Archives de catégorie : L’année juive

Lois et coutumes du calendrier juif

toubichevat

Nouvel an des arbres

בס »ד

SENS ET SIGNIFICATION

Le 15 Chevat est un des quatre jours fixés selon la tradition comme « commencement de l’année » (Michna Roch Hachana I, 1) : ce sont le 1er Nissan, le 1er Éloul, le 1er Tichri et le 15 Chevat.

Le 1er Nissan est le commencement de l’année dans le compte des années de règne des Rois d’Israël ; également en ce qui concerne les fêtes de pèlerinage.

Le 1er Éloul est le commencement de l’année pour la dîme du bétail. En effet, pour le prélèvement de cette dîme, le propriétaire devait rassembler tous les veaux (ou toutes les brebis) nés au cours de l’année, entre le 1er Éloul de l’année précédente et le 30 Av de l’année en cours; il les faisait défiler un à un par un étroit portillon, et marquait d’un trait rouge, indélébile, le dixième chaque fois.

Il est en effet interdit de prélever des veaux de la deuxième année par exemple comme dîme pour ceux de l’année précédente.

Le 1er Tichri est le commencement de l’année pour le compte des cycles sabbatiques, des années jubilaires; également pour les arbres nouvellement plantés, en ce qui concerne les trois années de   «Orla ». Enfin pour la dîme des céréales et des légumes verts.

Le 15 Chevat est le Nouvel An des arbres, en rapport à la dîme qu’il faut prélever sur leurs fruits.

Précisons que dans les années 1 et 2, ainsi que 4 et 5 du cycle sabbatique, on doit prélever deux dîmes : Ma’asser Richôn (qui en principe était donné aux Lévites), et Ma’asser Cheni qui devait être consommé à Jérusalem, à l’époque du Temple (voir Livre des Commandements, traduction du Séfer ‘Hinouk’h, page 383). Les troisième et sixième années du cycle, on prélève, à côté de la pre­mière dîme, la dîme des pauvres  Ma’asser ‘Ani. Or la règle énoncée plus haut pour la dîme du bétail, s’applique également aux prélèvements sur les produits de la terre : on ne doit pas prélever les fruits d’une année pour la récolte de l’année précédente.

En effet, le texte dit (Deutéronome 14, 22) : « De ce que rapporte ton champ, année par année », et Rachi explique à ce propos : de là, on déduit que l’on ne doit pas prélever la dîme de la nouvelle récolte pour l’ancienne. Or la date limite, pour les légumes verts et les céréales, c’est le 1er Tichri; pour les fruits des arbres, le 15 Chevat.

De même pour l’interdiction des fruits des trois premières années (Orla), la date limite est le 15 Chevat : seuls les fruits qui ont « maturé » (stade après la floraison) après le 15 Chevat, la qua­trième année après la plantation de l’arbre, sont permis à la consom­mation.  . Le choix de cette date s’explique par le fait qu’à la mi־Chevat, la majeure partie des pluies de l’année est tombée, et une sève renouvelée monte dans les arbres : la terre renouvelle en quelque sorte sa fertilité !

Le nouvel an des arbres (TOU BICHVAT), contrairement aux trois autres mentionnés dans la michna, est un jour ordinaire : il n’y a ni inter­diction du travail, ni mention spéciale dans la prière. Néanmoins, afin de souligner le caractère particulier de ce jour, on ne dit pas Ta’hanoun le 15 Chevat ni à Min’ha le jour qui précède, et l’on ne fait pas d’oraison funèbre (hesped). Et pour rappeler la signification de ce jour, on a l’habitude de consommer un choix de fruits d’Erets Israël. En effet, c’est en Erets Israël surtout que la terre renouvelle ses forces en cette époque de l’hiver finissant, pour donner à partir du printemps qui s’annonce, des fruits délicieux ! Or parmi les fruits qui font la gloire d’Erets Israël (Rachi Deutéronome 26, 2), cinq espèces sur sept sont des fruits des arbres!

Aussi le 15 Chevat est la « fête des arbres » en Erets Israël. Et en consommant les fruits des arbres (figues, dattes, raisins, olives, grenades), nous faisons une bénédiction spéciale afin d’exalter les qualités de cette Terre pro­mise aux ancêtres! La Torah précisément nous enseigne (Deutéronome 8, 7 à 11), insistant sur les qualités exceptionnelles d’Erets Israël, que nous devons bénir D.ieu « pour ce bon pays qu’il nous a donné ».

erets israel

Eloge d’érets Israël

בס »ד

Nous avons parlé plus haut des fruits « qui font la gloire d’Erets Israël ». Voici à ce sujet quelques paroles de nos Sages.

Selon un Midrach, Erets Israël a été créé avant les autres régions habitées de la terre. Le Sifri, à propos du verset Deutéronome 11, 10 (« car le pays où tu vas entrer pour en prendre possession… ») s’exprime ainsi :

 Nous savons que tout ce qui est supérieur en qualité a été créé le premier : la Torah, qui est la chose la plus précieuse qui soit, a été créée avant le monde matériel (Proverbes 8, 22 : « D.ieu me créa au début de son action ») ;

Erets Israël, la préférée de toutes les terres, fut créée avant les autres (Proverbes 8, 26 : « avant qu’il eût fait la terre et ses vastes espaces… la masse des glèbes du sol »). Ce verset est interprété ainsi : la terre, ce sont les autres pays du monde; les vastes espaces, ce sont les déserts ; la masse des glèbes du sol, c’est Erets Israël.

Le mot « Tévél », à la fin de ce verset, est interprété comme « Tével » épice, condiment : une terre bénie de toutes les qualités! Et c’est ainsi que s’exprime aussi la Torah (Deutéronome 8, 9) : « pays qui ne manque de rien » !

TERRE D’ÉLECTION POUR LE PEUPLE ÉLU

« Voici, dit la Torah (Nombres 34, 2) quel territoire vous sera donné en partage : le pays de Canaan selon ses limites : « La terre M’appartient, dit Hachem (Psaumes 24, 1 : à Hachem appartient la terre et ce qui la remplit). Israël M’appartient (Levitique 25, 55 : c’est à Moi que les enfants d’Israël appartiennent comme esclaves); il est donc équitable, dit le Seigneur, que Je donne Mon pays en héri­tage à Mon peuple! à Mon serviteur fidèle! »

On peut faire la comparaison à un roi qui a un fils qu’il préfère à tous les autres et qui possède une vigne plus précieuse que toutes ses autres terres. Je donnerai donc en héritage, décide- t־il, ma vigne préférée à mon fils préféré.

Car cette terre d’Israël n’est pas comme les autres pays du monde! Ceux-ci obéissent aux lois de la nature, celle-ci non! Lors­qu’elle est bénie par D.ieu, elle produit beaucoup, même si l’on y sème peu; ses habitants mangent peu, et leur nourriture leur profite! Mais lorsque la bénédiction du Ciel fait défaut, rien ne peut amélio­rer le rendement de cette terre ! Car ce n’est pas uniquement de l’effort accompli que dépend le résultat!

 La Torah n’a-t-elle pas enseigné : « la bénédiction afin que vous observiez les commande­ments de D.ieu; la malédiction si vous n’observez pas… »

Dans les malédictions à la fin du Lévitique (26, 31), la Torah s’exprime ainsi : Moi-même, Je dévasterai le pays si bien que les ennemis qui l’occuperont, en seront stupéfaits ! Rachi dit à ce propos : ceci est un bienfait pour Israël, car les ennemis ne trouveront pas de satisfaction dans votre pays dévasté et dépeuplé ! Or nous voyons aujourd’hui, bien que la terre ne soit encore que partiel­lement libérée, bien que l’effet de deux millénaires de présence étrangère soit encore sensible, combien pourtant ses fruits sont délicieux, combien son paysage est féérique, combien l’air qu’on y respire est pur ! Quelle devait être sa beauté avant que nous en fussions exilés ! Et combien plus encore, elle sera une terre d’élection le jour où tous nos dispersés y seront revenus, le jour de notre libé­ration totale !

Les fruits d’Erets Israël, dit Rabbi Abba (Sanhédrin 98 a) seront les messagers de la libération définitive d’Israël; il n’y a pas de signe plus évident de l’approche de la fin des temps ! Il est dit (Ezéchiel 36, 8)  : « Et vous, montagnes d’Israël, vous donnerez vos fron­daisons et vous protégerez vos fruits pour Mon peuple Israël, car ils sont près de revenir ! » Rachi dit, en commentant ce passage : lorsque la terre d’Israël donnera ses fruits avec générosité, alors la fin des temps sera proche !

Et ce fut le cas aussi aux premiers temps de notre séjour dans cette terre bénie! Il est dit (Deutéronome 11, 11) : « Le pays que vous allez conquérir est un pays de montagnes et de vallées ! » S’agit-il là d’un désavantage du pays? Non, car pourquoi parle-t־il en même temps des vallées (qui par définition sont faciles à cultiver)? De même que les vallées produisent des moissons abondantes, les montagnes elles aussi donnent des fruits délicieux ! La diversité des terres en Erets Israël, est conforme, dit Rabbi Chimon bar Yo’haï à la diversité des tribus qui viendront les exploiter.

 PAYS OÙ COULE LE LAIT ET LE MIEL

Le Talmud rapporte de nombreux exemples de cette abondance en lait et en miel. Ainsi (Kétoubot 111b) cite un de nos maîtres qui était de passage à Bné Béraq. Voyant des chèvres qui broutaient l’herbe sous un figuier, il s’aperçut que leurs pieds baignaient dans un mélange de lait (coulant de leurs mamelles) et de miel (s’égouttant des figues) ! A quoi un de ses collègues réplique : Un soir, au crépus­cule, j’ai marché de Lod à Ono (distance de 3 km environ) : mes pieds baignaient jusqu’aux chevilles dans une rivière de miel !

Dans le même passage talmudique, Rav ‘Hisda interroge : Pourquoi ce pays (Erets Israël) est-il appelé « Erets Tsévi » (Jérémie 3, 19), je leur donnerai un patrimoine, magnifique entre tous! (la terre d’Israël est comparée à une gazelle par son charme, sa beauté). Le maître répond; de même que la gazelle, une fois dépouillée de sa peau, n’arrive plus à contenir toute cette chair, de même Erets Israël n’arrive pas à contenir ses fruits, telle est son abondance !

D’autres appliquent cette métaphore à la population du pays : lorsque le peuple juif habite cette terre bénie, il se sent au large, mais lorsque le pays est abandonné de ses habitants (qui sont exilés), il paraît étroit, étriqué !

Un autre midrach enfin, parlant de la Jérusalem future, dit : à la fin des temps, Jérusalem sera étendue comme Erets Israël ; et Erets Israël comme le monde entier ! (Pésikta Rabbati, I).

(adapté d’après les Ephémerides de l’année juive)

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Omer – Rites et Usages

1. Pendant la période du ’Omer du 1er au 33e jour compris, la célébration des mariages est interdite.

2. La célébration des fiançailles est permise mais sans musique.

3. Il est permis de réciter la bénédiction « sh’hechianu » sur un nouveau fruit.

4. On a coutume de ne pas se couper les cheveux ni de se raser la barbe jusqu’au matin du 34e jour du ’Omer.

5. Il est recommandé de ne pas écouter de chants accompagnés de musique.

6. Le 33e jour ou Lag Baomer, l’épidémie qui a ravagé l’école de Rabbi Akiva a commencé à diminuer.

On ne récite pas de ta’hanoun (supplication) ce jour.

Ce jour revêt le caractère d’une fête : c’est le jour de la Hiloula de Rabbi Chimon Bar Yo’haï. Des milliers de personnes viennent des quatre coins du monde sur sa tombe à Méron en Galilée, pour prier et invoquer les mérites d’un grand maître du Zohar.

Puisse son mérite rejaillir sur tout le peuple d’Israël Amen !

sefira

Le compte du ‘Omer

Benediction

1. Avant de compter, on récite debout la bénédiction suivante :
[well]ברוך אתה ה’ אלוקינו מלך העולםאשר קדשנו במצוותיו וצונו על ספירת העמר[/well]
[well] »Tu es source de bénédictions Hachem, notre D.ieu Maître de l’Univers, qui nous as sanctifiés par Ses commandements, et nous a ordonnés de compter le ‘Omer. »[/well]

Puis on dit:

[well]היום … ימים לעמר[/well]

[well] »Aujourd’hui, c’est le …..ème jour du ‘Omer »[/well]

[divider type= »thin »]

A partir du septième jour on compte aussi les semaines :
Exemple : 15e jour du Omer

[well]היום חמשה עשר יום לעמר שהם שני שבועות ויום אחד[/well]

[well]Aujourd’hui 15e jour du Omer soit deux semaines et un jour[/well]

[divider type= »thin »]

et on ajoute :

[well]הרחמן יחחזיר עבודת בית המקדש במהרה בימינו[/well]

[well] »Puisse le Miséricordieux restaurer le culte du Temple très bientôt de nos jours »[/well]
2. Depuis la destruction du Temple, le devoir de compter le ‘Omer n’est que d’ordre rabbinique selon Rachi, alors que selon Maïmonide c’est un ordre de la Torah.

3. Le devoir de compter est personnel.

4. Les femmes en sont exemptes.

5. Il est coutume de compter après la tombée de la nuit.

6. Si après le coucher du soleil, on vous demande combien compte-on ce soir, et que personnellement vous n’ayez pas encore compté, vous répondrez : hier on a compté tant et tant.

Si par mégarde vous répondez : ce soir on on est le « nième jour du ‘omer, vous ne pourrez plus dire la bénédiction ce soir-là, car vous serez déjà quitte.

7. Si avant le coucher du soleil on vous pose la même question, il n’y a aucun problème a répondre : ce soir on comptera tant et tant.

8. Si vous avez omis de compter pendant la nuit, vous pouvez réparer, en comptant le lendemain toute la journée jusqu’au coucher du soleil, mais sans réciter la bénédiction. La fois suivante, on pourra compter avec bénédiction.

9. Si vous avez omis de compter pendant la nuit ainsi que dans la journée du lendemain, vous ne pourrez plus réciter de bénédiction les jours suivants, car les 49 jours ne seront pas complets.

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Les 10 commandements

Ces derniers jours, nous n’étions affairés ni à la construction de cabane ni au grand ménage du printemps… , et pourtant nous sommes à la veille d’une des trois grandes fêtes du calendrier juif: Chavouot – la fête du don de notre Torah.

Que représente Chavouot et comment s’y préparer ?

Nos maîtres nous enseignent que la fête de Chavouot symbolise l’alliance entre Hachem et le peuple juif. Chaque année c’est le plus grand mariage de l’histoire qui est célébré par tous les juifs du monde.

Mais alors, quel est le lien avec le don de la Torah ? Et bien, dans la même idée, nos maîtres nous expliquent que la Torah représente le contrat de ce mariage: la kétouba.

Par ailleurs, les Dix Commandements renferment en eux, l’essence de notre sainte Torah.

C’est pourquoi à l’approche de cette union avec notre Créateur, nous vous proposons, en guise de préparation, un  merveilleux commentaire des Dix Commandements, composé  par le Rav Sa’adia Gaon  zatsal et traduit par le Grand Rabbin Morali zatsal.

Bonne étude !

[button url= »http://www.lechelledejacob.com/?p=398″ style= »purple »]Les cinq premiers commandements – Entre l’Homme et son Créateur[/button]

[button url= »http://www.lechelledejacob.com/?p=400″ style= »purple »]Les cinq derniers commandements – Entre l’Homme et son prochain[/button]

Vibrez au son de la musique juive même pendant la période du ‘Omer !!

Ecouter la musique !


Pessah – Quizz 2

בס »ד

Questions – Réponses

Les décisions du R.O.Y (Rav Ovadia Yossef) chlita

     

Le ‘hamets,  définition, recherche et annulation

 

1.  Qu’appelle-t-on ‘hamets ?

On appelle ‘hamets tous les dérivés fermentés des cinq céréales suivantes : le blé, l’orge, l’épeautre, le seigle et l’avoine.

Exemples : pains, gâteaux, bière, whisky, etc.

2.  Quelle est la particularité du ‘hamets ?

L’interdiction du ‘hamets pendant toute la fête de Pessah est particulière. En effet, il est non seulement interdit de consommer, mais il est aussi interdit de le posséder ou d’en tirer profit.

Un juif qui garde du ‘hamets en sa possession pendant Pessah, transgresse à chaque instant l’ordonnance qui défend de voir ou de conserver  du ‘hamets chez soi, et il sera interdit à jamais, de tirer profit de ce ‘hamets, même si on a prononcé la formule d’annulation du ‘hamets.

3.  Qu’est-ce que la vente du ‘hamets ?  

Une vente du ‘hamets est organisée par les autorités rabbiniques dans chaque communauté, pour tous commerces ou particuliers ne pouvant éliminer toute trace de ‘hamets chez eux avant Pessa’h.

Après Pessa’h, on prendra soin d’acheter des produits contenant du ‘hamets exclusivement dans des boutiques ayant vendu le ‘hamets selon la halakha, car le ‘hamets d’un juif qui n’a pas vendu son ‘hamets est interdit à la consommation même après Pessa’h.

4.  Quand, comment et où faut-il rechercher le ‘hamets ?

  • Le 13 nissan au soir, cette année le jeudi 5 Avril,  dès la tombée de la nuit, on cessera toute activité, pour faire la recherche du ‘hamets ou bedikat ‘hamets.
  • Elle se fait à l’aide d’une bougie mais il n’est pas nécessaire d’éteindre la  lumière électrique.
  • Elle s’effectue dans toutes les pièces où l’on peut craindre d’avoir introduit le ‘hamets au cours de l’année. On aura pris soin longtemps à l’avance, de se débarrasser de tout type de ‘hamets. Il faudra examiner les poches des vêtements, les cartables des enfants, les coins et recoins de la maison, ainsi que  tous les lieux susceptibles de contenir du ‘hamets.
  • Il est d’usage de déposer avant cette recherche, dix   morceaux de pain inférieurs à 27 g, enveloppés soigneusement de papier, en divers endroits de la maison où celui qui fait la recherche peut les trouver.

5.  Doit-on faire la recherche du ‘hamets dans sa voiture ?

Après avoir fait la recherche dans son appartement, il faut aussi faire la recherche dans sa voiture avec une lampe électrique sans réciter de nouveau la bénédiction.

6. Celui qui voyage pour Pessa’h et quitte son domicile quelques jours auparavant, que doit-il faire ?

La veille de son départ, il devra faire la recherche du ‘hamets à la tombée de la nuit, mais sans réciter de bénédiction.

Il devra aussi le moment venu faire le bitoul.

7. Jusqu’à quand peut-on consommer le ‘hamets ?

On peut consommer le ‘hamets la veille de Pessa’h jusqu’à la fin de la quatrième heure [saisonnière] depuis le lever du jour.

Note : Il s’agit de compter le nombre d’heures depuis l’aube jusqu’à la nuit et de diviser ce nombre par douze. On obtient alors la valeur de l’heure saisonnière.

8. Jusqu’à quand est-il permis d’en profiter sans pouvoir le consommer ?

 On peut tirer profit du ‘hamets jusqu’à la fin de la cinquième heure [saisonnière]  depuis le lever du jour.

9.  Quelle bénédiction doit-on à réciter avant la recherche ?  

  • Avant de commencer la recherche, on placera les dix morceaux qu’on aura minutieusement enveloppés, dans les quatre coins de la maison.
  •  On allumera une bougie, et on récitera la bénédiction suivante :

Tu es source de bénédictions Hachem

בָּרוּךְ אַתָּה ה’

notre D.ieu

אֱלֹהֵינו

Roi de l’univers

מֶלֶךְ הָעוֹלָם

Qui nous as sanctifiés

par Ses commandements

et nous as ordonnés

de faire disparaître le ‘hamets.

אֲשֶׁר קִדְּשָׁנוּ

 בְּמִצְוֹתָיו

וְצִוָּנו עַל בִּעוּר

חָמֵץ

  • Apres la bénédiction, on vérifie systématiquement toutes les pièces dans les coins et les recoins, en récupérant au passage les morceaux de pain dispersés.
  • On évitera de parler pendant toute la durée de la recherche du ‘hamets.
  • Après avoir fini la recherche du ’hamets, on fera la déclaration du bitoul.

10.  Qu’est ce que le bitoul ‘hamets ? Quand faut-il le faire ?

Après cette recherche, on procédera à l’annulation du ‘hamets (bitoul ‘hamets).

L’essentiel de cette annulation se fait dans le cœur, c’est-à-dire que l’on décide intérieurement que tout ‘hamets que l’on possède soit considéré comme nul, dénué de toute valeur, semblable à la poussière de la terre.

Nos Sages nous imposent d’énoncer la formule suivante trois fois de suite:

כָּל חֲמִירָא דְּאִכָּא בִּרְשׁוּתִי. דְּלָא חֲזִיתֵיהּ וּדְלָא בִיעַרְתֵּהּ, לִבְטִיל וְלֶהֱוֵי כְּעַפְרָא דְאַרְעָא

« Que tout  levain ou produit fermenté qui se trouve en ma possession, que je n’ai ni vu ni fait disparaître, soit considéré comme nul, et devienne semblable à la poussière de la terre.»

Cette formule rédigée en araméen par nos Sages, n’a de sens que si elle est comprise. Dans le cas contraire, il vaut mieux la réciter dans sa langue d’usage.

CAS PARTICULIERS :

Si vous entreprenez un voyage dans les 30 jours avant Pessa’h vous êtes tenus de faire la bedikat ‘hamets la veille de votre départ, mais sans bénédiction.

En voyage, la formule du bitoul peut être récitée n’importe où.

Attention : ne pas dépasser le délai [fin de la cinquième heure depuis le lever du jour] pour faire le bitoul  sans quoi, le ‘hamets ne pourra être annulé conformément a la halakha.

11Quand faut-il brûler le ‘hamets ?

Avant le début de la sixième heure, car pendant la sixième heure [saisonnière], il est interdit d’en tirer profit.

Rappelons que le ‘hamets est interdit à la consommation après le premier tiers de la journée du 14 nissan (cette année le vendredi 6 Avril), veille de Pessa’h.

Bien que la veille au soir on ait déjà annulé le ‘hamets après la recherche, le lendemain matin, après l’avoir brûlé, on l’annulera de nouveau, en incluant le ‘hamets se trouvant en notre possession à notre insu.

On récitera cette formule trois fois de suite:

כָּל חֲמִירָא דְאִכָּא בִרְשׁוּתִי. דַּחֲזִיתֵיהּ וּדְלָא חֲזִיתֵיהּ

וּדְלָא בִעַרְתֵּיהּ. לִבְטִיל וְלֶהֱוֵי כְּעַפְרָא דְאַרְעָא  דְּבִעַרְתֵּיהּ

Cette formule rédigée en araméen par nos Sages, n’a de sens que si elle est comprise. Dans le cas contraire, il vaut mieux la réciter dans sa langue d’usage.

 « Que tout levain ou produit fermenté qui se trouve en ma possession, que j’ai vu ou que je n’ai pas vu, que j’ai détruit ou que je n’ai pas détruit, soit considéré comme nul, et devienne semblable à la poussière de la terre.»

Ce qu’il faut faire, après avoir brûlé et annulé le ‘hamets :

  • Se brosser les dents minutieusement, pour éliminer toute    trace de ’hamets dans la bouche.
  • Les porteurs de prothèses amovibles devront nettoyer minutieusement leurs prothèses dentaires.
  • Il n’est pas nécessaire de les nettoyer à l’eau bouillante, mais ceux qui veulent adopter une attitude plus stricte, verseront sur les prothèses dentaires de l’eau bouillante.

But du jeûne : Réparer ses fautes

בס »ד

Le 10 Tévet — comme toutes les dates fixes d’abstinence où la Communauté entière jeûne en mémoire des malheurs qui nous ont accablés à ces dates — a été institué afin de réveiller nos cœurs au retour vers Dieu et de frayer la voie à la pénitence. Ce jeûne doit nous rappeler notre mauvaise conduite et celle de nos pères, conduite semblable à la nôtre, qui a amené aux uns et aux autres les épreuves dont nous souffrons encore aujourd’hui. Ce souvenir nous incitera à faire téchouva, ainsi qu’il est dit (Lev. 26, 40) : « …ils confesseront leurs péchés et les péchés de leurs frères  » (Maimonide,  lois sur la Téchouva, chap. 5).

En effet nos Sages ont dit (Yérouchalmi Yoma chap. I) : « Toute génération qui ne voit pas le Temple reconstruit est fautive comme si elle en avait causé la destruction Car chaque génération peut, en revenant vers D.ieu de tout son cœur, hâter par sa téchouva —   agissante qui ne se contente pas de verbalisme —, la venue du Libérateur et le rassemblement de tous nos frères dispersés. Tant que la Gueoula tarde à venir, c’est le signe que nous n’avons pas encore vraiment fait pénitence et nous sommes en quelque sorte responsables de ce que le Temple reste en ruines !

Mais en aucun cas, nous ne devons renoncer à l’espoir de le voir bientôt reconstruit ! Car Dieu n’a pas « répudié Son peuple par un acte de divorce » (selon Isaïe 50, 1); Il n’a pas décrété un bannisse­ment perpétuel à son égard, ni un abandon définitif de son pays et de son Sanctuaire ! L’exil, la ruine, les souffrances ne sont que des manifestations passagères de son courroux (Is. 54, 7)! Chaque jour qui se lève peut être le jour de notre Libération, si nous le voulons.

Tous les jeûnes obligatoires, Yom Kippour et le 9 Av exceptés, il est permis de manger et de boire pendant la nuit qui précède le Taanit, le jeûne ne commençant qu’à l’aube du jour. Toutefois celui qui, après avoir dormi veut prendre une collation, avant l’aube, doit en exprimer l’intention avant de se coucher le soir.

Les personnes malades, même si leur vie n’est pas en danger, les femmes enceintes ou allaitant leur bébé, sont en principe dis­pensées du jeûne ; de même les enfants : au-dessous de 13 ans pour les garçons, 12 ans pour les filles. Ceux qui, pour des raisons de santé sont dispensés du jeûne, doivent cependant se contenter d’une nour­riture frugale, de ce qui est indispensable pour conserver leurs forces.

Tous les jeûnes institués par les prophètes en mémoire des malheurs qui ont frappé nos ancêtres et qui finalement ont amené la destruction du Temple, seront à l’avenir transformés en jours de joie, selon le passage de Zacharie (8, 19). « Ainsi parle D.ieu Cebaot le jeûne du quatrième mois et du cinquième, celui du septième et du dixième mois, seront transformés pour la maison de Juda en joie et en allégresse et en fêtes solennelles… Mais chérissez la vérité et la paix. »

Dans les Communautés de rite séfarade, il est d’usage, le chabbat qui précède le 10 Tévet et le 17 Tammouz, après la lecture de la Haftara, de faire annoncer par l’officiant : « Frères de la maison d’Israël, écoutez ! Le jeûne du quatrième (ou du dixième) mois tombera tel et tel jour cette semaine. Que le Saint béni soit-Il le transforme en jour de joie et d’allégresse ! »

                                                                                                                 (adapté a partir des Ephemerides de l’année juive)

Le jeûne du 10 Tevet

בס »ד

Durant 850 ans, le peuple d’Israël a habité le pays de Canaan depuis le jour où ils y étaient entrés sous les ordres de Josué. Plus de 20 générations s’y sont succédées jusqu’à l’époque où Nabuchodonosor, Roi de Babylone, conquit le pays et emmena captifs les habitants, en Mésopotamie Sur ces huit siècles et demi, 440 années se sont écoulées jusqu’à la construction du Temple de Salomon, et 410 années jusqu’à sa destruction par les Chaldéens.

D.ieu avait promis à Abraham « Tout le pays que tu aperçois, Je te le donne, et  à ta descendance, à perpétuité ! » (Genèse. 13, 15). Mais cette promesse était assortie d’une condition (Lévitique  20, 22) : « obser­vez toutes Mes lois et tous Mes statuts, et les exécutez, afin qu’il ne vous rejette point, ce pays où Je vous mène pour vous y établir » ! de même Lévitique 18, 28 : « craignez que cette terre ne vous vomisse si vous la souillez, comme elle a vomi le peuple qui l’habitait avant vous » ! Rachi remarque à ce propos : « on peut comparer cela à un fils du Roi à qui l’on fait manger une chose répugnante : elle ne se conserve pas dans ses intestins, ceux-ci la rejettent ! » ainsi le Saint béni soit-Il ne garde pas ceux qui transgressent Sa loi !

On sait que sur les 20 générations qui ont séjourné en Érets Israël avant que « la terre les rejette », nombreuses étaient celles qui n’ont pas observé l’alliance, qui ont souillé le pays en y pratiquant l’idolâtrie, adorant le Baal, l’Astarté et les dieux de tous les peuples… » De même, tous les chefs des prêtres et le peuple multi­plièrent leurs félonies, en se livrant à toutes les abominations des peuples, et souillèrent la Maison de l’Éternel, sanctifiée par Lui à Jérusalem… Ils raillaient les messagers de Dieu, dédaignaient ses paroles et tournaient en dérision ses prophètes, jusqu’à ce que le courroux du Seigneur s’accrut contre son peuple, de façon irrémé­diable » (II Chroniques 36). « Alors dans la neuvième année du règne de Sédécias, le dixième mois, le dixième jour de ce mois, Nabuchodonosor roi de Babylone, marcha avec toute son armée contre Jérusalem. Il campa sous ses murs, et on éleva des retranchements tout autour. La ville subit le siège jusqu’à la onzième année du règne de Sédécias… Le neuf du quatrième mois, la ville fut ouverte par une brèche » (II Rois, 25, 1-3).

« Le dixième jour du cinquième mois… Nébouzaradan chef des gardes, entra dans Jérusalem, il mit le feu au Temple du Sei­gneur… » (Jérémie 52, 12-13).

Ainsi, le commencement du châtiment, eut lieu le 10 Tévet, jour funeste où Jérusalem fut investie par Nabuchodonosor ! C’est la raison pour laquelle le jeûne de Tévet a été fixé.

 

abir yaacov

RABBI YAACOV ABI’HSSIRA (1806-1880)

 

En 1816, alors qu’il n’avait que 10 ans, le Tafilalet et toute la région connurent une grande famine. Sa mère inquiète lui avoua qu’elle n’avait plus rien à lui donner et lui de répondre tout naturellement : « mère, je vais aller au marché et avec l’aide de D…, je trouverai de quoi nous alimenter ».

Elle tenta de le dissuader car le marché était vide, mais il insista pour tenter sa chance. Il sortit et en approchant du marché il vit un homme de peau noire (chose inhabituelle dans cette région), chevauchant un grand mulet chargé de deux grands sacs. Lorsqu’il arriva à sa hauteur, l’étrange personnage demanda à notre Maître : « charmant enfant, désires-tu te procurer du blé ? En effet, répondit-il, c’est dans ce but que je me dirigeai vers le marché. L’étranger continua de le questionner : as-tu des parents ? Et où habitent-ils ? » L’enfant l’accompagna et tout enthousiaste alla annoncer à sa mère ébahie qu’il avait trouvé du blé.

Entre-temps l’homme d’ébène avait déposé deux grands sacs pleins de blé dans la cour puis avait disparu. Les parents de notre Maître sortirent pour le payer, mais ils ne trouvèrent que le mulet attaché. Pendant quatre jours ils attendirent son retour, mais en vain. Ils comprirent alors qu’il s’agissait du Prophète Elie, qui était venu les secourir.

Dès l’âge de 16 ans, après le décès de son père, il fut investi des fonctions de Rav et responsable de la communauté de Rissani sous l’impulsion du Grand-Rabbin Mordékhai Ben Chimol. Celui-ci fut ébahi par ses connaissances dans tous les domaines de la Torah, et impressionné par ses vertus et qualités.

Un petit détail le concernant : chaque nuit il apprenait, par cœur, 18 chapitres de Michna. Il est impossible de décrire la vie extraordinaire de ce Saint homme comme en témoigne son propre fils, Rabbi Aharon, dans la préface des livres Doréch Tov et Ma’agalé Tsedeq. Quiconque était en contact avec lui s’en trouvait imprégné à la mesure du degré de sa propre âme.

Son vœu le plus cher était d’aller vivre en Erets Israel. A cinq  reprises il fit ses préparatifs, mais ses fidèles réussirent à le dissuader. Pourtant à la sixième tentative, il ne recula pas. Ses fidèles le suivirent pendant trois semaines en le suppliant de ne pas les abandonner. Mais il leur expliqua que cette fois-ci il répondait à un appel des cieux.

En route pour la Terre Sainte il fit escale à Damanhour, en Egypte. Il comprit qu’il était arrivé à sa destination finale et il demanda à reposer dans ce village, où avait séjourné 3500 ans auparavant son ancêtre, le Patriarche Ya’acov et ses enfants, le pays de Gochen.

Nos sages nous enseignent que les mérites des justes nous protègent plus encore après leur mort : c’est vrai pour notre Patriarche Ya’acov et c’est aussi vrai pour son digne descendant, notre Maître Ya’acov, comme va le montrer le récit suivant.

La main divine protégeait notre peuple bien avant la création de l’état d’Israël. Lors de la deuxième guerre mondiale, quand les tanks de Rommel se dirigèrent vers le « cœur du monde », les colonies juives ont sans aucun doute échappé à une mort certaine.

D’où est donc venu, en cet été 1942, l’ordre d’arrêter ces troupes ? Rommel était à l’époque à la tête de détachements surentraînés pour affronter le désert, et il ne fait aucun doute qu’elles auraient anéanti les soldats anglais se trouvant sur place. Après un contrôle total du continent européen le tyran voulait assujettir toute l’Afrique du Nord. C’est dans ce but qu’il envoya ses troupes et le renfort des blindés. Les troupes anglaises ne résistèrent pas longtemps à cette invasion, et les allemands arrivèrent aux portes d’Alexandrie, prêts à déferler sur Jérusalem et à livrer les juifs aux mains du mufti arabe. Les arabes en profitèrent pour maltraiter les juifs égyptiens, et c’est envahis par la haine, qu’ils se dirigèrent vers Damanhour où repose le sain et vénéré Rabbi Ya’acov ABIHSSIRA, de mémoire bénie. Ils saccagèrent la synagogue locale, brûlèrent un Séfer Tora et incendièrent le lieu de prières.

Cette même nuit, Rabbi Yitshak ALPIYA, de mémoire bénie, fit un rêve dans lequel apparut un homme vénérable qui l’interpella : 4‘puisque tu as l’habitude d’étudier sur les tombes des justes, pourquoi ne me rends-tu pas visite ?

Rabbi Yitshak répondit : qui est monseigneur ? La  réponse fut : Ya’acov ABIHSSIRA. Et où repose son honneur ? lui demanda Rabbi Yitshak. A Damanhour, en Egypte, et a présent dépêches-toi car de cela dépend le salut du peuple d’Israël.

Dès l’aube, Rabbi Yitshak se rendit à la synagogue de Beth-El (la synagogue des Cabbalistes dans la vieille ville de Jérusalem), et il raconta son rêve à ses compagnons d’étude.

Après la prière de Cha’hrit, il se rendit en compagnie de deux autres rabbins chez le gouverneur turc afin d’obtenir un laissez-passer pour l’Egypte, pour lui et neuf autres compagnons.

Le gouverneur lui répondit qu’il lui était interdit de délivrer un laissez-passer car un état d’urgence avait été décrété. C’est alors que Rabbi Yitshak lui raconta son rêve, en insistant sur le fait que l’objet de leur doléance était de prier sur la tombe du Saint.

Le gouverneur lui dit de voyager seul dans le train qui transportait les soldats vers le front, et de se débrouiller par ses propres moyens, à ses risques et périls. Lorsqu’il eut rejoint ses compagnons, et leur rapporta les propos du gouverneur, ils tentèrent de le dissuader d’entreprendre ce périlleux voyage.

Mais Rabbi Yisthak, poussé par sa foi inconditionnelle envers les Tsadikim, se mit en route. Le lendemain matin, muni de son talith et de ses téfilines, Rabbi Yitshak se dirigea vers la gare afin de se joindre au convoi des soldats. Arrivé à la gare, voilà que deux officiers s’avancèrent vers lui, lui demandèrent quel était son nom et aussitôt le hissèrent dans le wagon. Ils prirent place à côté de lui jusqu’à leur arrivée à destination, au Caire. Ils l’accompagnèrent jusqu’au quartier des juifs et disparurent.

Rabbi Yitshak fit son entrée dans la maison d’étude « Keter Torah » ce qui provoqua la stupéfaction des sages qui se trouvaient là. Est-il possible que ce soit Rabbi Yitshak ALPIYA de Jérusalem ? Et comment est-il parvenu jusqu’ici ?

Rabbi Yitshak leur raconta tout ce qui lui était arrivé depuis son rêve extraordinaire. Dés qu’il termina son récit, plusieurs personnes décidèrent aussitôt de l’accompagner à Damanhour sur le tombeau du Tsadik. Ils se munirent de vivres et de tout le nécessaire pour ce voyage.

Lorsqu’ils arrivèrent enfin au lieu désiré, Rabbi Yitshak leur dit : « ici nous resterons et prierons jour et nuit jusqu’à ce que nos ennemis soient menés à la défaite grâce au mérite du Tsadik, car tout le peuple d’Israël est en péril. Ils firent le tiqoun du « Ta’anit dibour’’  jeûne de la parole qui consiste à lire trois fois le livre des Tehilim (Psaumes) depuis le lever jusqu’au coucher du soleil, pendant deux jours et contournèrent le tombeau à sept reprises ; ils firent d’autres « tiqounim » pendant la nuit et lors de la troisième nuit un des disciples sortit à l’extérieur du mausolée. Il vit que toute la ville était illuminée (alors que le couvre-feu l’interdisait auparavant) et des cris de joie et d’allégresse se faisaient entendre au loin. Il s’empressa de rapporter la nouvelle aux autres rabbins, qui sortirent également. Ils apprirent aussitôt la grande nouvelle : victoire des troupes britanniques de Montgomery sur les troupes allemandes de Rommel à El־Alamein. C’était le 3 novembre 1942 (23 hechvan 5703).

Jérusalem était sur le point d’être conquise par les armées allemandes, lorsque la situation commença à changer. Pour la première fois, dans les annales militaires du 3ème Reich, les tanks allemands reculèrent au lieu d’avancer. Les détails de ce « miracle » sont inconnus, mais le major Peter W. RAINER a tenté, dans son livre « Pipeline to Battle », d’apporter un témoignage aussi fidèle que  possible .

Avec l’aide d’un bataillon juif, l’armée anglaise entra dans le désert égyptien pour combattre les troupes de Rommel. Afin de conserver de l’eau potable, les ingénieurs anglais testèrent des oléoducs avec de l’eau salée et, durant leur fuite face à l’arrivée des allemands, ils abandonnèrent les installations telles quelles. Quand, dans la chaleur étouffante du désert, les soldats allemands arrivèrent sur place, ils se jetèrent sur les réserves d’eau et se brûlèrent gravement la langue et l’estomac. Ils durent se résigner à se rendre. Quelle ne fut pas la surprise des anglais lorsqu’ils virent leurs ennemis condamnés à leur demander de l’aide ! Cet incident marqua le début de l’effondrement de la machine infernale.

A la suite de ce fait extraordinaire, les rabbins, imprégnés d’une immense joie, entonnèrent alors le hallel afin de remercier le Saint Béni soit-Il, libérateur d’Israël. Rabbi Yitshak raconta alors que pendant l’étude il aperçut une grande lumière sur la tombe du Tsadik ainsi qu’une colonne de feu qui montait du tombeau. Afin de faire connaître ce grand miracle à son retour à Jérusalem, Rabbi Yitshak fit l’acquisition d’un Sefer Torah majestueux. Et c’est, accompagné d’une foule fervente qu’il se rendit à Damanhour pour manifester sa joie et exprimer sa reconnaissance et sa gratitude à l’Eternel notre D.ieu.

Lors de la cérémonie d’Introduction du Sefer Torah de nombreux dons furent versés et furent utilisés à l’achat de Teflilines et Mezouzot  pour les personnes nécessiteuses qui résidaient en Egypte.

Rabbi Yaacov Abihssira était pénétré du Rouah Hakodech, de l’Esprit Saint et avait le pouvoir d’accomplir des miracles. Les exemples en sont nombreux et sont illustrés par les récits authentiques qui se sont perpétués à travers le temps.Son corps, disait-on, était rattaché au sol, tandis que son esprit voguait dans les sphères supérieures.  


Rabbi Yaacov Abihssira est l’auteur de douze ouvrages. Certains y trouvent une allusion dans le verset : «Les fils de Yaacob furent au nombre de douze» (Béréchit 35;23). Parmi ses livres: Pitouhé Hotam, Mahsof Halavan et Lévona Zacca (des commentaires sur la Torah), Yorou Michpatékha Léyaacov (Responsa), Dorech Tov (receuil de Drachot), Bigdé Hassérad et Guinzé Hamélèkh (Cabbale). Ils ont tous été imprimés après la mort du Tsaddik.

Un jour, son fils, Rabbi Messod, demanda à son père l’autorisation de publier ses écrits.

Rabbi Yaacov lui répondit : «Mon fils ! Tu ne les imprimeras qu’après que j’aie rejoint l’autre monde. Là, je verrai s’ils ont l’agrément de D-ieu et je te le ferai savoir en rêve». Effectivement, après la mort du Tsaddik, Rabbi Messod vit son père dans un songe qui lui demandait de publier ses ouvrages, car il savait maintenant qu’ils étaient agréés par D-ieu.

Que les mérites du Tsadik nous protègent, ainsi que tout le peuple d’Israël