fleuve

Quand le ruisseau devient rivière

Qu’elles sont belles tes tentes, ô Jacob, tes demeures, Ô Israël.Elles se developpent comme des vallées, comme des vergers le long d’un fleuve. D.ieu les a plantées comme des aloès, comme des cedres aux bord des eaux.

(Nombres 24, 5-6).

      Invité par Balak, roi de Moab, Bileam était arrivé dans le désert, avec la ferme intention de maudire le peuple juif, mais au lieu d’une malédiction, ce sont de magnifiques prophéties, présageant des bénédictions qu’il a prononcées à la gloire du peuple juif.

 

      Nos Sages ont cherché la relation qui existe entre les fleuves et les tentes dont parle Bileam : Pourquoi les tentes sont-elles évoquées après les fleuves ? C’est pour nous apprendre que comme les fleuves entraînent la purification de ceux qui s’y immergent, les tentes (allusion aux synagogues et aux maisons d’études talmudiques) favorisent pour l’homme qui les fréquente le passage d’un état condamnable à un état louable (Bérakhoth 16a) .

     Effectivement, nous constatons que des personnes qui ont longtemps séjourné à la yéchiva et au bet hamidrach, (centre d’études talmudiques) présentent : des traits de caractère plus purs, plus raffinés : elles parviennent à dominer leurs mauvais penchants, luttent contre leurs faiblesses, renforcent leurs vertus. Mais comment comprendre, le passage de l’état d’impureté à celui de pureté ? Par quel procédé, aboutit-on à cette métamorphose, à la suite de l’immersion dans le fleuve, ou dans un lieu que nous connaissons mieux et qui est le mikvé, le bain rituel ? De même, la personne qui s’éveille le matin, prend un récipient plein d’eau, et le verse par trois fois alternativement sur chacune de ses mains, chasse ainsi l’esprit impur qui l’a habitée pendant la nuit. Comment s’effectue cette opération ? On peut se poser la même question à propos d’autres actes rituels qui font passer l’homme de l’état d’impureté à celui de pureté.

Il est possible de donner à cette question une première réponse, qui est fort simple : les commandements divins sont inaccessibles à notre jugement humain limité.

 La Torah est d’essence divine, nous ne pouvons comprendre le sens et le pourquoi des mitsvot : nous devons nous contenter de les accomplir. L’effet purificateur du mikvé  est mentionné dans la Torah : Celui qui se purifie…, se baignera et deviendra pur. C’est un axiome. Mais nos Sages ont cherché en guise d’explication, à éveiller en l’homme, au moyen de symboles, l’aspiration à des qualités semblables aux caractéristiques de l’eau : l’eau se dirige des hauteurs vers des vallées, ce qui signifie que l’homme doit aspirer à la modestie, et à l’humilité. L’eau fait pousser les plantes, de même l’étude de la Torah garantit l’élévation de celui qui s’y consacre. L’eau descend du ciel par gouttes pour former des fleuves, de la même manière, l’homme étudie la Torah par petites doses suivies, jusqu’à devenir un grand savant.

L’eau, c’est la source de vie pour le monde, la Torah aussi assure la pérennité du monde.

(d’après Lectures Chabbatiques)

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