Lorsque tu seras arrivé dans le pays qu’Hachem ton D.ieu te donne en héritage, que tu l’auras occupé et que tu t’y seras établi, tu prendras les prémices de tous les fruits de la terre que tu auras récoltés du sol qu’Hachem ton D.ieu aura choisi pour y faire résider Son nom.
(Dévarim 26, 1-2)
Maimonide explique a propos de cette mitsva: «Les prémices du blé, du vin, de l’huile, de la pâte, celles des fruits, et de la toison des brebis sont autant de pratiques qui consacrent à D.ieu le premier produit de toute chose, et ont pour but de développer chez l’homme la générosité et de diminuer chez lui le désir de nourriture et l’instinct de propriété. La récitation du texte qui accompagne l’offrande contribue, elle aussi, à développer des sentiments d’humilité. Elle fait savoir à l’homme qui proclame, la corbeille sur l’épaule, les bontés de D.ieu, qu’il se trouve a Son service. Elle lui rappelle dans la prospérité, les difficultés et les épreuves qu’il a traversées.
A plusieurs reprises la Torah met l’accent sur ce point : « Tu te souviendras que tu as été esclave en Egypte » par crainte des défauts bien connus qu’engendrent la richesse et la facilité : l’insolence, l’orgueil, l’abandon des bons principes etc.
C’est pour prévenir cela que D.ieu a ordonné que chaque année, ces versets de rappel soient récités devant Lui, lors de l’offrande des prémices.
(Le Guide des Egarés 3, 39)
L’auteur de Aqédat Yts’hak développe un point de vue analogue.
Reconnaître l’existence de D.ieu, c’est avant tout prendre conscience qu’Il est la source de tout bien et que la force de l’homme et la puissance de son bras ne sont pour rien dans sa réussite bien qu’ils aient été nécessaires. Penser différemment c’est rejeter du même coup le joug et la crainte de D.ieu, et s’exposer aux conséquences de cette attitude.
Le but de ce rite, est d’amener l’homme à maîtriser ses appétits et à le pousser à un sentiment constant de reconnaissance envers D.ieu, pour tous les bienfaits dont Il le comble à chaque instant de la vie.