Le huitième Commandement apparaissait en lettres flamboyantes, tournoyant dans les hauteurs célestes, pendant que la voix divine environnait le peuple et l’exhortait en ces termes : O fils d’Israël !
« Ne dérobez point ! »
N ‘ayez aucun rapport, ni aucune relation avec les voleurs, car le larcin est cause que les nuages se dissipent pour ne pas donner de pluie. O enfants d’Israël ! Gardez-vous bien du vol. Eloignez-vous du chemin de l’oisiveté et ne convoitez point ce qui ne vous appartient pas.
S ache, ô homme! Qu’en te créant dans le sein de ta mère, je me suis déjà préoccupé de ta subsistance. Du haut de mon trône, je te donnai l’ordre de quitter ce lieu lorsque tu atteignis le terme des jours et les mois que je t’y avais fixé, et je te recommandai d’être honnête et de reconnaître ma Toute Puissance.
Je suis l’Eternel qui t’a délivré de l’étroitesse des entrailles et de l’obscurité du sein maternel. O mon fils ! Ne commets point de vol, car j’ai assuré ton existence et pourvu à tes besoins. Quand ton heure aura sonné, il ne restera plus rien des biens que tu auras amassés, qu’ils aient été nombreux ou non, pas même la valeur d’un grain de sésame. Contente-toi donc de ce que l’Eternel t’a accordé.
Tu ne peux récolter, a dit un sage, la moisson dont la semence ne t’appartenait pas. Sois satisfait de ce que tu as acquis loyalement et il te sera profitable. Comment, a dit aussi Salomon, fils de David (que la paix soit sur lui !), comment veux-tu jouir de ce monde alors que la vie est de courte durée !
Donc, mon fils, considère-toi comme un mercenaire ; recouvre-toi de nattes ; nourris-toi de son et empêche-toi de dérober peu ou beaucoup. Ne vole point le riche sous prétexte que cela ne peut lui faire tort, et encore moins le pauvre dont tu augmenterais la misère. Ne t’avilis pas, ne déshonore pas tes amis, évite d’être l’opprobre de ta famille et de ton pays. Si l’on te dit : « Comment tu n’as rien en mains ! », endure cette souffrance plutôt que de t’exposer à la honte, toi et les tiens. Efforce-toi de ne pas te rendre vil et méprisable aux yeux de tes amis qui t’entourent comme une auréole, dont l’éclat s’obscurcirait si tu agis mal.
A khan, descendant de Zérah, chef de la tribu de Juda, s’était rendu coupable de larcin ; pour cela, il fut lapidé aussitôt et recouvert lui, ainsi que les objets dérobés, d’un grand monceau de pierres.
Eloignez-vous donc du vol et écartez-vous du vice. Je comblerai de bonheur l’homme droit et intelligent qui se contente du peu qu’il a acquis honnêtement.