Archives de l’auteur : Rav Yaacov Amsellem

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PARACHAT TOLDOT 5780 : LE POUVOIR DE LA PRIERE

Yits’hak implora D.ieu au sujet de sa femme, parce qu’elle était stérile (Genèse 25, 21).

Nous sommes frappés, en lisant ce verset, par l’ordre inhabituel du récit : en effet, avant même de nous annoncer que Rivkah est stérile, la Torah nous raconte qu’Yits’hak a imploré D.ieu en sa faveur. Notre habitude des textes bibliques nous laissait attendre un ordre inverse dans la suite des événements: l’annonce de la stérilité de Rivcah aurait dû logiquement précéder celle de la prière d’Yits’hak.

Nous trouvons le phénomène analogue dans la section Vayétsé : Il [Yaakov] arriva dans cet endroit et il y passa la nuit, parce que le soleil s’était couché (ibid. 28, 11). Rachi explique ainsi : Le soleil s’était couché subitement, avant son heure, afin que Yaakov soit obligé de passer la nuit. Là aussi, l’ordre logique aurait dû être que le soleil se couche d’abord et qu’ensuite, Yaakov s’installe pour passer la nuit. Il nous faut donc admettre que les relations de cause à effet, telles qu’elles apparaissent dans la Torah, ne sont pas forcément conformes à la notion que nous avons du déroulement événementiel. Yits’hak n’a pas imploré D.ieu parce que Rivkah n’avait pas encore conçu ; la stérilité de Rivkah n’est pas la cause de la prière. En réalité, elle en est l’effet : pour qu’Yits’hak prie, il fallait que Rivkah soit stérile. De même, Yaakov ne s’est pas installé en ce lieu parce que le soleil se coucha ; mais c’est parce qu’il fallait que Yaakov passât la nuit en cet endroit, que le soleil se coucha subitement. Le coucher du soleil n’est pas la cause de l’installation de Yaakov en ce lieu, il en est l’effet, il fallait que Yaakov soit amené à faire là, sa prière.

Ces remarques nous conduisent à poser une question d’ordre plus général, qui touche à un point fondamental de notre foi : quelle est la signification profonde de cette stérilité qu’ont connue, tour à tour, les aïeules du peuple, Sarah, Rivkah, Ra’hel et plus tard, ‘Hanna et d’autres encore ? Quel était le dessein de la Volonté Divine ? C’est la question que le Talmud présente, en y apportant aussitôt sa réponse : Pourquoi nos aïeules étaient-elles stériles ? Rabbi Yits’hak dit : c’est parce que D.ieu, Béni soit Son Nom, aspire à la prière des Justes (Yévamoth 64). Ce texte, qui nous révèle la raison de la souffrance des aïeules, nous éclaire en même temps sur un point essentiel : la prière est la cause de la stérilité ; autrement dit, le Saint béni soit Son Nom a causé la stérilité, a créé une occasion, pour que l’homme prie; la stérilité est la conséquence et non la cause du besoin de la prière.

Pourquoi D.ieu aspire-t-Il à la prière des Justes, au point de leur causer de graves tourments, qui ne sont ni toujours compréhensibles, ni explicables ? Nous lisons dans le Talmud : «Rabbi Yichmaél Ben Elicha dit: Lorsque je suis entré une fois dans le sanctuaire du Temple pour présenter l’encens sacré, j’ai vu devant moi la Grâce Divine, installée sur un siège surélevé. Le Saint béni soit Son Nom s’adressa à moi en ces termes : « Yichmaél, Mon fils, bénis-Moi”. J’ai répondu: ”Que par Ta Grâce, Ta Miséricorde surmonte Ton courroux, que Ta pitié ‘cache Ton mécontentement et que Tu Te conduises avec Tes enfants avec indulgence et bienveillance ». Alors, le Tout-Puissant acquiesça d’un signe de tête (comme pour dire Amen, dit Rachi). D.ieu répond Amen à la bénédiction de RabbiYichmaél» (Bérakhot 7). Nous en concluons qu’il apprécie la prière des Justes.

Si nous nous en tenions à la logique exprimée par nos Sages, la prière ne devrait pas avoir de place en ce monde : celui qui a fauté mérite d’être puni et toutes les prières du monde ne devraient rien y changer. Au contraire, si le méchant ne reçoit pas le châtiment qu’il mérite, cela revêt l’allure de l’injustice. Il est donc naturel que nous nous demandions quel pouvoir, quelle force extraordinaire peut bien avoir la prière au point de changer la réalité, de rompre totalement avec la logique la plus élémentaire !

La réponse nous est fournie encore une fois dans la section de Toldot . Yits’hak et Rivkah prient de tout leur cœur, chacun de leur côté. D.ieu exauce en premier lieu la prière d’Yits’hak et agrée celle de Rivkah ensuite. Pourquoi une telle préférence ? Rachi explique : la prière d’un tsadik, (juste) fils de tsadik, est préférable à celle d’un tsadik, fils de racha (méchant). Rivkah eut l’immense mérite d’épouser Yits’hak. elle s’est engagée dans la voie spirituelle et religieuse de son mari, mais sa prière ne parvient pas à la pureté de la prière de son époux, car elle est fille de Laban, l’idolâtre. Yits’hak, lui, est fils d’Avraham. Il a puisé les enseignements et la foi de son père qui affirmait : Et moi je ne suis que terre et que cendres. Le caractère essentiel de la prière d’Yits’hak consiste dans l’effacement de toute aspiration personnelle au moment où il prie : tout son être, sa volonté et ses préoccupations personnelles, se réduisent au point de s’effacer complètement devant la Gloire infinie du Créateur : toutes les pensées, tous les projets, les comptes personnels s’effacent au moment où s’élève la prière de l’homme vers le Tout-Puissant.

C’est dans cette perspective que se situe le tsadik : sa prière dépasse toutes les autres prières parce qu’elle est pure, détachée de toute sollicitation personnelle, débarrassée de tout intérêt égoïste. Le tsadik fait abnégation de lui-même, pour ne rechercher que le bien d’autrui. Yits’hak n’a d’autre préoccupation que le bien-être de Rivcah. Son père, Avraham, nous nous en souvenons, ne poursuivait qu’un seul et unique but ; sauver Sodome de l’anéantissement total, en adressant une ardente prière à Dieu. Dans l’épisode rapporté plus haut, Rabbi Yichmael Ben Elicha recherche le bonheur de son peuple, et un meilleur sort pour les enfants d’Israël, il implore la bienveillance divine en faveur de ses frères.

C’est à cette prière-là que D.ieu aspire : celle qui s’occupe d’autrui et qui sollicite pour autrui. Nous comprenons alors cette tradition ancestrale, si profondément ancrée dans le peuple juif, qui consiste à se tourner vers le tsadik pour lui demander de prier, d’intercéder auprès du Tout-Puissant pour obtenir la grâce divine pour les malheureux. Seul, le tsadik est en mesure de faire abstraction totale de sa propre personne, de ses propres problèmes pour demander à D.ieu la délivrance et le salut pour les autres. L’homme qui est capable d’une telle prière a de plus grandes chances d’être entendu.

(adapté à partir des Leçons Chabbatiques)

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PARACHAT ‘HAYE SARAH 5780 – COMMENT ACCOMPLIR LA VOLONTE DIVINE ?

Pour quelle raison Avraham tenait-il tant à enterrer Sarah dans le caveau de Makhpéla à Hebron ? Lors de la visite des trois anges, sous l’apparence de voyageurs arabes qu’Avraham convia, nous raconte le midrach, Avraham voulut honorer ses invités d’un plat de viande. « Et, Avraham courut vers le troupeau » précise le verset.

Pourquoi Avraham s’élança-t-il vers le troupeau ? Parce que le veau qu’il avait choisi lui échappa et se mit à courir sans s’arrêter. Avraham, âgé et malade, se lança à sa poursuite et le rejoignit dans la grotte où, au bout de sa course, l’animal avait trouvé refuge. En y pénétrant, Avraham fut frappé par l’odeur de Gan Eden qui émanait de cet endroit particulier et y découvrit le tombeau de Adam et ‘Hava. « C’est ici que je désire être enterré » décida-t-il.

La Me’arath hamakhpéla – littéralement « le double caveau » est ainsi appelée, nous dit Rachi, car elle abrite la sépulture de quatre couples : Adam et ‘Hava, Avraham et Sarah, Yits’haq et Rivka, Ya’aqov et Léa. Adam et ‘Hava représentent le modèle de l’être humain en puissance : l’élément central de la Création.

Nos Patriarches, représentent le modèle de l’être humain qui concrétise et met en actes le but de la Création.

Par quel mérite Avraham découvrit-il cette grotte qui donnait accès au Gan Eden ? Parce que, malade et âgé, il s’était surpassé en poursuivant l’animal en fuite afin d’accomplir la mitsva de recevoir des invités à la perfection. Le « dédoublement » de ses forces pour réaliser la volonté divine, c’est là le sens de Me’arath hamakhpéla – du « double » caveau.

Le Talmud rapporte une discussion entre Rav et Chemouel sur la nature de cette grotte. Rav dit «c’était un caveau à étages », Chemouel dit que « c’était une salle comprenant une pièce intérieure ». De ces deux opinions nous apprenons qu’il existe essentiellement deux catégories d’actes : certains actes sont dirigés vers l’extérieur – la tsédaka, par exemple. D’autres actes sont tournésvers l’intérieur – comme l’étude de la Torah. Les uns comme les autres exigent de l’homme un don de soi, beaucoup de sacrifices.

On connaît l’explication de Rachi, dans le traité de Pessa’him, sur 1a michna : « Sois audacieux comme la panthère, léger comme l’aigle rapide comme le cerf et fort comme le lion pour accomplir la volonté de ton Père qui est au Ciel. »

Peut-on réellement être aussi fort que le lion, aussi rapide que l’aigle ? Non ! Cependant cette michna nous enseigne que, pour servir D.ieu, l’homme doit aller au-delà de ses capacités et se surpasser. On ne s’acquitte pas de son devoir en disant : « Je fais ce que je peux ! ». Pour observer les mitsvot , nous devons nous efforcer d’aller au-delà de nos forces. Alors, D.ieu nous aidera à accomplir les commandements.

Ce principe essentiel, hérité des patriarches qui reposent dans la “Me’arath hamakhepéla”, nous mènera assurément à l’entrée du Gan Eden.

(adapte a partir de Imré Cohen)

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Règles relatives à la Téchouva, Chapitre 7, Maïmonide

La dignité de la Téchouva et des pénitents (Ba’alé Téchouva)

  1. Puisque, comme nous l’avons expliqué, tout homme en a la faculté, il doit s’efforcer de se convertir au bien, de faire la confession orale de ses péchés, de secouer ses mains pour refuser de les commettre encore, afin de mourir pénitent et d’obtenir la vie du monde à venir.
  2. L’homme se considérera toujours comme à l’article de la mort, de peur de mourir à un moment où il se trouverait encore en état de péché. C’est pourquoi il se convertira de ses péchés sur-le- champ et ne se dira point : « Une fois devenu vieux je me convertirai au bien », car il mourra peut-être avant que de vieil C’est ce que le Roi Salomon donne allusivement à entendre lorsqu’il déclare : « Qu’à tout moment tes vêtements soient blancs.» (Ecclésiaste 9,8)
  3. Ne pense pas que l’on ne doive se convertir que des transgressions qui comportent une exécution matérielle, telles que débauche, brigandage, vol. En fait, de même que l’homme est tenu de se repentir de ces fautes-là, il lui faut également scruter les mauvais penchants qu’il peut porter en lui et se convertir de la colère et de la haine, de la jalousie et de la moquerie, de la passion de l’argent et des honneurs, de la gourmandise et de toutes les autres tendances vicieuses du même genre, auxquelles il renoncera par le moyen de la conversion au bien. Du reste, de telles dispositions sont plus malignes que des transgressions qui comportent une exécution matérielle. En effet, lorsque l’homme est submergé par ces passions mauvaises, c’est une rude tâche pour lui que de s’en défaire. Le verset du prophète confirme bien la nécessité de la conversion pour les deux classes de transgressions puisqu’il déclare :« Que le méchant abandonne sa voie Et l’homme d’iniquité ses pensées.» (Isaïe 55,7)
  4. Que l’on ne pense pas que le pécheur repenti est bien éloigné du degré des justes, en raison des fautes et des transgressions qu’il a commises. Il n’en est pas ainsi : qui s’est converti au bien est aimable et agréable aux yeux de D.ieu, comme s’il n’avait jamais été coupable. Qui plus est, grande est sa récompense, car ayant goûté à la saveur du péché, il a renoncé à sa faute en maîtrisant son instinct. Les Sages ont dit : « Au lieu où se tiennent les pécheurs repentis, les justes accomplis ne sauraient se tenir.» (Berakhot 34 b). En d’autres termes, le degré des pénitents est supérieur à celui des justes qui n’ont jamais fauté, car les premiers maîtrisent leurs penchants plus que les seconds.
  5. Tous les Prophètes sans exception ont ordonné la conversion à D.ieu, et Israël n’obtiendra la rédemption que par une telle pénitence. La Loi assurait déjà qu’Israël était destiné à faire pénitence jusque dans les pays les plus éloignés de son exil et qu’il en serait alors rédimé sur-le-champ. L’Écriture, en effet, déclare : « Lors donc que t’arriveront toutes ces choses, la bénédiction et la malédiction que j’ai exposées devant toi, si tu les rappelles en ton cœur, parmi toutes les nations où t’aura chassé Hachem ton D.ieu, si tu reviens vers le Hachem, ton D.ieu, et que tu écoutes Sa voix, suivant tout ce que je te commande aujourd’hui, toi avec tes fils, de tout ton cœur et de toute ton âme, alors Hachem ton D.ieu, ramènera tes captifs et aura pitié de toi, il se remettra à te rassembler de chez tous les peuples où t’aura dispersé Hachem, ton D.ieu. » (Deutéronome 30, 1-3).
  6. Grande est la repentance car elle rapproche l’homme de la Présence Divine. Nous lisons, en effet, dans l’Écriture : « Reviens donc Israël vers Hachem ton D.ieu » (Osée 12, 2) et encore : « Et vous n’êtes pas revenus vers moi, parole de D.ieu » (Amos 4, 6) ; et enfin : « Si tu reviens, Israël, parole de D.ieu, à moi tu reviendras » (Jérémie 4 1). Autrement dit, en te convertissant au bien par la repentance, c’est à Moi que tu t’attaches. La repentance rapproche de D.ieu ceux qui en étaient éloignés. Cet homme qui, hier soir encore, était haïssable aux yeux de Dieu, éloigné de lui et l’objet de son dégoût, de son abomination, le voilà aujourd’hui aimé et agréable, proche de D.ieu et son ami. Tu remarqueras, en effet, que les formules par lesquelles le Saint, béni soit-il, déclare qu’il éloigne de lui les pécheurs, il les emploie aussi d’une manière antithétique pour annoncer qu’il rapproche de lui les pénitents, particuliers ou communautés. L’Écriture déclare, en effet : « Au lieu qu’il leur soit dit : « Vous n’êtes pas mon peuple !» on les appellera : « Enfants du Dieu vivant ! » (Osée 2 1), et au sujet du roi Yekhonia, tandis qu’il était égaré par la malice, elle dit : « Inscrivez cet homme privé d’enfants comme un homme dont les jours ne seront pas prospères » (Jérémie 22, 30) et aussi : « Quand Conia, fils de Joyakim, roi de Juda, serait un sceau à ma main droite (6) je t’arracherais de là » (Jérémie 32, 4) ; mais lorsqu’il se fut repenti, au lieu de son exil, elle déclare au sujet de Zorobabel son fils : « En ce jour-là, parole du D.ieu des Armées, je te prendrai Zorobabel, fils de Shaltiel, mon serviteur, parole du D.ieu, et je te mettrai comme un sceau » (Aggée 2,23).
  7. Qu’elle est éminente la vertu de la repentance ! Hier au soir encore, le pécheur était séparé de Hachemieu d’Israël : nous lisons, en effet, dans l’Écriture : « Vos fautes mettaient une séparation entre vous et votre D.ieu » (Isaïe, 59,2) ; il implorait et n’était pas exaucé, comme le montre le verset : « Quand vous multipliez les prières, Je n’écoute pas » (Isaïe 1,15); il accomplissait les commandements et ils étaient mis en pièces à ses propres yeux, car nous lisons dans l’Écriture : « Qui a demandé à vos mains ces offrandes, pour que vous fouliez mes parvis ? » (Isaïe 1,12), et : « Lequel d’entre vous fermera les portes pour que vous n’allumiez pas en vain le feu sur mon autel ? Je ne me complais point en vous, dit le D.ieu des Armées, et ne veux point d’offrande de vos mains » (Malachie, 10). Aujourd’hui voilà le même homme uni à la Présence Immanente, comme le déclare l’Écriture : « Mais vous, qui êtes unis à Hachem votre D.ieu, vous êtes tous vivants aujourd’hui » (Deutéronome 4, 4) ; il est exaucé aussitôt qu’il implore, comme le montre le verset : « Avant qu’ils ne m’invoquent, moi Je les aurai exaucés » (Isaïe 65, 24). Lorsqu’il accomplit des commandements ils sont agréés avec aise et liesse, comme le prouve ce passage de l’Écriture : « Car D.ieu agrée déjà ce que tu fais » (Ecclésiaste 9, 7) ; mieux même : D.ieu les désire ardemment, selon les termes du verset : « Agréable au Seigneur sera l’offrande de Juda et de Jérusalem, comme aux jours d’autrefois, aux années de jadis » (Malachie 3, 4).
  8. Il est de la nature des pénitents d’être humbles et excessivement mortifiés. Si des imbéciles les insultent en leur rappelant leurs actions passées et qu’ils leur disent : « Hier tu agissais de telle ou telle sorte, hier tu disais ceci ou cela », ils ne devront pas éprouver de ressentiment contre leurs interlocuteurs mais écouter leurs paroles joyeusement en sachant bien qu’une telle attitude est pour eux méritoire. En effet, chaque fois qu’ils rougissent des transgressions qu’ils ont commises et en ressentent de la confusion leur mérite s’accroît et leur dignité grandit. De plus, c’est un péché formel que de dire à un pénitent : « Souviens-toi donc de ta pratique première ! » ou de la rappeler en sa présence afin de l’embarrasser; ou de mentionner des paroles ou des actes analogues à la conduite passée du pénitent, de manière à l’en faire souvenir. Toutes ces façons d’agir sont interdites, et cette interdiction est incluse dans la défense que la Loi fait de nuire au prochain par ses paroles. Nous y lisons, en effet : « Vous ne vous léserez point l’un l’autre » (Lévitique 25, 14 et 17).
Quizz (2)

Yom Kippour – Quizz

Questions-Réponses : Les décisions du R.O.Y (Rav Ovadia Yossef chlita)

 

Les enfants de moins de neuf ans doivent-ils jeûner ?

Les enfants de moins de neuf ans garçon ou fille ne doivent pas jeûner du tout, les parents doivent veiller à les alimenter normalement.

A partir de quel âge les enfants commencent-ils à jeûner ?

- A partir de neuf ans les enfants commencent à jeûner quelques heures dans la journée. S’ils ont l’habitude de prendre leur petit déjeuner le matin à 8h ils le prendront à 9h ou 10h.

Les parents doivent veiller à ce que les enfants de cet age mangent et boivent suffisamment afin de pouvoir tenir jusqu’au lendemain.

Cependant s’ils se réveillent dans la nuit et réclament une boisson, on peut leur donner à boire.

– Un garçon de douze ans et une fille de onze ans jeûneront jusqu’à la mi-journée.

– Un garçon de treize ans et un jour, ainsi qu’une fille de douze ans et un jour, ayant atteint l’age adulte jeûneront normalement.

Quelles bénédictions doit faire une femme qui allume les lumières en l’honneur de Kippour ?

– Avant d’allumer elle récitera cette bénédiction :

Tu es source de bénédiction Hachem Roi de l’univers ברוך אתה ה’ אלהינו מלך העולם
Qui nous as sanctifiés par Ses commandements et nous as ordonné אשר קדשנו במצוותיו וצונו

 

d’allumer les lumières de Kippour להדליק נר של יום הכפורים
 Si Kippour tombe un Chabbatd’allumer les lumières de Chabbat et de  Kippour  Si Kippour tombe un Chabbat

 להדליק נר של שבת ויום הכפורים

 

 

- Après avoir allumé elle récitera la bénédiction suivante en veillant á ne plus porter à cet instant des chaussures en cuir :

Tu es source de bénédiction Hachem Roi de l’univers ברוך אתה ה’ אלהינו מלך העולם
Qui nous as donné la vie et la subsistance jusqu’ à ce jour שהחיינו וקיימנו והגיענו לזמן הזה

 

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Le jour de Kippour

Les cinq interdictions

1. Ne pas manger et boire

Généralités :

Tous ont le devoir de jeûner le jour de Kippour y compris les femmes enceintes ou qui allaitent ou accouchées sauf contre indication médicale.

Si le médecin juge l’état d’un malade fragile pour qui le jeûne présenterait un danger, le malade ne devra pas jeûner même s’il déclare être en forme.

Une femme accouchée dans les trois jours est dispensée de jeûner même si elle déclare pouvoir jeûner.

Entre trois et sept jours, si elle déclare pouvoir se passer de manger il lui est permis de jeûner. Dans le cas contraire elle devra manger.

Après sept jours son cas ne présente plus de danger elle devra jeûner comme tout le monde.

On prendra la précaution de compter les jours en comptant 24 heures à partir de la naissance effective du bébé.

Une femme ayant eu une fausse couche après une grossesse de 40 jours a le même statut que la femme accouchée.

Une femme ayant eu deux fausses couches consécutives  à des jeûnes, est dispensée de jeûner.

Toute personne qui au contact de l’odeur d’un aliment se sent mal est considérée comme en danger et devra arrêter de jeûner.

ATTENTION : Toutes les personnes dont l’état ne permet pas de jeûner, devront veiller à manger ou boire selon les conditions suivantes :

Il faut manger à chaque fois une quantité inférieure à 30 cm3, et s’arrêter pendant au moins 9 minutes avant de recommencer à manger.  

Il faut boire à chaque fois une quantité inférieure à 40 ml, et s’arrêter pendant au moins 9 minutes avant de recommencer à boire.  

2. Ne pas se laver

Toute toilette faite pour le plaisir ou l’agrément est interdite même à l’eau froide.

On se lavera les mains au lever du lit et en cas de nécessité jusqu’aux articulations des doigts.

3. S’abstenir de toute onction ou friction (crème, pommade, huile etc..)

4. Ne pas porter de chaussures en cuir

5. S’abstenir de relations conjugales

Toutes ces interdictions débutent la veille de Kippour avant le coucher du soleil et se terminent le lendemain au début de la nuit.


Les prières de Yom Kippour

  1. Kol Nidrei et Arvit
  2. Cha’hrit
  3. Moussaf
  4. Min’ha
  5. Ne’ila / Sonnerie du Chofar

Fin du jeûne

Arvit : On intercale dans la quatrième bénédiction de la Amida   אתה חוננתנו  (le passage spécifique récité à la sortie du Chabbat ou des fêtes (.

L’office sera récité avec concentration et sans empressement.

Birkat Halevana :  On a l’usage de réciter la bénédiction sur la lune pour marquer le renouvellement du mois.

Havdala : récitée sur une coupe de vin ou de jus de raisin.

Il est d’usage de ne pas réciter de bénédiction sur les herbes exhalant un parfum. Si Kippour tombe un Chabbat certains récitent cette bénédiction après avoir consommé le vin ou jus de raisin de la havdala.

Il est d’usage de réciter la bénédiction sur la bougie si et seulement si la bougie de longue durée (supérieure à 26 heures) a été allumée la veille de Kippour.

Cependant si Kippour tombe un Chabbat il est possible de réciter la bénédiction sur une bougie allumée samedi soir dans le cas où il est impossible de se procurer une bougie ayant brûlé pendant tout Kippour.

Une femme dont le mari tarde à rentrer, peut elle-même faire la havdala.

Cependant en cas de soif intense, il est possible de boire de l’eau avant la havdala.

Selon l’opinion de Rav Yossef Karo (auteur du Choul’hane ‘Aroukh) la fin du jeûne est fixée à 72 minutes après le coucher du soleil.

Une bénédiction supplémentaire sera réservée à tous ceux qui ont la possibilité de respecter cet avis (excepté les malades, femmes enceintes ou accouchées).

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La veille de Kippour

On ne dit pas de supplications à l’office du matin (Cha’hrit).

Il est d’usage pour les hommes, d’aller au mikwé (bain d’immersion) pour se purifier spirituellement avant Kippour.

A l’office de Min’ha à la fin de la Amida on récite le vidouï (aveu des fautes).

C’est une mitsva de manger la veille de Kippour  et le jeûne y est interdit.

Le jeûne ainsi que les privations débutent avant le coucher du soleil.

On nettoie la maison, on recouvre la table d’une nappe comme à l’approche d’un jour de fête.

Après avoir consommé le dernier repas avant le jeûne, la maîtresse de maison allumera les lumières de Kippour en récitant la bénédiction requise. Si Kippour tombe un Chabbat elle mentionnera aussi le Chabbat dans la bénédiction.

Après l’allumage, elle récitera aussi la bénédiction שהחיינו.

Avant de se rendre à la synagogue, les parents bénissent leurs enfants.

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Kippour – Considérations Générales

Le jour de Kippour est le jour le plus solennel de l’année. Il représente l’apogée des 40 jours de prières et de supplications depuis le début du mois d’Eloul.

Par le jeûne et la Techouva qui l’accompagnent, ce jour saint nous offre les moyens d’améliorer nos rapports avec les hommes et notre conduite envers notre Créateur.

Certes, cela exige de nous des efforts, mais D.ieu  par sa bonté suprême, offre à chacun de nous l’occasion de nous purifier de nos fautes une fois par an.

Sous l’influence de la sainteté qui émane de ce jour, nous pouvons mériter une aide céleste qui nous accompagnera toute l’année.

Définition de la Téchouva (Repentir)

  1. La Techouva comprend plusieurs étapes.
  2. L’abandon de la faute.
  3. La résolution définitive de ne plus commettre cette faute.
  4. Le regret de la faute avec conviction et sincérité.
  5. La reconnaissance verbale de la faute ou vidouï.

Rappelons que seules les fautes commises envers D.ieu seront effacées par la Techouva, cependant la Techouva n’a aucune influence sur les fautes commises envers son prochain.

Dans ce dernier cas, il faut absolument s’adresser en premier lieu à l’intéressé et lui demander pardon, après avoir le cas échéant réparé les dommages qui lui ont été causés.

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Les fêtes solennelles de Tichri

Le mois de Tichri présente avec richesse et plénitude les différents aspects de la vie juive : Rigueur jeûne, foi espérance et joie.

Ce n’est pas par hasard que dans le premier mois de l’année, nous trouvons les différents thèmes de la vie juive avec toutes les nuances étant donné qu’ils servent d’introduction et de guide pratique pour l’année qui débute.

En observant les fêtes de ce mois dans leur sens profond, nous embrassons la véritable vie juive pour toute l’année selon l’esprit de notre Loi.

Nous pouvons retirer d’importantes leçons de ces événements du mois de Tichri :

 Roch Hachana : Premier jour de l’année nouvelle est aussi le jour où le premier homme proclama la souveraineté de D.ieu sur l’univers.

Dans tout ce nous commençons, nous devons tenir compte que D.ieu est le Créateur du ciel et de la terre, dirigeant exclusivement qui pose et dispose de tout.

Tout ce que nous entreprenons doit être en accord avec Sa volonté.

Cette disposition de notre part est mise en pratique pendant les dix jours de téchouva quand nous soumettons chacune de nos actions à un examen de conscience, pour déterminer si elles sont conformes aux commandements divins de la Torah, et pour corriger toute déviation.

Comme nous ne sommes que de êtres humains et que les fautes causées par nos faiblesses suscitent un grand préjudice spirituel qu’il n’est pas en notre pouvoir de réparer, D.ieu nous concède alors le jour de Kippour pour nous permettre de redresser complètement le mal que nous avons fait, et nous purifier entièrement de nos fautes, à condition que nous fassions une téchouva complète.

La téchouva complète comprend le repentir total pour les fautes commises dans le passé, leur abandon effectif, et enfin la volonté sincère de ne plus commettre de fautes à l’avenir.

Ainsi, une nouvelle vie débutera en renouvelant notre personnalité spirituelle.

Mais si cela parait difficile et ardu, la fête de Souccot vient à point, nous enseigner comment avoir foi et espérance si nous nous en remettons à la Providence divine.

D.ieu déploie sur nous Ses ailes protectrices sous-lesquelles nous pourrons nous abriter avec sécurité, comme le furent nos ancêtres dans « les nuées de gloire » lors de leurs pérégrinations dans le désert pendant quarante années, après leur Sortie d’Egypte.

Afin d’accorder notre conduite avec les commandements divins, les fêtes de Chemini Atseret et Sim’hat Torah viennent nous permettre de nous intégrer à l’étude et à la pratique de la Torah.

La Torah est notre seul guide pour une juive parfaite pendant toute notre vie, en nous garantissant le bonheur dans le monde ici-bas et le monde à venir.

« La Torah est un arbre de vie pour tous ceux qui s’attachent à elles ». Si nous mettons ce précieux enseignement en pratique, nous aurons l’assurance de réussir pleinement notre nouvelle année.

adapté a partir de « Les fêtes solennelles »

Rav Yaacov Amsellem (auteur de L’Echelle de Jacob)

A la mémoire de notre père et de notre maître

Rav Nissim AMSELLEM de mémoire bénie

14 Adar1 5776

Puisse son mérite être une source de bénédictions ! Amen

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Le Chofar

1. Ecouter le Chofar le premier jour de Roch Hachana c’est accomplir un commandement positif de la Torah comme il est dit : « Le premier jour du septième mois, jour de convocation sainte, sera un jour de sonnerie pour vous » (Exode 29,1).

2. On s’abstiendra de parler depuis les premières jusqu’à la dernière sonnerie de la fin de l’office.

3. On s’abstiendra de toute action et de toute prière pendant les sonneries. On se contentera d’y méditer sur la Techouva (repentir).

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Prières de Roch Hachana

1. Toutes les prières de Roch Hachana sont centrées sur la reconnaissance universelle de la souveraineté de D.ieu condition indispensable de la fraternité des peuples, du progrès moral et de la paix universelle.

2. Toutes ces prières proclament la royauté de D.ieu et notre devoir de nous soumettre à Sa volonté et d’exécuter Ses ordres.

Elles doivent être récitées avec ferveur et avec joie car nous sommes confiants que D. nous inscrira  et nous scellera pour une vie heureuse.

3. La Amida (prière récitée debout) des offices de Arvit (prière du soir) Cha’hrit (prière du matin) et Min’ha (prière de l’après-midi) est identique. Elle est composée de sept bénédictions, les trois premières et les trois dernières étant les mêmes pour tous les offices de l’année.

La prière de Moussaf : elle est récitée après la lecture de la Torah et la sonnerie du Chofar.

Elle comprend neuf bénédictions : Les trois premières et les trois dernières communes à tous les offices, ainsi que trois bénédictions spécifiques à Roch Hachana suivies chacune d’elle d’une sonnerie du Chofar.

4. Cependant, pendant les dix jours de Techouva depuis Roch Hachana jusqu’au jour de Kippour inclus,  dans la première bénédiction on intercale :

זכרנו לחיים

Souviens-Toi de nous pour la vie

מלך חפץ בחיים

Roi qui aime la vie

כתבנו בספר חיים

Inscris-nous dans le Livre de la Vie

למענך אלקים חיים

en faveur de Toi, D. vivant

5. Dans la seconde on intercale :

Qui est comme Toi

מי כמוך

Père miséricordieux

אב הרחמן

Qui se souvient de Ses créatures

זוכר יצוריו

avec miséricorde, pour la vie

ברחמים לחיים

6. Dans la troisième, on remplace האל הקדוש   (Le D.ieu saint par המלך הקדוש (Le Roi saint)).

7. Dans l’avant-dernière :

וכתוב לחיים טובים

Et inscris pour une vie heureuse

כל בני בריתך

tous les enfants de Ton Alliance

8. Dans la dernière : 

Et que dans le livre de la vie

ובספר חיים

de la bénédiction, de la paix,

ברכה ושלום

d’une bonne subsistance,

ופרנסה טובה

de salut, de consolation,

וישועה ונחמה

De décrets favorables

וגזרות טובות

nous soyons mentionnés

נזכר

et inscrits devant Toi

ונכתב לפניך

nous

אנחנו

et tout Ton peuple, Israël

וכל עמך בית ישראל

pour une vie heureuse

לחיים טובים

et pour la paix.

ולשלום

9. La prière Avinou Malkénou (אבינו מלכנו) est récitée après tous les offices de Cha’hrit et de Min’ha depuis Roch Hachana jusqu’au jour de Kippour inclus.