colombe

Paracha Hayé Sarah 5775

Il fit s’agenouiller les chameaux hors de la ville près de la fontaine.

(Genèse 24, 11)

 La Bible nous trace, à plusieurs reprises, le tableau poétique des mariages conclus « au bord d’un puits ». Nous connaissons, en dehors de l’exemple de Isaac et Rébecca, celui de Jacob et Rachel et celui de Moïse et Tsippora.

La Torah veut, ce faisant, nous représenter l’eau de la terre comme le symbole de la pureté et le signe de la fécondité. « Et le souffle de Dieu planait sur la face des eaux» (Genèse 1, 2). La femme juive se sent attirée vers l’eau naturelle qui constitue la source de pureté dans sa vie conjugale, et, réciproquement, les eaux pures qui jaillissent du sol, montent à la rencontre de la femme qui incarne en elle l’idéal de pureté et de chasteté (Cf. Genèse. Raba c. 60 : les eaux du puits montèrent vers Rébecca).

Les mariages au bord du puits symbolisent ainsi l’idée de pureté qui doit former la base de toute la vie conjugale.

 

Isaac conduisit Rebecca vers la tente de Sarah sa mère. Il prit Rebecca pour femme et il l’aima.

(Genèse 24, 11)

 Voici encore un trait fondamental, qui n’a point disparu chez les descendants d’Abraham. Plus longtemps elle fut son épouse, plus il l’aima. Tout comme ce mariage du premier fils du peuple juif, la plupart des mariages juifs se concluent sur la base de la raison et non sur celle de la passion momentanée. Les parents et les membres de la parenté se consultent pour savoir si les jeunes gens sont bien assortis : aussi l’amour va-t-il en s’approfondissant dans la mesure où ils se connaissent davan­tage. Contrairement à la règle ordinaire des mariages dans la société moderne, où seuls les sentiments d’amour précèdent le mariage, quitte à faire place ensuite aux plus graves déceptions l’union de Rébecca et d’Isaac ne reposa pas sur le mobile initial de l’amour.

Ils s’unirent dans une même volonté et se joignirent pour une même œuvre : la continuation de la maison d’Abraham. Et c’est alors seulement, après qu’Isaac l’eût prise comme femme. « qu’il l’aima ». Ainsi, l’amour représente l’aboutissement de l’expérience commune. Loin d’être le suprême but, le mariage n’est que le début d’une vie en commun qui donnera à l’amour un sens toujours plus profond et plus authentique (S.R. Hirsch)

Aussi longtemps que Sarah vivait, remarque Rachi une lumière était allumée d’une veille de Chabbat à l’autre veille de Chabbat, la bénédiction était dans la pâte (qu’elle pétrissait), une nuée était fixée au-dessus de la tente. Quand Sarah est morte, tout a cessé. Et quand Rébecca est venue, tout a repris.

Ces trois symptômes particuliers de la tente de Sarah correspondent aux trois principaux devoirs de la femme juive : celui d’allumer les lumières du Chabbat, celui de prélever la ‘Hala de la pâte, ce qui lui assure la bénédiction d’en haut. Enfin le devoir d’observance des lois de pureté de la vie conjugale. Elles attirent sur le foyer la présence et la protection de la majesté divine qui y plane invisiblement comme dans une colonne de «nuée fixée au-dessus de la tente».

(adapté à partir de La Voix de la Torah)

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>