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Lachon Hara – Cours 9

 

Chapitre 9 – « Avak Lachon Hara »

  1. Qu’est-ce que le « Avak Lachon Hara» ?

Certaines déclarations ne constituent pas en soi du Lachon Hara puisqu’elles ne spécifient aucun méfait mais le laissent sous-entendre. Dans ce cas, on parle de de « Avak Lachon Hara », ce qui est également interdit.

Par exemple, dire : « Qui aurait pu imaginer qu’il arriverait aussi loin ? » est défendu puisqu’on insinue clairement qu’une telle personne en est bien incapable…

Faire l’éloge d’une personne devant ses ennemis constitue également du « Avak Lachon Hara ».

De même, il est interdit de louer un individu à l’excès, même devant des personnes qui n’éprouvent aucune animosité à son égard, puisqu’on craint que le locuteur ou les auditeurs finissent par y apporter un bémol en faisant état de ses défauts.

  1. Faire l’éloge d’une personne en présence d’un groupe

Il est interdit de faire l’éloge d’une personne en présence d’un groupe étant entendu qu’il risque toujours de se trouver quelqu’un – parmi les auditeurs – qui ne partage pas l’estime qu’on lui porte et qui s’empresse d’ajouter quelques commentaires. A nouveau, il est question de « Avak Lachon Hara ».

  1. Eloge nuisible

Il est interdit de vanter l’hospitalité ou la générosité d’une personne puisque des individus peu scrupuleux peuvent abuser de sa gentillesse et lui porter préjudice. Cet interdit concerne tout éloge qui risque de causer du tort à la personne qui est mise en valeur.

  1. Eviter les « Baalé Lachon Hara»

Il est interdit d’habiter dans le voisinage de « Baalé Lachon Hara ». Cette précaution s’impose également aux lieux de prière ou d’étude : il faudra éviter de s’asseoir ou d’étudier avec des personnes qui délient facilement leur langue. Même si l’on a fermement l’intention de ne pas prêter foi à leurs paroles médisantes, le simple fait de les écouter est défendu.

Si l’on se retrouve malgré soi en compagnie de ce genre d’individus et qu’ils se mettent à déblatérer, il est de notre devoir de leur en faire la remarque et de leur rappeler l’extrême gravité de cet interdit, même si l’on sait que l’on ne sera pas entendu, afin de ne pas être perçu par eux comme un des leurs.

  1. Sensibiliser les enfants à cet interdit

Il est fondamental d’habituer les enfants, dès le plus jeune âge, à éviter les sujets interdits dans leurs conversations puisque l’accoutumance est une des raisons principales de la négligence dans ce domaine. Ce n’est qu’en leur apprenant le plus tôt possible à surveiller leur langue qu’ils parviendront à l’âge adulte à se garder de la médisance.

  1. Ebruiter un secret

Il est interdit de divulguer des informations qu’une personne nous a confiées sans avoir reçu son autorisation préalable et explicite. Evidemment, si ses propos sont répréhensibles, les rapporter est absolument défendu.

 

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Lachon Hara – Cours 8

 

Chapitre 8 – Emettre des propos médisants : cas de figure

  1. Lachon Hara sur un proche parent

L’interdiction d’émettre des propos médisants concerne aussi bien les hommes que les femmes, les proches parents de la personne mise en cause et les moins proches.

  1. Sur le conjoint

Il est interdit de médire de son conjoint ou de sa belle-famille auprès de ses proches, par exemple. Hélas, cette mauvaise habitude est répandue. Cependant, si les intentions sont bonnes et le but recherché constructif, il est permis d’émettre des propos médisants à ce sujet.

  1. Médire d’un enfant

Il est interdit de médire d’un enfant, même s’il n’a pas encore atteint la maturité religieuse si cela risque de lui porter préjudice (moral ou physique).

Cependant, si l’on est convaincu de la nécessité de la chose – si l’on souhaite le corriger, par exemple – on pourra rapporter les faits qui l’incriminent à condition qu’ils soient véridiques et que ceci ne le pousse pas à la rébellion.

  1. Médire d’un ignorant ou d’un érudit

L’interdit de médisance concerne également l’ignorant en Torah, et à plus forte raison l’érudit, ce qui est plus grave encore.

Ne nous laissons pas séduire par les arguments du mauvais penchant selon lesquels les véritables érudits en Torah n’existent plus de nos jours. Bien au contraire, toute personne qui, aujourd’hui, est capable de répondre à une question de halakha (Loi juive) est considérée comme un Talmid ‘Hakham (érudit en Torah) à ce sujet.

  1. Médire d’un hérétique

Il est non seulement permis de médire d’un hérétique – c’est-à-dire d’une personne qui nie la véracité de la Torah, même partiellement – mais également de le ridiculiser et de le haïr, ce qui relève de notre devoir.

  1. Lachon Hara sur un mécréant

S’il le fait est établi et indubitable qu’une personne est mécréante – c’est-à-dire qu’elle transgresse régulièrement les commandements connus de tous – il est permis de la dénigrer, d’entendre et de croire le Lachon Hara qui la concerne.

  1. Médire des fauteurs de querelles

Médire d’un fauteur de querelles est autorisé sous trois conditions :

  1. Si les faits rapportés sont à même de mettre un terme à la dispute.
  2. Il faut tenir de première main que la querelle est injustifiée, ce qui doit être un fait avéré. Si cette information nous parvient indirectement, il nous est interdit de la révéler.
  3. S’il est possible de faire cesser la controverse d’une autre manière, il faudra l’employer en priorité.

Le ‘Hafets ‘Haïm insiste sur la difficulté de juger si nous disposons d’autres moyens ou non pour apaiser une querelle. Il convient, par conséquent, de ne pas s’empresser de recourir à la médisance.

  1. Médire d’une personne défunte

Médire d’une personne décédée est formellement interdit, à plus forte raison si celle-ci était érudite en Torah.

  1. Interdiction de relater du Lachon Hara à des proches parents

Un mari n’a pas le droit de dire du Lachon Hara à sa femme et inversement, ou à tout proche parent.

Cependant, un homme (ou une femme) est autorisé à mettre sa femme en garde de la malhonnêteté d’une personne qui pourrait lui causer un préjudice. S’il ne détient ces informations que de seconde main et que les faits ne sont pas avérés, il devra le spécifier.

Les conjoints devront faire bien attention, lorsqu’ils partagent leurs impressions sur les évènements de la journée, de ne pas révéler les différends qu’ils ont eus avec d’autres personnes afin d’éviter de réveiller les querelles et la haine.

  1. Médire d’un parent de l’auditeur

Il est interdit de médire des proches de l’auditeur, même dans une intention constructive. Par exemple, il est interdit de dénigrer son frère auprès de son père, puisque l’on pourrait obtenir le même résultat d’une autre manière. Il est cependant permis de le faire si l’on ne dispose pas d’autre moyen.

  1. Interdiction de médire d’un juif auprès d’un non-juif

Comme dit, il est interdit de médire d’un juif auprès d’un des nôtres, et cette infraction est d’autant plus grave si on le fait auprès d’un non-juif.

De même, il est strictement défendu de dénoncer un juif auprès d’un non-juif, ce qui est une faute d’une gravité extrême, au même titre que l’hérésie.

  1. En clair

Il est interdit d’entendre ou de prêter foi à des propos médisants portant sur un membre de notre peuple, quel qu’il soit, à l’exception de l’hérétique, du délateur et du pécheur invétéré.

  1. Entendre des propos médisants émis par un proche parent

Il est interdit d’entendre et de prêter foi à des propos diffamatoires émis par ses propres parents ou toute autre personne apparentée.

Si les parents profèrent des paroles médisantes, il est non seulement interdit d’entendre, mais il faudra également leur faire comprendre, avec respect, que ces sujets de conversations sont prohibés.

En vérité, tout chef de famille se doit de servir d’exemple à ce sujet !