefirot  des sphères d’émanation de l’esprit pur et celles-ci se reflètent également dans le cycle annuel de nos fêtes. Elles trouvent leur expression dans les fêtes qui ne remontent pas à des événements historiques, mais qui sont consacrées à notre évolution spirituelle. La fête de Roch Hachana a pour objet de proclamer les vérités éternelles du domaine de la pensée (‘hokhma) et celle de Kippour est appelée à assurer le pardon de nos fautes par l’acte de techouva (retour à D.ieu), de la réflexion, de l’autocritique et de la méditation (bina). Dans la décade des éléments fondamentaux, la première Sefira est désignée sous le nom de (qétér), couronne. Elle représente le monde irrationnel et transcendant, ou le point culminant d’où jaillit l’éclair de l’illumination intellectuelle, la première révélatrice, le début du processus.   (D’après Pardés Rimonim de  Rabbi Moché  Cordovéro.)

Puis, vous compterez chacun, depuis le lendemain de la fête, depuis le jour où vous aurez offert le ‘omer du balancement, sept semaines, qui doivent être entières. Vous compterez jusqu’au lendemain de la septième semaine, soit cinquante jours, et vous offrirez une oblation nouvelle à D.ieu. (Lévitique 23, 15-16)

La prescription qui concerne la femme, dite nidda (pendant son cycle menstruel) en vue de sa purification, commence également par les mots :  »Elle  comptera pour elle ». (Lévitique 15, 28)

Nos Sages en ont tiré la conclusion suivante. Les enfants d’Israël eurent besoin d’une période pour se délivrer de l’impureté égyptienne qu’ils avaient contractée en vivant parmi les païens. Comme une femme nidda, ils devaient se purifier par une abstinence au septuple (de semaines, en raison de l’extrême gravité de leur impureté). Ensuite ils purent s’unir à leur D.ieu. C’est la nuit de Chavouot qui est consacrée à cette sainte union. Aussi est-elle marquée de nos jours par l’usage de veiller pendant cette nuit. De même il est dit :             « Quand la rosée tomba de nuit sur le camp…». (Nombres  11, 9)

Quant à l’immersion dans l’eau, dont le mikwé est le symbole, elle est représentée par le bain de la Torah, dans laquelle nous nous «trempons» au cours de cette nuit. Ainsi le compte de sept semaines doit nous aider à nous perfectionner.

La fête de Pessa’h nous avait été donnée gratuitement par D.ieu, mais, une fois le cadeau fait, il s’agit pour nous de remonter les quarante-neuf degrés d’impureté, et il y a en contrepartie quarante-neuf degrés de pureté. Nous les montons un par un et pensons à chaque mouvement au degré de pureté compris en ces jours d’après l’enseignement  de  la  Cabbale.

Arrivés à cette fin, nous avons accompli la mitsva qui nous rend dignes de recevoir une nouvelle fois la Torah car nous avons employé la liberté reçue à Pessa’h pour la parer d’un contenu qui nous fait mériter la fête de Chavouot.