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Le Livre de la vie 1/10 – Comment soigner son parler ?

Partie I – Les lois de la médisance

 Chapitre 2 – Le Lachon Hara devant trois personnes

  1. Le nombre d’auditeurs

Il est interdit de médire, quelque soit le nombre d’auditeurs. Cependant, plus le public est nombreux, plus la faute est grave.

  1. Ce qu’il est permis de dire en présence de trois personnes

Certaines déclarations ambiguës sont toutefois autorisées en présence de trois auditeurs ou plus, si on peut les interpréter en bien ou en mal.

Néanmoins, cette autorisation s’applique aux déclarations les plus neutres. Il va de soi que si les gestes, le ton ou la manière dont le message est véhiculé trahissent les intentions malveillantes de l’auteur, celui-ci enfreint l’interdiction de « Avak Lachon Hara » (littéralement, poussière de médisance).

  1. Lachon Hara de notoriété publique

Si trois personnes ou plus ont entendu ensemble une déclaration diffamatoire et la répètent à d’autres, elles ne transgressent pas les lois du Lachon Hara, étant entendu que ce qui est connu de trois personnes finira par se savoir et que l’interdiction de médire ne s’applique pas à ce qui est notoire.

Cependant, il sera défendu de le répéter si cela risque d’accroître le préjudice qui est porté à la victime de la médisance.

Certains avis se montrent plus stricts à ce sujet et interdisent dans tous les cas de répéter ce qui aura été dit devant trois auditeurs.

  1. Porter préjudice

Si les propos malveillants sont émis dans le but d’aggraver le préjudice porté à la victime de la médisance, il y a infraction même si l’on omet de citer le nom de la personne qui a rapporté l’information.

  1. Témoin direct

Cette autorisation ne s’applique qu’à celui qui a entendu les propos médisants au moment où ils ont été émis en présence de trois personnes. Mais s’il l’apprend par un tiers qui lui donne l’assurance que le Lachon Hara a été proféré en présence de trois personnes ou plus, il lui est interdit de le répéter.

  1. Lorsqu’un des trois auditeurs ne répète pas le Lachon Hara

Si un des trois auditeurs est un homme craignant D.ieu qui veille à sa langue et ne répètera pas les propos malveillants, il sera interdit aux deux autres de les divulguer plus loin.

Ce principe s’applique également au cas où l’un des trois auditeurs est apparenté à la personne visée, puisqu’il y a lieu de croire qu’il ne le dévoilera à personne.

  1. Retransmission dans une autre ville

 En outre, cette permission concerne uniquement les cas où la médisance est répétée dans la ville où elle a été entendue et sera, par conséquent, ébruitée. De ce fait, il est interdit de la diffuser dans une grande agglomération.

Lorsque le locuteur ne veut pas que ses paroles soient répétées

 Si celui qui a émis du Lachon Hara devant trois personnes a exprimé le souhait que ses propos ne soient pas répétés, il est interdit à chacun des trois auditeurs de les dévoiler.

De plus, si l’un ou deux des auditeurs répétait malgré tout ces paroles malveillantes, il demeurerait interdit au troisième d’en faire autant.

La manière de le demander

Peu importe la manière dont l’auteur de la médisance exhorte ses trois auditeurs ou plus à la discrétion: cela reste interdit.

La faute est pire encore si ses propos sont répétés à la personne concernée.

En outre, cette autorisation ne s’applique que dans les cas où la médisance est émise devant trois personnes ou plus et non aux cas où deux médisants parleraient à deux auditeurs, par exemple.

  1. Retransmission fidèle

Cette permission n’est accordée qu’à condition de retransmettre l’information avec la plus grande fidélité, sans ajouter le moindre détail ni modifier le moindre fait.

Par exemple, il est interdit de révéler les fautes passées d’une personne qui, entre temps, s’est repentie, puisque cela risque de lui porter préjudice.

De même, une information médisante émise devant trois personnes ne peut être répétée à quiconque viendrait ajouter des commentaires ou des détails malveillants.

En conclusion :

Nous l’aurons compris, cette permission particulière de répéter une information compromettante émise devant trois personnes est soumise à de nombreuses conditions qui ne sont remplies que très rarement.

Précisons que cette opinion est réfutée par de nombreux décisionnaires. Mieux vaut donc ne jamais divulguer une information dénigrante, aussi notoire soit-elle !

  1. Réunions au sommet

Il est interdit aux personnes qui participent à une réunion, un comité de directeurs ou autre, de divulguer les opinions émises par chacun au détriment ou en faveur des personnes concernées. Cette interdiction subsiste même si les participants subissent des pressions, que les débats aient été tenus secrets ou non.

  1. Interdiction de dénigrer un orateur

Les gens se permettent souvent de faire des commentaires sur un cours ou une allocution. On entend fréquemment des remarques du genre : « Il ne comprend pas ce qu’il dit… » ou « il n’a pas préparé son discours… » etc. Ces observations sont absolument interdites puisque l’orateur risque de subir des humiliations ou perdre sa bonne renommée voire même son emploi.

  1. Information privée

Lorsqu’on nous fait part d’une information personnelle sur ses affaires ou autre domaine privé, il est interdit de la divulguer, même sans malveillance ni risque de préjudice.

Cependant, si la personne transmet l’information la concernant en présence de trois auditeurs sans les prier pour autant de la garder secrète, il leur est permis de la propager en respectant les conditions rapportées plus haut.

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Lachon Ara – Cours 2 – Le Livre de la vie (‘Hafets-‘Hayim), I, 1

Partie I – Les lois de la médisance

 Chapitre 1 – Généralités

  1.  Définition

Le « Lachon Hara » – la médisance – concerne tout propos malveillant susceptible de causer du tort à autrui, même s’il reflète la stricte vérité.

Cependant, si le rapport est mensonger – même partiellement – on parle de « Motsi Chem Ra » [calomnie] ce qui est plus grave encore puisque l’auteur salit la réputation de sa victime, à travers son mensonge.

  1. Trente et un commandements

Comme dit, l’émission d’une parole médisante peut mener à la violation de nombreux commandements de la Torah.

  1. Les habitués du Lachon Hara

Une personne qui émet couramment des propos médisants est qualifiée par nos Sages de « Baal Lachon Hara » (littéralement, celui dont la médisance est propriété). Cette faute est bien plus grave que le Lachon Hara proféré occasionnellement tout autant que la peine encourue.

  1. La gravité de l’interdit

Nos Sages enseignent que l’homme doit répondre de ses fautes dans ce bas-monde et qu’il perd sa part dans le suivant s’il commet l’un des trois péchés capitaux que sont l’idolâtrie, la débauche et le meurtre [s’il ne s’est pas repenti]. Or le « Baal Lachon Hara », sa faute est plus grave encore que ces trois crimes réunis.

  1. Lachon Hara sous la contrainte

Qu’importe si les propos médisants sont proférés volontairement ou sous l’insistance ou les menaces d’un père, d’un maître et de toute personne à qui l’on doit respect et crainte. En toute situation, il est strictement interdit de dire du Lachon Hara.

  1. Perte financière

La médisance est prohibée même si l’on doit subir un préjudice financier [comme la perte d’un travail] ; cette règle s’applique à tous les interdits de la Torah que l’on se gardera d’enfreindre même au risque de perdre tous ses biens.

  1. Se couvrir de ridicule

Il ne nous est pas seulement demandé de sacrifier toute notre fortune, mais également notre réputation. En effet, il est interdit de dire du Lachon Hara même si notre silence risque de nous mettre dans l’embarras et de nous faire passer pour des simples d’esprit ou des personnes asociales.

  1. Lachon Hara par allusion

Cet interdit ne s’applique pas uniquement à la parole mais également à l’écrit ou à toute forme de médisance faite par allusion ou par insinuation.

  1. Lorsque le médisant s’inclut dans ses propos

Emettre du Lachon Hara sur sa propre personne tout en discréditant le prochain est tout aussi interdit, même si l’on risque soi-même de subir un préjudice.