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PARACHAT TAZRIA-METSORA 5775 – COMMENT LE MAL SE TRANSFORME EN BIEN ?

« Lorsque les Enfants d’Israël eurent connaissance de la paracha sur les plaies de la lèpre, nous apprend le Midrach, ils furent saisis de peur. Moïse leur dit alors : « Ne craignez rien ! Ces plaies sont destinées aux nations du monde et vous, vous pouvez manger, boire et vous réjouir, comme il est dit : « Les souffrances de l’impie sont nombreuses alors que celui qui a confiance en D.ieu est entouré de bonté » ».

Quel est le sens de ce midrach ? Là se trouve posé le problème du Bien et du Mal. Il est dit dans la première bénédiction du Chéma : « Tu es source de bénédictions Hachem Qui a formé la lumière et créé les ténèbres… ». Cela signifie que même les ténèbres, le Mal, sont une création de D.ieu.

D’une part, il est écrit, dans les versets de la Genèse « Et D.ieu appela la lumière jour et l’obscurité nuit » et d’autre part, le midrach nous fait remarquer : « D.ieu n’a pas voulu associer Son Nom aux ténèbres. » (C’est pourquoi Eloqim est juxtaposé au mot Or, (lumière), mais il est éloigné du mot ‘hochekh (obscurité). Comment expliquer cette contradiction ?

En réalité, tout vient de D.ieu et rien n’existe en dehors de Lui, même le Mal. Cependant, ce qui émane de D.ieu c’est uniquement le Bien, la bénédiction. C’est pourquoi, Son Nom n’a pas été associé au mot ‘hochekh (obscurité). La malédiction, le Mal est, en fait, un Bien qui se transforme en Mal au contact de l’homme à cause de sa conduite. Les actions de l’homme, si elles sont mauvaises, nécessitent que le Bien prenne la forme de plaies, de souffrances, pour remettre l’homme sur le droit chemin ou expier ses fautes. Au début, même les eaux du déluge étaient des pluies de bénédiction avant de devenir des eaux en furie, à cause du refus de la génération de faire techouva (repentir).

Les peuples du monde ne possèdent pas le même dynamisme de repentir, qu’Israël. Ils s’estiment si accablés par « le péché originel » qu’il n’y a pas lieu d’essayer de réagir, ou bien ils se sentent en état de « grâce » indépendamment de leurs efforts. Leur position est passive, ils se sentent déterminés par leur nature, leur caractère. C’est pourquoi, s’ils commettent des fautes, l’action de D.ieu prendra sur eux la forme de plaies indélébiles, inéluctables car ils ne sont pas capables de s’amender

Il en est tout autrement pour le peuple d’Israël. Le Talmud Meguila nous dit que pour Israël, la solution, la guérison est déjà prévue avant même que vienne le coup. En effet, explique le Maharal, pour Israël, le but de l’épreuve, c’est de provoquer le repentir, car Israël est capable de faire techouva. C’est pourquoi la guérison lui est préparée avant même qu’il ne soit frappé (par exemple : Esther fut nommée reine avant que Haman ne monte au pouvoir, etc.)

Ceci n’est pas le cas pour les autres nations Le mal qui affecte ces peuples n’a pas la même essence car ils ne reconnaissent pas la puissance de la techouva. Le mal est la conséquence inéluctable de leurs actes.

Les Enfants d’Israël furent effrayés d’entendre la paracha des plaies : Le fait même d’en avoir peur les éloigne de la faute et leur évite d’en être frappés. C’est pourquoi le midrach nous apprend que Moïse leur répondit : « Ne craignez rien ! Ces plaies sont destinées aux nations du monde et vous, vous pouvez manger, boire et vous réjouir, comme il est dit : « Les souffrances de ‘ sont nombreuses alors que celui qui a confiance en D.ieu est entouré de bonté ». Si, grâce aux avertissements de cette paracha, vous prenez garde de ne pas vous laisser aller à la médisance, non seulement ces plaies ne vous affecteront pas, mais, comme une guérison, une refoua, vous bénéficierez de la plus grande bénédiction : La plaie (nega’) se transformera en plaisir (‘oneg) (ces deux mots sont formés exactement des mêmes lettres ‘ayin, noun, guimel mais inversées) et la lèpre (tsara’at) se transformera en fête(‘atséret) (les lettres sont également les mêmes dans les deux termes). C’est pourquoi, Moïse rassura les Enfants d’Israël : « Vous, vous pouvez manger, boire et vous réjouir ».

(adapté à partir d’Imré Cohen)

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