Archives de catégorie : Santé et bien-être

dietetique2

Santé et bien-être selon Maimonide – Cours diététique 3

1) Il existe d’autres produits nuisibles, quoique moins que précédents. Ce sont le gibier d’eau, les pigeonneaux, les dattes, le pain grillé dans l’huile ou le pain pétri dans l’huile, la fleur farine blutée à fond, au point de ne contenir plus trace de son ou divers jus ou sauces. On ne devra pas abuser de toutes ces nourritures. L’homme sage, qui dompte ses passions, et ne se laisse entraîner par sa convoitise, qui ne mange aucun des mets mentionnés ci-dessus si ce n’est par nécessité thérapeutique, a droit au nom de héros.

2) On se restreindra toujours sur les fruits des arbres, et l’on ne multipliera pas même l’usage des fruits secs, pour ne rien dire des fruits frais. C’est que, avant qu’ils aient parfaitement mûri, les fruits sont pour le corps aussi griefs que des glaives. Les caroubes sont toujours nuisibles. Tous les fruits acides le sont également et l’on n’en consomme qu’en petites quantités, l’été, dans les pays chauds. En revanche, les figues, les raisins, les amandes sont toujours excellents, frais ou secs, et l’on peut s’en repaître à satiété. Toutefois, on évitera d’en faire une consommation continue, bien qu’il s’agisse ici des fruits les meilleurs parmi tous ceux que fournissent les arbres.

3) Le miel et le vin sont nuisibles pour les jeunes enfants, mais salutaires pour les vieillards et surtout à la mauvaise saison. Une fois l’été venu, on doit réduire sa ration ordinaire d’un tiers, par rapport à ce que l’on mange à la mauvaise saison.

4) L’on tâchera toujours d’avoir des selles régulièrement et presque un peu liquides molles C’est que, selon une importante constatation médicale, chaque fois que l’évacuation ne se produit pas, ou ne se produit qu’avec peine, de graves maladies se déclarent.

5) Et quels remèdes emploie-t-on pour soigner une constipation légère ? Si le malade est jeune, il prend, chaque matin, de la sauge bouillie assaisonnée d’huile d’olive, de sauce de poisson ou de sel, mais sans pain. Il peut boire aussi de l’eau où auront bouilli des épinards, ou manger du chou assaisonné d’huile d’olive, de sauce de poisson et de sel. S’il s’agit d’un malade âgé, on lui fera boire le matin du miel dilué dans de l’eau chaude quatre heures environ avant qu’il prenne son repas. La cure durera un jour, trois jours ou quatre jours si nécessaires, jusqu’à ce que les selles deviennent régulières.

6) Selon une autre observation médicale, aussi longtemps que l’on pratique de l’exercice physique et qu’on se dépense beaucoup, mais sans avoir l’estomac trop rempli et en ayant des selles régulières, on échappe aux prises de toute maladie et l’on voit sa vigueur s’accroître, quand bien même l’on mangerait des nourritures malsaines. Au contraire, celui qui ne se dépense pas et ne se livre à aucun exercice, qui tarde à satisfaire ses besoins ou est affligé de constipation, celui-là, aura beau manger des nourritures saines et observer les règles de l’hygiène, tous ses jours ne seront que souf­frances et ses forces déclineront.

7) Une nourriture surabondante est pour le corps de chaque homme comme un poison mortel et c’est elle qui est à l’origine de toutes les maladies. En effet, la majeure partie des maladies qui attaquent l’homme n’ont d’autre raison que l’ingestion d’aliments malsains ou des excès de table consistant en la consommation exagérée, même d’aliments sains. C’est là ce qu’entendait Salomon lorsque, en son style allusif, il disait : « Qui est un gardien pour sa bouche et sa langue, se garde aussi du malheur». Par « qui est un gardien pour sa bouche », il faut entendre « qui l’empêche d’ingérer un aliment malsain ou une nourriture trop copieuse » et par « qui est un gardien pour sa langue » celui qui ne lui laisse proférer que des paroles indispensables.

Le livre de la connaissance : Principes de diététique

dietetique2

Diététique, hygiène et savoir-vivre – Cours 2

  1. Des vingt-quatre heures que totalisent le jour et la nuit, on trouvera suffisant de consacrer le tiers, autrement dit, huit heures à dormir. Ce seront des heures prises à la fin de la nuit en calculant un espace de huit heures du début du sommeil au lever du soleil. De la sorte, on se lèvera avant le soleil.
  1. Il ne faut, pour dormir, se coucher ni sur le ventre, ni sur le dos, mais reposer sur le côté gauche au début de la nuit, et sur le côté droit à la fin.
  1. On ne se mettra pas au lit sitôt après manger mais on laissera passer d’abord environ trois ou quatre heures. On évitera aussi le sommeil diurne.
  1. Les fruits ou légumes qui ont pour effet de relâcher le ventre comme les raisins, les figues, les mûres, les poires, les pastèques, diverses variétés de melons ou de concombres, on les mangera en hors-d’œuvre et sans les mettre en connexion avec le reste du repas. On attendra un peu de temps pour leur permettre de quitter l’estomac avant de passer à la suite des mets.
  1. Au contraire les fruits qui resserrent les entrailles comme les grenades, les coings, les pommes, les petites poires sauvages on les mangera sans mettre d’intervalle entre eux et le reste du repas, mais sans en prendre trop non plus.
  1. Quand on voudra consommer de la viande et de la volaille au cours du même repas, on commencera par la volaille. De même, s’il s’agit d’œufs et de volaille, les œufs devront être servis en  premier, ou de la chair du gros bétail et du petit bétail, cette dernière viendra d’abord. En toutes circonstances, on donnera priorité au produit léger sur le produit lourd.
  1. A la saison chaude, manger des mets froids point trop épicés.
  1. Durant la saison chaude au contraire, servir des aliments chauds, copieusement épicés, nais  n’user que  très  modérément de  moutarde.

  1. Suivre un régime analogue selon que l’on se trouve un pays froid ou un pays chaud en se conformant partout à ce qui convient au  lieu.
  1. Il est des nourritures qui sont infiniment nuisibles et dont il convient de ne jamais manger. Tels sont les grands poissons réservés depuis longtemps dans la saumure, le fromage vieux conservé au sel, les truffes et les champignons, la viande salée depuis longtemps.
  1. De même on évitera le vin sorti du pressoir, le plat qu’on a laissé attendre et qui dégage une odeur fétide, et, d’une manière générale, toute nourriture dont l’odeur est mauvaise ou amère à l’extrême, Tous ces aliments sont pour l’organisme comme de mortels poisons.
  1. Il existe d’autres nourritures qui sont nuisibles, mais sans atteindre à la nocivité des précédentes. C’est pourquoi il convient de n’en consommer qu’en petites quantités et de loin en loin, sans s’habituer à en faire la matière ou l’assaisonnement de ses repas.
  1. Tels sont les grands poissons, le fromage, le lait qu’on a laissé attendre vingt-quatre heures après la traite, la chair des taureaux ou des boucs adultes, les fèves, les lentilles, les pois, le pain d’orge ou le pain sans levain, le chou, le poireau, les oignons, l’ail, la moutarde, le raifort.
  1. Tous ces produits sont nuisibles et il ne faut en manger qu’en très petites quantités à la mauvaise saison, et s’en abstenir totalement en été. Pour les fèves, et les lentilles on n’en composera tout son repas ni à la mauvaise saison, ni en été. On mangera de la citrouille en été.

MAIMONIDE, Le livre de la connaissance

diet

Diététique, hygiène et savoir-vivre

1) C’est suivre les voies de D.ieu que d’avoir un corps saint et  intact, puisqu’on ne saurait en étant malade acquérir aucune des notions et connaissances qui forment la connaissance de D.ieu. Aussi faut-il fuir toutes les habitudes préjudiciables au corps et s’attacher à un régime salutaire à sa santé. Voici les règles que l’on s’imposera: 

a) Ne manger que lorsqu’on a faim

b) Ne boire que lorsqu’on a soif

c) Ne pas retarder ses besoins ne serait-ce que d’une minute, mais dès que l’on ressent l’envie d’uriner ou d’aller à la selle se rendre au aux toilettes.

2)

a) Ne pas manger jusqu’à panse pleine, mais s’en tenir aux trois quarts environ de la capacité de son estomac.

b) Au cours du repas ne boire qu’un peu d’eau additionnée de vin. Lorsque 1a nourriture que l’on a prise commence à subir l’opération des organes digestifs, boire le nécessaire.

c) Éviter de boire trop d’eau, même lorsque la nourriture vient d’être digérée.

d) Ne pas manger avant de s’être parfaitement assuré que l’on n’aura pas à satisfaire un besoin au cours du repas.

 e) Ne pas se mettre à table sans avoir au préalable mis son corps en train par une promenade ou s’être livré à ne besogne matérielle ou s’être dépensé à quelque autre exercice.

f) D’une manière générale s’imposer chaque matin un peu d’exercice pour la mise en train, puis se reposer pour se remettre et ne passer à table qu’ensuite. Un bain chaud, après l’exercice est excellent. Attendre un peu après l’avoir pris, pour commencer le repas.

 

3) 

a) A table, manger assis, bien droit, ou incliné sur sa gauche. Ne faire ni marche ni parcours à cheval ou en voiture, ne pas exposer son corps à la fatigue ou aux secousses de jeux quelconques avant que la digestion des aliments ingérés soit terminée.

Agir autrement serait s’exposer à contracter des maladies pernicieuses et incurables.

(MAÏMONIDE, Le livre de la connaissance)