Le livre de la vie
Partie I – Les lois de la médisance
Chapitre 5 – Médire d’un homme qui a péché envers son prochain
- Faire part d’une infraction dans les devoirs de l’homme envers son prochain
Il est interdit de mentionner une faute commise par un homme envers son prochain, quand bien même les faits sont avérés être véridiques (comme par exemple dans le cas où on l’a vu refuser un service à autrui etc.). Le rapporter serait enfreindre l’interdit de médisance.
Ceci, même si nous sommes nous-mêmes victimes d’une telle négligence : il nous est interdit de le divulguer et encore moins de le faire par esprit de vengeance.
- Les défauts
Il est interdit de médire des défauts du prochain et de dire par exemple qu’il manque d’intelligence. En outre, si, à ces propos diffamatoire, se mêlent quelque déclaration mensongère, la faute est plus sérieuse encore et correspond à du « Motsi Chem Ra » [calomnie].
Qualifier quelqu’un de peu intelligent est autrement plus grave, puisque cela risque de lui porter préjudice allant même jusqu’à la perte de son emploi ou de sa respectabilité.
- La gravité de ce genre de déclarations
Qualifier quelqu’un de sot est fréquent dans les conversations, ce qui est bien regrettable. En effet, les gens pensent à tort qu’une telle déclaration ne relève pas de l’interdit de médisance. En vérité, une telle remarque est gravissime puisqu’elle révèle les intentions malveillantes de son auteur.
Cependant, il est permis – voire même recommandé – d’invoquer le manque d’intelligence afin d’apaiser les esprits en cas de discorde ou de désaccord. En effet, la paix peut être retrouvée si l’on explique à l’une des parties que l’autre lui a causé du tort parce qu’elle manque de finesse ou qu’elle n’est pas capable de comprendre l’ampleur des dommages qu’elle a engendrés.
- Dénigrer un maître de la Torah
Il va sans dire qu’il est absolument interdit de rabaisser un maître de la Torah ou une personne connue pour son érudition en déclarant que son intelligence ou son niveau de connaissances ne justifient pas sa renommée.
- Faire part de la faiblesse physique ou de la pauvreté de son prochain
Révéler la faiblesse physique de son prochain au risque de lui causer du tort constitue bien du Lachon Hara.
De même, dire d’une personne qu’elle est pauvre ou qu’elle n’est pas aussi aisée qu’on le prétend est également interdit.
- Selon le contexte
Une même phrase peut constituer du Lachon Hara au sujet d’une personne et son contraire pour une autre. Par exemple, dire d’un individu qu’il s’adonne à l’étude de la Torah trois ou quatre heures par jour : s’il s’agit d’une personne qui travaille, cette déclaration est élogieuse. Mais s’il est question d’un homme qui consacre ses journées à l’étude, ce n’est guère valorisant.
Remarque importante :
Comment savoir si une déclaration est médisante ou non ? Il convient de se demander si elle risque de porter préjudice à la personne visée (financier, moral, socio-économique etc.).
- Dénigrer les biens du prochain
Il est interdit de dire du mal des biens du prochain, puisque cela peut lui causer du tort, comme dans le cas – fréquent, hélas – des commerçants, au sujet de leur marchandise.
- Lachon Hara formulé par deux personnes ou plus
Lorsque le Lachon Hara est formulé par deux personnes ou plus, la faute est plus grave encore, étant donné qu’une information rapportée par plusieurs individus semble plus véridique.