soucca

Propriétés de la Soucca

1. La Soucca doit être composée d’au moins trois parois et d’un toit.

2. Les parois peuvent être attachées à la terre ou en bois ou en métal. Elles doivent être stables en présence d’un vent normal. On ne tolérera pas des parois composées uniquement de draps.

3. Le toit doit être fait de ce qui pousse dans la terre, mais non pas de ce qui est attaché à la terre (arbre) ni de ce qui peut être contaminable par l’impureté.

4. Le toit ne peut être placé qu’après avoir construit au minimum les trois parois de la Soucca.

5. Il est recommandé de décorer la Soucca. Mais les guirlandes et autres objets suspendus à partir du toit ne doivent pas excéder 32 cm á partir du toit.

loulav

La mitsva de la Soucca

La Soucca doit remplacer la demeure habituelle pendant une durée de 7 jours (en dehors d’Israël 8 jours)

 

 1.  Le premier soir de fête

C’est accomplir une mitsva de la Torah que de consommer 30 g de pain minimum  dans une durée de 4 à 5 minutes sans interruption. Il est préférable de consommer 60 g dans une durée de 8 minutes.

Cette mitsva n’incombe qu’aux hommes.

 

2.  Manger boire et dormir dans  la Soucca

Pendant toute la durée de la fête il est interdit de consommer une quantité supérieure à 54 g de pain en dehors de  la Soucca .

Il est permis de boire ou de consommer des fruits en dehors de la Soucca mais quiconque s’abstiendra même de boire de l’eau sera digne d’éloges.

De même tout sommeil en dehors de la Soucca n’est pas toléré sauf en cas d’incommodité.

 

3.  La bénédiction לישב בסוכה

[well]ברוך אתה ה’ אלהינו מלך העולם אשר קדשנו במצוותיו וצונו לישב בסוכה[/well]

[well]Tu es source de bénédiction Hachem, Roi de l’univers, Qui nous a sanctifié par Ses commandements et nous a ordonnés de résider dans la Soucca[/well]

-Elle est récitée avant chaque repas (accompagné de pain).

-Les jours de fête elle est récitée après le kiddouch.

-Les autres jours elle est récitée avant ou après le motsi.

-Elle est toujours récitée debout.

 

4.  La sainteté de la Soucca

Selon le Zohar, la splendeur émanant des hôtes spirituels (Avraham, Yits’hak, Yaacov,Moché, Aharon, Yossef, David) réside jour après jour dans la Soucca.

Il est donc d’usage de réserver une chaise spécialement pour cet hôte spirituel.

Il est aussi recommandé d’inviter à sa table des pauvres ou des personnes seules, ou à défaut, donner à une caisse de tsedaka l’équivalent d’un repas pour chaque hôte.

Il est bon de mesurer ses paroles dans la Soucca afin d’éviter les dires futiles.

Il est d’usage par respect pour la Soucca de ne pas y introduire de marmites, ni d’y changer de couches aux nourrissons.

Quizz (2)

Quizz Souccot

Questions-Réponses

Les décisions du R.O.Y (Rav Ovadia Yossef chlita)

rav Ovadia1.  Le premier soir de fête, un homme se rend compte qu’il a oublié de dire יעלה ויבוא dans le Birkat Hamazone que doit –il faire ?

 Il doit refaire le Birkat Hamazone .Cependant si le lendemain il a aussi oublié de le dire, il ne recommencera pas.

2. Le premier soir de fête, une femme se rend compte qu’elle a oublié de dire יעלה ויבוא dans le Birkat Hamazone que doit-elle faire ?

Elle ne recommencera pas.

3.  Si le premier soir il pleut, que doit-on faire ?

S’il pleut, nous sommes dispensés de consommer le repas dans la Soucca.

4.  Peut-on fumer dans la Soucca ?

Oui.

5.  Quelle quantité de pain faut-il manger pour réciter la bénédiction  לישב בסוכה ?

A partir de 60g de pain on récite la bénédiction   לישב בסוכה.

D’autre part, il est possible de manger en dehors de la Soucca jusqu’à 54 g de pain.

6. Quelle quantité de gâteaux faut-il manger pour réciter la bénédiction  לישב בסוכה ?

Il faut manger une quantité de 162g.

D’autre part, à partir d’une quantité de 54g il faut manger dans la Soucca sans réciter la bénédiction לישב בסוכה.

7. Dans quelle autres conditions doit-on réciter la bénédiction  לישב בסוכה ?

Si on consomme un plat préparé à partir 5 céréales et une quantité minimale de 162g.

8. Si un homme a le choix de prier dans la Soucca ou dans une synagogue, où doit-il prier ?

A la synagogue car la prière n’est exaucée que si elle récitée dans une synagogue (Berakhot 6a).

9.  Un femme peut-elle réciter la bénédiction לישב בסוכה ?

Non car elle est dispensée de toutes les mitsvot liées au temps.

Lorsque son mari récite le kiddouch elle ne doit pas répondre Amen à cette bénédiction car pour elle ce serait une interruption dans le kiddouch.

Dans le cas ou elle aurait répondu Amen il est bon qu’elle ne goûte pas le vin du kiddouch.

10. Une femme qui allume les lumières de Yom tov doit-elle réciter la bénédiction שהחיינו ?

Il est recommandé qu’elle ne récite pas la bénédiction שהחיינו au moment de l’allumage mais de penser à s’acquitter de son devoir, lorsque son mari récite cette même bénédiction au moment du kiddouch.

11.  Quand faut-il allumer lumières de Yom tov?

Il est recommandé d’allumer lumières de Yom tov 20 minutes avant le coucher du soleil.

12.  Le deuxième soir de la fête (en dehors d’Israël) comment faire le kiddouch ?

On récite le kiddouch, suivi de la bénédiction שהחיינו  suivie de la bénédiction לישב בסוכה .

Quizz

Quizz Kippour

 

Questions-Réponses : Les décisions du R.O.Y (Rav Ovadia Yossef chlita)

rav Ovadia1 Les enfants de moins de neuf ans doivent-ils jeûner ?

Les enfants de moins de neuf ans garçon ou fille ne doivent pas jeûner du tout,

les parents doivent veiller à les alimenter normalement.

2 A partir de quel âge les enfants commencent-ils à jeûner ?

*A partir de neuf ans les enfants commencent à jeûner quelques heures dans la journée. S’ils ont l’habitude de prendre leur petit déjeuner le matin à 8h ils le prendront à 9h ou 10h.

Les parents doivent veiller à ce que les enfants de cet age mangent et boivent suffisamment afin de pouvoir tenir jusqu’au lendemain.

Cependant s’ils se réveillent dans la nuit et réclament une boisson, on peut leur donner à boire.

*Un garçon de douze ans et une fille de onze ans jeûneront jusqu’à la mi-journée.

*Un garçon de treize ans et un jour, ainsi qu’une fille de douze ans et un jour, ayant atteint l’age adulte jeûneront normalement.

3 Quelles bénédictions doit faire une femme qui allume les lumières en l’honneur de Kippour ?

*Avant d’allumer elle récitera cette bénédiction :

Tu es source de bénédiction Hachem Roi de l’univers ברוך אתה ה’ אלהינו מלך העולם
Qui nous as sanctifiés par Ses commandements et nous as ordonné אשר קדשנו במצוותיו וצונו

 

d’allumer les lumières de Kippour להדליק נר של יום הכפורים
 Si Kippour tombe un Chabbatd’allumer les lumières de Chabbat et de  Kippour  Si Kippour tombe un Chabbat 

 להדליק נר של שבת ויום הכפורים

 

 

*Après avoir allumé elle récitera la bénédiction suivante en veillant á ne plus porter à cet instant des chaussures en cuir :

Tu es source de bénédiction Hachem Roi de l’univers ברוך אתה ה’ אלהינו מלך העולם
Qui nous as donné la vie et la subsistance jusqu’ à ce jour שהחיינו וקיימנו והגיענו לזמן הזה

 

respiration

Ki Tavo 5774 – Remercier D.ieu pour chaque respiration

Lorsque tu seras arrivé dans le pays qu’Hachem ton D.ieu te donne en héritage, que tu l’auras occupé et que tu t’y seras établi, tu prendras les prémices de tous les fruits de la terre que tu auras récoltés du sol qu’Hachem ton D.ieu aura choisi pour y faire résider Son nom.

(Dévarim 26, 1-2)

Maimonide explique a propos de cette mitsva: «Les prémices du blé, du vin, de l’huile, de la pâte, celles des fruits, et de la toison des brebis sont autant de pratiques qui consacrent à D.ieu le premier produit de toute chose, et ont pour but de développer chez l’homme la générosité et de diminuer chez lui le désir de nourriture et l’instinct de propriété. La récitation du texte qui accompagne l’offrande contribue, elle aussi, à développer des sentiments d’humilité. Elle fait savoir à l’homme qui proclame, la corbeille sur l’épaule, les bontés de D.ieu, qu’il se trouve a Son service. Elle lui rappelle dans la prospérité, les difficultés et les épreuves qu’il a traversées.

A plusieurs reprises la Torah met l’accent sur ce point : « Tu te souviendras que tu as été esclave en Egypte » par crainte des défauts bien connus qu’engendrent la richesse et la facilité : l’insolence, l’orgueil, l’abandon des bons principes etc.

C’est pour prévenir cela que D.ieu a ordonné que chaque année, ces versets de rappel soient récités devant Lui, lors de l’offrande des prémices.

(Le Guide des Egarés 3, 39)

 L’auteur de Aqédat Yts’hak développe un point de vue analogue.

Reconnaître l’existence de D.ieu, c’est avant tout prendre conscience qu’Il est la source de tout bien et que la force de l’homme et la puissance de son bras ne sont pour rien dans sa réussite bien qu’ils aient été nécessaires. Penser différemment c’est rejeter du même coup le joug et la crainte de D.ieu, et s’exposer aux conséquences de cette attitude.

Le but de ce rite, est d’amener l’homme à maîtriser ses appétits et à le pousser à un sentiment constant de reconnaissance envers D.ieu, pour tous les bienfaits dont Il le comble à chaque instant de la vie.

enfants

Comment remédier à la jalousie ?

Tu sauras aujourd’hui, et tu Le reconnaîtras en ton coeur, que Hachem est D.ieu, dans les cieux en haut et sur la terre en bas, il n’y en a point d’autre.      

(Devarim 39, 4)

Où se trouve D.ieu ?

Cette question fut de tout temps posée aux jeunes et brillants élèves du Talmud Torah.

Lorsque le Rabbi de Kotsk était jeune enfant, on lui posa la question suivante : « Où se trouve le maître du monde ?»

Il répondit : «D.ieu se trouve là où on Le laisse entrer».

Cette même question fut posée à Rabbi Its’hak Méir de Gour dans son enfance, en ces termes : « Its’hak Méir, je te donne un louis d’or si tu me dis où se trouve le Saint béni soit-Il» lui dit-on. « Moi, — répondit sur le champ le jeune enfant—je te donnerai deux louis d’or si tu me dis où D.ieu ne se trouve pas».

Rabbi Akiva Iguer explique ce verset de la façon suivante : Il existe un principe universel, que l’homme éprouve toujours un sentiment de jalousie envers ses semblables. C’est en fait, la nature même de l’homme, et il est quasi impossible de l’en détacher.

Comment donc y remédier ?

Pour Rabbi Akiva Iguer, ce verset donne la solution au problème posé.

«Dans les cieux, en haut» fait allusion au spirituel et au service divin. Dans ce domaine, l’homme devra toujours regarder «en haut», c’est à dire prendre exemple de ceux qui sont supérieurs à lui, en aspirant à toujours faire mieux.  Mais dans le domaine matériel «sur la terre, en bas» il devra regarder ceux qui sont inférieurs à lui, en s’estimant bien heureux de la place qu’il occupe dans l’échiquier social, et en  glorifiant D.ieu pour tous Ses bienfaits.

Torah

Le message universel de la Torah

« Moïse se mit à expliquer cette Loi en ces termes… »

(Deutéronome 1, 5)

Rachi rapporte le midrach disant que le mot béèr (expliquer), éclaircir signifie que Moïse a traduit la Torah en soixante-dix langues. Il est donc indéniable que la Torah a une valeur universelle et que son message concerne l’humanité toute entière.

On peut cependant se demander pourquoi Moïse a attendu la fin de sa vie pour traduire la Torah au monde « Après qu’il ait frappé Si’hon roi des Amoréens qui résidait à ‘Hechbon, et ‘Og roi de Bachan qui résidait à ‘Achtaroth, à Edré’i ». (Deutéronome 1, 4)

 

Le Sfat Emet rapproche le mot béèr (expliquer) du mot bor (puits). Il s’agit du puits que Jacob notre ancêtre  aperçut lorsqu’il arriva à ‘Haran ainsi qu’il est écrit : «Et la pierre sur la margelle du puits était grosse » (Genèse 29, 2). Les troupeaux gardés par les bergers symbolisent les nations du monde et la pierre, c’est la montagne énorme que le géant ‘Og, roi de Bachan, a soulevée pour écraser les Enfants d’Israël. Cette pierre est l’arme terrible que les peuples brandissent pour anéantir, physiquement ou spirituellement, le peuple juif. Ce sont toutes ces civilisations, anciennes ou modernes, qui ont voulu nier et contrer le divin ou contester la vérité du D.ieu d’Israël et l’élection de Son peuple.

Finalement, nous raconte le midrach, cette montagne s’effondra sur ‘Og et il ne put s’échapper car D.ieu fit que ses dents poussèrent et s’insérèrent dans la montagne en l’y retenant prisonnier. C’est alors que Moïse  abattit le géant d’un coup de glaive sur la cheville.

 

Quand les nations seront-elles réceptives au message de la Torah traduite en soixante-dix langues à leur intention ?

Elles le seront lorsque leurs armes ou leurs théories, qui « obturent l’orifice du puits » de la Connaissance, et qui menacent l’accomplissement spirituel et physique d’Israël, se retourneront contre elles et s’effondreront sur les nations qui seront victimes de leur propre philosophie de vie, « après qu’il ait frappé Si’hon… et ‘Og » !

 

Quel est donc le rôle d’Israël ? Comment parviendra-t-il à détruire  ces mythes, édifices impressionnants avec lesquels les nations veulent rivaliser avec lui?

 

Notre combat contre les nations est essentiellement un combat idéologique et notre victoire dépend de notre victoire sur nous-mêmes. Le seul moyen d’y parvenir passe par l’accomplissement de la Torah qui nous apprend à lier, la pensée à l’acte ainsi que nous le rappelle la mitsva des Tephilines.

 

La Torah est supérieure à toutes les doctrines car elle mène l’homme à une maîtrise totale et harmonieuse de son esprit sur son corps. Elle lui apprend à « spiritualiser » la matière.

 

C’est ainsi que Jacob notre ancêtre, qui symbolise la Torah, a réussi d’un seul coup de pouce à soulever l’énorme pierre qui obturait le puits.

 

Notre paracha précède toujours la semaine du 9 Av, date de la destruction du Temple et de sa future reconstruction.

Pour écarter « l’énorme pierre » qui nous menace, nous devons apporter nos petites pierres à l’édifice, celles qui posées patiemment l’une sur l’autre, contribuent à la construction du troisième Temple dans le Ciel comme nous mentionnons dans la quatorzième bénédiction de la ‘Amida: «Tu es source de bénédictions Hachem qui construis (au présent) Jérusalem ». N’est-il pas dit que, lorsque le troisième Temple sera prêt dans le ciel, D.ieu nous le fera descendre tel quel, sur terre ?

Chaque génération poursuit la construction de la précédente et chaque individu y apporte sa part, à condition de ne pas le démolir ! Comment l’homme fabrique-t-il cette pierre? En réfléchissant avant d’agir, au gain immense de la mitsva, comparé à la difficulté de son accomplissement, et aux conséquences d’une transgression, en regard du plaisir qu’elle procure. C’est ainsi que l’homme parviendra à se dominer, et à poser sa pierre sur l’édifice.

Les nations du monde, constatant la faillite de leur système moral face à celui du peuple juif, reconnaîtront la supériorité de la Torah jadis traduite en soixante-dix langues à leur intention : « Et la terre sera recouverte de la connaissance de D.ieu ». (Isaïe 11, 9)

(adapté à partir de Imré Cohen )

Parachat Matot 5774

Moïse parla aux chefs des tribus des enfants d’Israël en ces termes:«Voici ce qu’a ordonné l’Eternel. Si un homme fait un vœu à D.ieu, ou s’impose par un serment quelque interdiction à lui-même, il ne peut violer sa parole:Tout ce qu’a proféré sa bouche, il doit l’accomplir.

(Nombres 32, 2-4)

 

L’auteur du Netivot Chalom objecte: A priori, il fallait écrire Lo ya’avor devaro (Il ne transgressera pas sa parole) au lieu de Lo ya’hel devaro en employant la racine ‘Avor au lieu de la racine ‘Hallol (profaner).

D’autre part la suite du verset Tout ce qu’a proféré sa bouche, il doit l’accomplir. parait être une répétition de ce qui précède.

La réponse à ces questions, écrit-il, se trouve dans l’enseignement de Rabbénou Yona : L’homme qui sanctifie  sa bouche la rend  »un ustensile de service » jadis utilisé dans le Temple et dont la propriété était de « consacrer » l’objet contenu dans ce récipient. (Pirké Avot 1,17).

L’offrande appelée min’ha (oblation) placée dans ce récipient revêtait  immédiatement un caractère de « sainteté ». Ainsi l’homme qui sait préserver sa bouche de tout mal, de toute parole mensongère, de toute râillerie, de toute ruse, confère à sa bouche un statut de sainteté.

Pourquoi alors la bouche se distingue-t-elle de tous les autres organes pour mériter ce bienfait ?

«Ce peuple Je l’ai formé pour Moi, pour qu’il publie Ma gloire» déclare D.ieu par le truchement du prophète Isaïe (43, 21). Ce qui signifie que la fonction du peuple d’Israël de réciter des louanges à D.ieu confère de facto à leur bouche un statut particulier.

De plus, l’essentiel du service divin est effectivement réalisé en majeure partie, par ce même organe: étude de la Torah, prières, lectures des psaumes. D’autres commandements font appel à la parole: Nous en citerons quelques uns : le souvenir du Chabbat en récitant le kiddouch, le souvenir de ‘Amalek…

Le Ari zal explique à partir de ce même verset, que l’homme est une source discontinue de création  d’anges. Une bonne parole créera un ange défenseur pour celui qui la profère, une mauvaise parole créera quant à elle un ange accusateur d’où l’injonction de la Torah: «Il ne peut violer sa parole».

Cet enseignement est corroboré par un passage du Talmud.

Rava dit: « Celui qui dit des paroles futiles, transgresse un commandement positif de la Torah. » (Yoma 19b)

A priori il est difficile de comprendre pourquoi prononcer des paroles « futiles » revêt cette gravité. Il ne s’agit pourtant pas de paroles interdites!

A nous de conclure que la caractéristique essentielle du peuple d’Israël: c’est la parole qui émane d’un véritable  »ustensile de service » qu’est la bouche.

 

Le Zohar va plus loin en expliquant que la parole peut être le véhicule de la construction ou la destruction de mondes spirituels. De même que l’étude de la Torah ou la récitation de psaumes peut être à l’origine de mondes spirituels nouveaux créés à l’infini, de même la calomnie ou la médisance peuvent avoir des effets ravageurs dans les mondes spirituels.

 

Dès lors il nous est  plus facile de comprendre vu l’importance et l’impact de la parole, comment celle-ci peut déterminer un vœu, une consécration ou son contraire.

 

Rabbi Yaacov Abi’hssira explique que ce qui différencie l’homme de l’animal c’est la spiritualité, qui est sa vitalité. Or celle-ci émane de l’homme par la bouche, et chaque parole rejoint sa source dans les mondes supérieurs et entraîne une série de réactions.

De ce fait l’homme peut provoquer par des paroles propres et saintes « l’arrangement » des mondes supérieurs et de même -que D. nous en protège-, par sa parole, il peut détruire des mondes, comme il est dit: «La médisance est équivalente aux trois fautes capitales qui sont l’idolâtrie, les relations illicites, et le meurtre». (Talmud de Jérusalem Péa 1, 1)

Le roi David ne nous a-t-il pas mis en garde?

«Quel est l’homme qui souhaite la vie, qui aime de longs jours pour goûter le bonheur? Préserve ta langue du mal, et tes lèvres des discours perfides. Eloigne-toi du mal et fais le bien, recherche la paix et poursuis la». (Psaumes 34, 13-17)ׁ

Le roi Salomon ne nous a-t-il pas mis en garde ?

«Mettre un frein à sa bouche et à sa langue c’est se préserver de bien des tourments». (Proverbes 21, 23)

Ces mises en garde sont nécessaires, explique Rabbi Yaacov Abi’hssira, car pour pouvoir préserver le  capital acquis par les prières, les psaumes, l’étude de la Torah, il faut veiller à ne pas rendre impur cet « ustensile de service » qu’est la bouche par des paroles interdites et ceci nécessite des efforts constants comme le proclame le roi Salomon lui-même « Tout le labeur de l’homme est au profit  de sa bouche ». (Ecclésiaste 6, 7) (Pitou’hé ‘Hotam)

 

 

Rav Yaacov Amsellem

 

 

Pin’has ou le précurseur du Messie

Le rapport entre le chapitre 28 des Nombres, qui ordonne la suite des sacrifices, et ce qui précède, est ainsi expliqué par Rachi : Qu’est-il dit auparavant ? Que l’Éternel institue un chef. Le Saint, béni soit-Il, lui dit : « Au lieu de Me faire des recommandations dans l’intérêt de Mes enfants, donne-leur des ordres en Mon honneur. » Moïse ici est comparable à une princesse qui, en quittant ce monde, fait à son époux des recommandations au sujet de ses enfants. Son mari lui répond : « Au lieu de me recommander les enfants, conseille-leur plutôt de ne pas se révolter ni me traiter à la légère. »

 Ainsi dit l’Éternel : « Dis plutôt à Mes enfants de ne jamais Me confondre avec des dieux étrangers. » (Sifré).

Le rapport des sacrifices avec le Pays d’Israël ressort déjà de la réponse donnée jadis à Abraham par l’Éternel, lorsqu’il Lui avait demandé, au moment de «l’alliance entre les morceaux »: « Comment saurai-je que je posséderai le Pays ? » (Genèse 15, 8) « Les sacrifices quotidiens en seront la garantie », répondit l’Éternel. En effet, les sacrifices qu’ils offriront tous les jours représentent le dévouement quotidien et personnel de chaque juif pour son idéal.

Dans notre rituel, et en particulier dans la Amida il est fait allusion à ces sacrifices des Justes en Israël, à la bénédiction « Retsé »: « Les offrandes d’Israël et ses prières, accueille-les avec bienveillance ».   Cette phrase fait écho aux innombrables victimes d’Israël qui tombent régulièrement en l’honneur de D.ieu.

Rabbi Chimchone Refael Hirsch, envisage la question dans la perspective suivante. « L’œuvre de Moïse, pour aussi importante qu’elle se présente, n’est pas fonction exclusivement de sa personnalité exceptionnelle. Son œuvre sera reprise, continuée et achevée par ses disciples, par le peuple tout entier. Ce n’est pas seulement la Torah de Moïse, mais c’est la Torah d’Israël qu’il s’agit de perpétuer. C’est peut-être pour cette raison que l’annonce de la succession de Moïse est suivie de l’énumération des sacrifices perpétuels. Ces sacrifices, dont certains sont quotidiens, symbolisent la perpétuité de la tradition de Moïse et la permanence de ses institutions. A vrai dire, ce chapitre de notre sidra sur les sacrifices est la fin de la partie législative proprement dite. C’est, nous enseigne-t-on, la dernière loi de l’époque du désert, car elle doit réunir toute l’expérience salutaire accumulée durant ces longues années.»

La raison pour laquelle, dans l’énumération qui suit, les sacrifices de Moussaf sont spécialement mentionnés, c’est que les sacrifices publics et collectifs sont sous la loi de la responsabilité collective.

Les Bné Israël commençaient à se rendre compte des charges et des droits de la responsabilité collective qu’ils allaient assumer dans leur patrie.

Enfin le commandement relatif aux sacrifices ouvrait aux Juifs des perspectives sur l’avenir messianique, et l’auteur du Chla  les détaille longuement. L’avenir messianique, en effet, réserve à Israël les «suppléments» de sainteté et de bénédiction auquel le moussaf, c’est-à-dire le « supplément » des jours de fête, fait allusion.

C’est à cause de ce rapport avec le messianisme que la lecture publique de la sidra de Pin’has  a lieu en général pendant les « trois semaines », entre le 17 Tamouz et le 9 Av, réveillant ainsi l’espérance en des temps meilleurs. En effet, D.ieu n’envoie jamais une plaie avant d’en avoir créé le remède (Meguila 13 b). Cette connexion se produit déjà dans la mention de Pin’has en tant que précurseur du Messie. C’est encore l’idée messianique qu’évoque la loi sur la succession puis le problème même de la succession de Moïse.

Enfin la législation des sacrifices nous fait entrevoir, à son tour, l’avènement de l’ère messianique dans les offrandes de Souccot.

Ainsi toute cette sidra et celles qui la suivent sont axées sur le Messie et apportent un message optimiste à l’époque où elles sont lues.

d’après La voix de la Torah

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Diététique, hygiène et savoir-vivre – Cours 2

  1. Des vingt-quatre heures que totalisent le jour et la nuit, on trouvera suffisant de consacrer le tiers, autrement dit, huit heures à dormir. Ce seront des heures prises à la fin de la nuit en calculant un espace de huit heures du début du sommeil au lever du soleil. De la sorte, on se lèvera avant le soleil.
  1. Il ne faut, pour dormir, se coucher ni sur le ventre, ni sur le dos, mais reposer sur le côté gauche au début de la nuit, et sur le côté droit à la fin.
  1. On ne se mettra pas au lit sitôt après manger mais on laissera passer d’abord environ trois ou quatre heures. On évitera aussi le sommeil diurne.
  1. Les fruits ou légumes qui ont pour effet de relâcher le ventre comme les raisins, les figues, les mûres, les poires, les pastèques, diverses variétés de melons ou de concombres, on les mangera en hors-d’œuvre et sans les mettre en connexion avec le reste du repas. On attendra un peu de temps pour leur permettre de quitter l’estomac avant de passer à la suite des mets.
  1. Au contraire les fruits qui resserrent les entrailles comme les grenades, les coings, les pommes, les petites poires sauvages on les mangera sans mettre d’intervalle entre eux et le reste du repas, mais sans en prendre trop non plus.
  1. Quand on voudra consommer de la viande et de la volaille au cours du même repas, on commencera par la volaille. De même, s’il s’agit d’œufs et de volaille, les œufs devront être servis en  premier, ou de la chair du gros bétail et du petit bétail, cette dernière viendra d’abord. En toutes circonstances, on donnera priorité au produit léger sur le produit lourd.
  1. A la saison chaude, manger des mets froids point trop épicés.
  1. Durant la saison chaude au contraire, servir des aliments chauds, copieusement épicés, nais  n’user que  très  modérément de  moutarde.

  1. Suivre un régime analogue selon que l’on se trouve un pays froid ou un pays chaud en se conformant partout à ce qui convient au  lieu.
  1. Il est des nourritures qui sont infiniment nuisibles et dont il convient de ne jamais manger. Tels sont les grands poissons réservés depuis longtemps dans la saumure, le fromage vieux conservé au sel, les truffes et les champignons, la viande salée depuis longtemps.
  1. De même on évitera le vin sorti du pressoir, le plat qu’on a laissé attendre et qui dégage une odeur fétide, et, d’une manière générale, toute nourriture dont l’odeur est mauvaise ou amère à l’extrême, Tous ces aliments sont pour l’organisme comme de mortels poisons.
  1. Il existe d’autres nourritures qui sont nuisibles, mais sans atteindre à la nocivité des précédentes. C’est pourquoi il convient de n’en consommer qu’en petites quantités et de loin en loin, sans s’habituer à en faire la matière ou l’assaisonnement de ses repas.
  1. Tels sont les grands poissons, le fromage, le lait qu’on a laissé attendre vingt-quatre heures après la traite, la chair des taureaux ou des boucs adultes, les fèves, les lentilles, les pois, le pain d’orge ou le pain sans levain, le chou, le poireau, les oignons, l’ail, la moutarde, le raifort.
  1. Tous ces produits sont nuisibles et il ne faut en manger qu’en très petites quantités à la mauvaise saison, et s’en abstenir totalement en été. Pour les fèves, et les lentilles on n’en composera tout son repas ni à la mauvaise saison, ni en été. On mangera de la citrouille en été.

MAIMONIDE, Le livre de la connaissance