Un philosophe demanda à Rabban Gamliel: « Votre Torah vous ordonne de donner encore et encore, sans craindre de compromettre votre sécurité financière. Une telle crainte n’est-elle pas naturelle? Comment peut-on donner son argent sans penser que on aurait peut-être dû le mettre de côté pour les mauvais jours? »
Rabban Gamliel s’enquit alors: « Si on te demandait de faire un prêt, accepterais-tu? »
« Cela dépend à qui, » répondit le philosophe. « S’il s’agissait d’un inconnu, j’aurais peur de perdre mon argent. »
« Et si celui qui demande avait des garants? » demanda Rabban Gamliel.
« Eh bien, si j’étais sûr qu’on peut leur faire confiance, je se- rais d’accord, » répondit le philosophe.
« Permets-moi de te demander encore: « Et s’il te proposait pour garant le chef du gouvernement, qu’en penserais-tu? »
« Je n’hésiterais certainement pas à lui prêter de l’argent, car je serais pleinement assuré de recouvrer mes fonds, » dit le philosophe.
Rabban Gamliel lui expliqua alors: « Lorsque l’on donne la tsedaka, on consent un prêt dont le Créateur de l’Univers se porte garant. L’Ecriture affirme: « Celui qui donne de bon cœur au pauvre fait, si l’on peut parler ainsi, un prêt à D.ieu, Qui ren- dra tout ce qui est dû. » (D.ieu remboursera au bienfaiteur dans ce monde-ci en lui rendant le montant du prêt, et lui gardera sa pleine récompense pour le Monde à Venir). Nul n’est plus digne de confiance que le Créateur; puisqu’il promet de rendre l’argent au donateur, comment pourrait-on encore hésiter à donner la tsedaka? »
Personne n’est jamais devenu pauvre en donnant la tsedaka.
En fait, c’est le contraire qui est vrai, en accord avec le verset: « Celui qui donne la tsedaka au pauvre ne manquera de rien, mais celui qui ferme les yeux souffrira de nombreuses malédictions » (Proverbes 28,27).
Voici d’autres lois concernant le don de tsedaka:
- Si l’on a des membres de notre famille qui sont pauvres, il faut les aider en priorité. En second viennent les voisins pauvres, puis les pauvres de la ville où l’on habite. Si l’on a le choix entre les pauvres d’une autre ville et des pauvres en Erets Israël, ceux d’Erets Israël ont priorité.
- La mitsva de tsedaka comprend l’argent comme la nourriture.
- Si un pauvre demande la charité afin de se vêtir, il est permis de faire une enquête pour savoir si sa requête est justifiée.
Mais s’il la demande afin de se nourrir, nous devons lui faire un don immédiatement.
- La tsedaka doit être donnée d’une manière amicale, accompagnée de paroles encourageantes. Celui qui donne avec mauvaise humeur, même si son don est important, perd le mérite qui lui est attaché.
- L’accomplissement optimal de la mitsva consiste à ce que le donateur ne connaisse pas l’identité du récipiendaire et inversement, (ce qui évite à ce dernier d’être embarrassé).
Dans un tel cas, bien entendu, il est nécessaire de s’assurer que le collecteur est digne de confiance, qu’il connaît personnellement les parties en cause, et veillera à ce que l’argent de la tsedaka parvienne à ceux auxquels il est destiné.
- La plus grande tsedaka consiste à permettre à un Juif de ne pas devoir y recourir. S’il peut lui trouver un emploi qui lui convienne, s’associer avec lui, ou lui prêter de l’argent afin de lui permettre de devenir indépendant financièrement, le donateur accomplit le meilleur acte de tsedaka.
- Quel usage doit-on faire de sa contribution personnelle à la tsedaka? On doit l’affecter en premier lieu aux personnes nécessiteuses qui œuvrent à l’étude de la Torah. De même que les ma’asserot (dîmes) d’antan étaient déstinés à soutenir les Cohanim et les Lévites qui servaient dans le Temple, nous devrions prélever le dixième de nos gains pour les disciples de la Torah qui sont dans le besoin.
Trois actions ont le pouvoir d’abolir les décrets célestes :
1) La techouva ou repentir
2)La tsedaka ou dons aux nécessiteux
3)Les prières
(adapté à partir de « Le Midrash raconte »)