Définition de la prière

Définition de la prière
Par le Rav Yaacov Amsellem
Origine du mot Tefilah :
But de la prière: recherche de la proximité de D.ieu
Les trois prières selon le Talmud: Institution des Patriarches ou remplacement des sacrifices ?
Conséquences halakhiques sur les trois prières : Cha’hrit Min’ha Arvit
Structure des trois prières
La prière est pour l’âme ce que la nourriture est pour le corps selon Rabbi Yehouda Halevi.

kiddouch

Le Kiddouch 3

Le kiddouch du matin

1. Le jour également, il faudra réciter le Kiddouch avec une coupe de vin ou de jus de raisin; on dira la bénédiction: «Qui crées le fruit de la vigne», et c’est cela qui constitue le Kiddouch.

 2. Ce Kiddouch est également obligatoire pour les femmes.

 3. Avant de réciter ce Kiddouch[ après l’office du matin], il est également interdit de goûter quoi que ce soit ,comme pour le Kiddouch du soir.

 4. Il est particulièrement recommandé d’utiliser également du vin ou du jus de raison pour ce Kiddouch; mais si l’on préfère de la bière, et que l’on s’en soit servi pour ce Kiddouch, on aura aussi rempli son devoir; mais on veillera à ce que la coupe contienne 81ml, et à en boire d’un coup un volume suffisant pour se remplir la bouche (40ml).

 5. Le soir ou le matin, le Kiddouch ne peut être récité qu’à l’endroit où l’on prendra son repas, comme il est dit: «Et tu appelleras le Chabbat un délice» (Isaïe 58,13), et nos Maîtres, de mémoire bénie, expliquent ceci de la façon suivante: «A l’endroit où tu invoques le Chabbat — ce qui veut dire où tu récites le Kiddouch — là sera le délice (c’est-à-dire le repas)». Si on a récité le Kiddouch  dans une maison, et qu’on prenne son repas dans une autre, on ne se sera pas acquitté du devoir de Kiddouch, même si on a pensé, pendant le Kiddouch  (à prendre son repas ailleurs).

6. De même, il faudra prendre un repas aussitôt après le Kiddouch; et si on ne l’a pas pris aussitôt, on n’aura pas rempli son devoir.

7. Le jour, si l’on ne veut pas prendre aussitôt après le Kiddouch  un repas régulier, on pourra réciter le Kiddouch et manger quelques gâteaux ensuite; dans ce cas, il faudra manger une quantité de gâteaux minimale(30g), pour réciter comme bénédiction finale על המחיה

 Ceci on pourra le faire même avant l’office de Moussaf (office supplémentaire), si on se sent faible.

8. Il est permis de manger quelque chose après l’office de Cha’harith (office du matin), avant celui de Moussaf. Que peut-on manger? Du pain, de la grosseur d’un œuf (54g), et pas davantage; des fruits, même en grande quantité, pour pouvoir soutenir ses forces; ceci à condition qu’on ait récité le Kiddou­ch au préalable.

Repas Chabbatiques

1. Tout juif, homme ou femme, est tenu à consommer trois repas le Chabbat: un le soir, et deux le jour.

2. On est tenu à consommer du pain à chacun de ces repas; même, pour le troisième repas, on aura tout particulièrement soin de consommer du pain (et puisque l’on se lave les mains et qu’on récite la bénédiction relative au lavage des mains, il faut consommer un volume de pain, de la grosseur d’un œuf (54g).

 3.  Aussi, afin d’accomplir le devoir des trois repas, tout homme aura soin de ne pas manger excessive­ment au repas du matin.

Mais si l’on ne peut absolument pas consommer de pain, on consommera pour le troisième repas tout au moins de la pâtisserie ou un autre plat fait avec l’une des cinq espèces de céréales, pour lequel il faut réciter la bénédiction: «Qui crées les espèces de nourriture», car ceci s’appelle de la nourriture.

Si même ceci, on ne peut pas le consommer, on prendra au moins des aliments qui accompagnent le pain, d’habitude, comme de la viande, du poisson ou des mets semblables.

Si ceci est également impossible, on consommera au moins des fruits.

 4.  Le temps fixé pour le troisième repas commence au début période fixée pour l’office de Min’hah (office de l’après-midi).

 5.  On devra avoir à chaque repas, deux pains entiers devant soi à entamer: au moment où l’on dit la bénédiction המוציא («Qui fais sortir le pain …»), on prendra les deux pains en main et on en entamera un.

 6.  Il faudra placer les pains de façon que celui que l’on veut entamer soit plus près de soi, pour ne pas retarder le moment d’observer la mitsva (prescription divine). Même si l’on prend de nombreux repas, il faudra avoir à chaque repas deux pains entiers.

 7. Si tous les convives n’ont pas deux pains entiers devant eux, mais que seulement l’un d’entre eux en ait, c’est celui-ci qui rompra le pain et qui exemptera les autres de leur devoir; ils seront même exemptés par la bénédic­tion de Hammotsi récitée par celui qui a rompu le pain.

 8. Il est interdit d’observer, le Chab­bat, le moindre jeûne, ne serait-ce qu’un temps très court. Même si ce n’est pas dans le but d’observer un jeûne, il serait interdit cependant de jeûner jusqu’à midi.

 9. Il est recommandé de consommer beaucoup de fruits et de douceurs pour arriver à un total de cent bénédictions, et il est recommandé de rendre ce jour agréable de toutes les façons possibles, car il est dit: «Et tu appelleras le Chab­bat un délice» (Isaïe 58,13).

rav Ovadia

Le Kiddouch 2

Questions – Réponses : Les décisions du ROY (Rav Ovadia Yossef zatsal)

1. Dans certaines communautés, il est d’usage de faire le kiddouch dans les synagogues après l’office du vendredi soir. Doit-on maintenir cet usage ?

Dans les communautés ou la totalité des fidèles savent faire le kiddouch chez eux, il vaut mieux ne pas le faire à la synagogue.

Dans les communautés ou l’on n’est pas certain que tous les fidèles savent prier et faire le kiddouch, on maintiendra cet usage.

2. A partir de quand peut-on réciter le kiddouch le vendredi soir ?

On peut réciter le kiddouch lorsqu’il fait encore jour mais pas avant le plag hamin’ha (c’est-à-dire une heure et quart saisonnière avant la tombée de la nuit. Une heure saisonnière est le douzième de l’ensemble des heures depuis l’aube jusqu’à la tombée de la nuit).

Dans certains cas, le calcul se fera en calculant les heures entre le lever du soleil et le coucher du soleil, le plag hamin’ha débutera alors une heure et quart saisonnière avant le coucher du soleil.

Il est cependant recommandé de s’attarder à table afin de consommer un cazayit de pain (30 grammes) après la tombée de la nuit.

3. Pouquoi doit-on recouvrir le pain pendant le kiddouch ?

Il y a deux raisons :

  • Pour ne pas déshonorer le pain car il est possible aussi de faire le kiddouch sur du pain.
  • En souvenir de la manne pain quotidien de nos ancêtres après la sortie d’Egypte, qui était recouverte de deux couches de rosée.

4. Un séfarade peut-il acquitter de son devoir un ashkénaze et vice et versa ?

Oui, à condition de comprendre la prononciation de l’autre.

5. Ceux qui doivent s’acquitter de leur devoir du kiddouch peuvent-ils répondre

ברוך הוא וברוך שמו?

Non.

6. Les femmes ont-elles l’obligation selon la Torah de faire ou d’écouter le kiddouch ?

Les femmes ont aussi l’obligation comme les hommes d’écouter ou de faire elles-mêmes le kiddouch.

Nos Sages l’ont appris du principe suivant : deux expressions différentes furent employées dans les dix commandements au sujet du chabbat.

L’une prescrit de se souvenir (זכור) du chabbat, l’autre de l’observer (שמור) dans le sens de ne pas transgresser.

Cela nous enseigne que de la même façon que les femmes doivent observer les commandements négatifs qui concernent le chabbat, elles doivent aussi observer les commandements positifs, et en particulier se souvenir du chabbat par le kiddouch (voir Le kiddouch 1,1).

7. Une femme peut-elle faire le kiddouch et acquitter un homme ?

Oui, puisqu’ils ont le même devoir.

8. Un homme qui déjà prié Arvit, peut-il acquitter son épouse de la mitsva du kiddouch ?

Oui. Un homme qui a déjà prié Arvit a selon certains décisionnaires accompli la mitsva de la Torah, et le kiddouch pour lui n’est qu’une mitsva d’ordre rabbinique. Bien que son épouse devra s’acquitter d’une mitsva de la Torah car en général une femme ne prie pas Arvit, une règle de solidarité (ערבות) permet à son mari de l’acquitter de son devoir.

9. Un garçon âgé de moins de treize ans peut-il acquitter de son devoir des adultes (hommes ou femmes) ?

Non, même si ces adultes ont prié Arvit.

10. Un garçon qui a treize ans et un jour le vendredi soir, peut-il s’acquitter de son devoir de kiddouch avant la tombée de la nuit ?

Non. Il doit attendre qu’i fasse nuit pour être adulte, car selon la majorité des décisionnaires, avant l’age de treize ans et un jour, il est dispensé totalement de tous les commandements. Seul son père a un devoir éducatif vis-à-vis de son fils en lui apprenant à observer les mitsvot.

11. A partir de quel âge un garçon est adulte et peut acquitter les autres de leur devoir ?

A partir de treize ans et un jour.

12. Peut-on utiliser un verre en plastique ou en carton pour le kiddouch ?

Il est recommandé par souci d’enjoliver les mitsvot d’utiliser des verres en argent ou en or pour le kiddouch.

En cas de nécessité ou à défaut, il est possible d’utiliser un verre en carton ou en plastique.

13. Quelle quantité de vin ou de jus de raison doit consommer celui qui fait le kiddouch ?

Le verre doit contenir au moins 81ml (reviit).

La quantité minimale à consommer est la majeure partie du reviit, soit 41ml.

Il est cependant recommandé à tous les assistants de goûter le kiddouch par souci de chérir les mitsvot.

14. Un non voyant peut-il faire le kiddouch pour les autres ?

Oui, puisqu’il est astreint à tous les commandements comme tout le monde.

15. Reuven fait le kiddouch, mais avant de goûter le vin,le verre glisse et se renverse. Que faire ?

Si la bouteille de vin est à table et que Reouven pensait consommer du vin pendant le repas, il suffit de remplir de nouveau un verre de vin et de le consommer.

Dans le cas contraire, il n’est pas nécessaire de refaire le kiddouch, il suffit de faire la bénédiction avant de consommer du vin (בורא פרי הגפן). n

16. Est-il permis de goûter à un plat ou de boire, avant le kiddouch du vendredi soir ?

Non. Avant le kiddouch on ne consommera aucune boisson y compris de l’eau.

17. Malgré l’interdiction de manger ou de boire avant le kiddouch, Reouven après avoir commencé son repas, prend conscience qu’il omis de faire le kiddouch. Que doit-il faire ?

Faire le kiddouch immédiatement et ne pas remettre le kiddouch au lendemain.

S’il ne se rend compte qu’après avoir terminé son repas, il devra faire le kiddouch et consommer de nouveau un repas en l’honneur du chabbat.

18. Reouven a volontairement ou involontairement omis de faire le kiddouch du vendredi soir. Que doit-il faire ?

Il a l’obligation de le faire le lendemain, sans toutefois réciter la première partie, qui ne concerne que le vendredi soir.

19. Celui qui ne possède ni vin ni jus de raisin pour faire le kiddouch. Que doit-il faire ?

Le vendredi soir, il fera le kiddouch sur le pain en remplaçant la bénédiction sur le vin

(בורא פרי הגפן) par la bénédiction sur le pain (המוציא לחם מן הארץ).

Le samedi matin, il pourra faire le kiddouch sur de la bière ou bien sur toute boisson alcoolisée.

limoud torah yeshiva

BehoukotaÏ – Importance de l’étude de la Torah

La récompense de celui qui s’adonne à l’étude de la Torah

Si vous vous conduisez selon Mes lois, si vous gardez Mes préceptes et les exécutez,  Je vous donnerai les pluies en leur saison, et la terre livrera son produit, et l’arbre des champs donnera son fruit. Le battage de vos grains se prolongera jusqu’à la vendange et la vendange durera jusqu’aux semaille. Vous aurez du pain à manger à satiété, et vous demeurerez en sécurité dans votre pays. Je ferai régner la paix dans le pays, et nul n’y troublera votre repos. Je ferai disparaître du pays les animaux nuisibles, et le glaive ne traversera point votre territoire.            (Lévitique 26, 3-6)

Le début de la paracha Bé’houkotaï (26, 3) semble traiter, d’une façon générale, des récompenses promises à ceux qui observent les commandements divins. Rachi, de son côté, semble restreindre la portée de la première expression : « Si vous vous conduisez selon Mes lois… » pour ne la rapporter qu’à l’étude intensive de la Torah. Ainsi donc, c’est l’étude de la Torah qui fixerait l’octroi des récompenses célestes. Pourquoi donner tant d’importance à la mitsva de Talmud Torah alors qu’elle ne constitue qu’un élément, certes primordial, de l’ensemble des 613 commandements?

Par ailleurs, un midrach sur ce passage rapporte : « J’ai calculé mes voies et je ramène mes pas vers Tes préceptes ! » (Psaume 119) Voilà ce que le Roi David veut dire : « chaque jour, je me préparais à aller à tel endroit, dans telle maison, mais mes pieds me conduisaient spontanément aux maisons de prière et aux maisons d’étude. »

Le campement du peuple d’Israël dans le désert était conçu de telle façon que le sanctuaire se trouvait au centre.

La maison de D.ieu, celle qui contenait la Loi de D.ieu dans l’Arche de l’alliance, constituait le milieu géométrique de tous les chemins traversant le camp. Chacun, même celui qui résidait très loin du centre, était conscient d’appartenir à un système dont la Torah forme nécessairement le point central.

C’est cela que Rachi veut souligner : pour accomplir son devoir vis-à-vis du Créateur, il n’est pas indispensable de s’occuper exclusivement de l’étude de la Torah. Toutes les options de l’existence peuvent être valables à condition de prendre inconditionnellement ses références dans le Choul’han ‘Aroukh (code de la loi juive basé selon la Torah).

 

C’est dans ce sens que l’on peut également interpréter le midrach rapporté plus haut. Le Roi David dirigeait ses pas chaque jour vers les endroits les plus divers. L’éventail de ses activités était extrêmement large et varié, mais il savait que partout et toujours, le point central de sa vie se trouvait à la synagogue et dans la maison d’études (bet hamidrach). C’est dans la Torah, et la Torah seule qu’il trouvait les indications qui furent les jalons de son existence.

A l’intérieur du judaïsme, nombreux sont ceux qui « habitent loin du Centre », qui ont abandonné partiellement, en grande partie ou totalement, les pratiques ancestrales. Nous n’avons pas le droit de nous désintéresser d’un seul d’entre eux. Tous font partie du « campement », à condition toutefois qu’eux-mêmes considèrent qu’ils y sont inclus, c’est-à-dire que la Torah dont ils sont éloignés,  forme le centre de leur système de valeurs.

Cependant, s’ils essayaient de se rassembler en un groupe dont le noyau ne serait plus la Torah éternelle, ils se placeraient en dehors du « camp » et empêcheraient, par cela même, la suite du dialogue.

De nos jours, la Yéchiva remplace le Sanctuaire dans le désert. La Yechiva n’est pas seulement une maison d’études, elle est le carrefour de tous ceux qui, envers et contre tout, veulent maintenir intacte la chaîne plusieurs fois millénaire de la tradition juive.

Le dirigeant spirituel au sein du peuple juif agit, activement et avec bonne grâce, en faveur du peuple. Son action contribue à l’instauration de la paix entre les différents membres de la communauté. C’est bien l’idée exprimée dans notre section: Si vous vous conduisez selon Mes lois, si vous gardez Mes préceptes et si vous les exécutez — c’est bien l’oeuvre des Justes du peuple—  Je ferai régner la paix dans le pays… . Nous avons tendance à croire que la paix évoquée dans ce verset, est celle souhaitée entre Israël et les autres peuples. Mais les commentateurs bibliques, tels Ibn Ezra, Na’hmanide, et d’autres, interprètent différemment : Je ferai régner la paix entre vous et que ne vous adonniez pas à des querelles intestines, entre frères.

La paix entre frères, entre membres du même peuple, est le résultat le plus bénéfique de l’accomplissement des mitsvot, c’est cela la bénédiction. Cette bénédiction rejaillit sur tout le peuple, autant sur ceux qui observent les mitsvot que sur ceux qui les négligent, ce qui soulève le problème de la garantie mutuelle entre tous les enfants du peuple. C’est cette solidarité qui vaut à la multitude de profiter de la bonne « mesure » méritée par le Juste.

Nos Sages disent encore : Heureux sont les Justes car, leur mérite est considéré non seulement en leur faveur mais aussi en faveur de leurs enfants et descendants jusqu’à la fin des générations (Yoma 87a). Et ailleurs : Heureux sont les Justes, car c’est grâce à eux que la grâce divine réside sur la terre (Pesikta Rabati 5, 7).

Les paroles du verset qui suit s’éclairent à présent. Je fixerai Ma résidence au milieu de vous, et Mon esprit ne vous rejettera pas (Lévitique 26, 11). C’est par le mérite des Justes qui sont parmi vous, ceux-là qui se sacrifient sans cesse pour étudier la Torah, et qui par là, instaurent la paix entre vous. L’abondance et la bénédiction de D.ieu sont accordées au peuple par le mérite des Justes et c’est ce que nous récitons quotidiennement dans notre rituel : Les Talmidé  ‘Hakhamim  (les disciples des Sages) instaurent une paix considérable dans le monde (Berakhot 64a).

 

 

 

havdalah

SORTIE DU CHABBAT, HAVDALA et SEOUDA REVIIT

SORTIE DU CHABBAT et HAVDALA

 

1.  Il est d’usage de prier tardivement l’office de Arvit le samedi soir, pour augmenter l’espace du « saint » sur le profane. (O.H 293)

2.  Avant de s’adonner à un travail interdit le Chabbat, on devra s’assurer de la sortie effective du Chabbat.

3.  On doit intercaler un passage relatif à la havdala dans la quatrième bénédiction אתה חוננתנו.

 

En cas d’oubli il n’est pas nécessaire de revenir sur cette bénédiction, car on doit procéder à la havdala sur une coupe de vin ou de jus de raisin.

 

4.  Dans les synagogues, le ministre officiant procède à la havdala après l’office, pour dispenser tous ceux qui ne feront pas la havdala chez eux. (O.H 295)

5.  On ne fera pas la havdala sur le pain. Cependant on peut la faire sur de la bière  ou toute autre boisson alcoolisée à défaut de vin ou de jus de raisin. (O.H 296)

6.  Si une personne est nécessiteuse et ne possède qu’une seule coupe de vin, elle la réservera à la havdala car elle peut faire le kiddouch sur le pain.

7.  De même si une personne est nécessiteuse et doit dans ses achats procéder à un choix : ou bien le vin de la havdala ou l’huile pour ‘Hanoucca, elle optera pour l’huile de ‘Hanoucca.

8.  La havdala est récitée assis.

9.  Les femmes ont la même obligation que les hommes d’écouter la havdala.

10.              La havdala comporte :

 

·        une bénédiction sur le vin ou jus de raisin.

·        une bénédiction sur des herbes ou des plantes odorantes (de préférence le myrte).

·        une bénédiction sur une bougie, de préférence à deux mèches.

·        la bénédiction de la havdala elle-même.

 

11.              Il est d’usage de regarder à lumière de la bougie après avoir fait la bénédiction, la paume de sa main droite ainsi que les ongles de cette main.(O.H 298)

12.              Dès la tombée de la nuit, il est interdit de manger ou de boire avant d’avoir fait la havdala. Cependant si la se’ouda chlichit (troisième repas chabbatique) se prolonge après la nuit, on peut terminer son repas, après quoi on récitera  le birkat hamazone en intercalant le passage relatif au chabbat RETSE.

13.              Il est interdit de s’adonner à un travail interdit le chabbat avant de réciter la havdala.

·        Pour un homme qui prie l’office de Arvit , après avoir dit la havdala dans la prière, cela est permis.

·        Pour une femme qui ne prie pas l’office de Arvit, elle devra dire  BAROUKH HAMAVDIL BEN KODECH LE’HOL (Bénis soit Celui qui différencie le sacré du profane).Elle pourra dès lors s’adonner à un travail.

kiddouch

Le Kiddouch 1

1. Sanctifier verbalement le chabbat c’est accomplir une mitsva de la Torah comme il est dit : Souviens-toi du jour du Chabbat pour le sanctifier (Exode 20, 7), c’est-à-dire mentionne–le par une louange et une sanctification.

Il faut se souvenir du jour du chabbat à son entrée (kiddouch) et à sa sortie (havdala).

2. La sanctification essentielle est celle du soir, et si volontairement ou involontairement, une personne n’a pas récité le kiddouch le vendredi soir, elle le fera le lendemain au cours de la journée.

3. De même, si une personne n’a pas récité la havdala le samedi soir, elle pourra le faire le lendemain à condition d’être encore à jeun. Cependant les bénédictions sur les herbes odorantes et sur la bougie ne seront récitées que dans la nuit de samedi à dimanche.

4. Vendredi à partir du coucher du soleil, il est interdit de boire ou de manger avant le kiddouch.

5. De même, à la sortie du chabbat il est interdit de boire ou de manger avant la havdala sauf boire de l’eau.

6. Si par oubli ou volontairement, une personne a mangé et bu avant de réciter le kiddouch, elle s’efforcera de le faire immédiatement des que possible.

7. C’est une mitsva d’ordre rabbinique de faire le kiddouch ou la havdala sur du vin.

8. Le fait de réciter la havdala au cours de l’office du soir (ata ‘honanetanou) ne dispense pas de réciter la havdala sur du vin, mais permet de s’adonner à un travail interdit le chabbat.

9. Le kiddouch : descriptif On prend un verre ayant une contenance d’au moins 81 ml, on le rince extérieurement et intérieurement, on le remplit de vin, on le tient avec sa main droite sans s’aider de la main gauche, on l’élève d’au moins 8 cm du niveau de la table, et on récite le kiddouch. Il est d’usage de réciter le passage (yom hachichi suivi des versets Genèse 2, 1-3) avant de réciter le kiddouch proprement dit.

10. Après avoir récité le kiddouch, on s’assoit pour boire la majeure partie du reviit soit 41ml, après quoi on donnera aux convives à goûter.

11. Après le kiddouch, on consommera immédiatement après, le repas chabbatique.

12. Le kiddouch ne sera récité à priori que dans la même pièce où le repas sera consommé.

אין קידוש אלא במקום סעודה

13. En l’absence de vin ou de jus de raisin, ou pour toute autre raison (incommodité ou allergie), on fera le kiddouch sur du pain le vendredi soir. On procèdera de la façon suivante :

On se lave les mains, on récite la bénédiction usuelle, on récite le premier passage du kiddouch, puis on récite la bénédiction sur le pain (hamotsi) après quoi on termine le kiddouch normalement.

Le kiddouch du samedi matin pourra être récité sur de la bière ou sur toute autre boisson alcoolisée.

14. Il n’est pas nécessaire d’attendre la tombée de la nuit pour réciter le kiddouch, mais on peut le faire avant(voir dans Le kiddouch 2).

Voici le texte du kiddouch du vendredi soir dans sa totalité :

יוֹם הַשִּׁשִּׁי

Ce fut le sixième jour

וַיְכֻלּוּ הַשָּׁמַיִם וְהָאָרֶץ וְכָל צְבָאָם

Ainsi furent terminés les cieux et la terre avec tout ce qu’ils renferment

וַיְכַל אֱלֹהִים בַּיּוֹם הַשְּׁבִיעִי מְלַאכְתּוֹ אֲשֶׁר עָשָׂה

D.ieu mit fin le septième jour à l’œuvre faite par Lui

וַיִּשְׁבֹּת בַּיּוֹם הַשְּׁבִיעִי מִכָּל מְלַאכְתּוֹ אֲשֶׁר עָשָׂה

Et Il se reposa le septième jour de toute l’œuvre qu’Il avait faite

וַיְבָרֶךְ אֱלֹהִים אֶת יוֹם הַשְּׁבִיעִי וַיְקַדֵּשׁ אֹתוֹ

Et D.ieu bénit le septième jour et Il le sanctifia

כִּי בוֹ שָׁבַת מִכָּל מְלַאכְתּוֹ אֲשֶׁר בָּרָא אֱלֹהִים לַעֲשׂוֹת

Car Il s’y reposa de tout le travail qu’Il avait créé.

(Genèse 12,1-3)

סַבְרִי מָרָנָן

Soyez attentifs

בָּרוּךְ אַתָּה יְיָ אֱלֹהֵינוּ מֶלֶךְ הָעוֹלָם

Tu es source de bénédictions Hachem Roi de l’univers

בּוֹרֵא פְּרִי הַגָפֶן

Qui crées le fruit de la vigne.

בָּרוּךְ אַתָּה ה’ אֱלֹהֵינוּ מֶלֶךְ הָעוֹלָ ם

Tu es source de bénédictions Hachem Roi de l’univers

אֲשֶׁר קִדְּשָׁנוּ בְּמִצְוֹתָיו

qui nous as sanctifiés par Ses commandements

וְרָצָה בָנו

et nous a agréés

ּ וְשַׁבַּת קָדְשׁוֹ בְּאַהֲבָה וּבְרָצוֹן הִנְחִילָנוּ

et nous as donné en héritage avec amour et bienveillance Son saint chabbat

זִכָּרוֹן לְמַעֲשֵׂה בְרֵאשִׁית

en mémoire de l’oeuvre de création [du monde]

תְּחִלָּה לְמִקְרָאֵי קֹדֶשׁ

commencement des saintes convocations

זֵכֶר לִיצִיאַת מִצְרָיִם

Souvenir de la sortie d’Egypte.

וְשַׁבַּת קָדְשֶׁךָ

Et Ton saint chabbat

בְּאַהֲבָה וּבְרָצוֹן הִנְחַלְתָּנוּ

avec amour et bienveillance Tu nous as donné en héritage

בָּרוּךְ אַתָּה ה’ מְקַדֵּשׁ הַשַּׁבָּת

Tu es source de bénédictions Hachem qui sanctifies le chabbat

rav Ovadia

Lumières du Chabbat – Quizz

Questions – Réponses

1. Un homme peut-il allumer les lumières de Chabbat en lieu et place de sa femme?

Si sa femme se trouve à la maison, c’est elle qui a la primauté d’allumer, car la mitsva lui incombe essentiellement.

2. Un femme qui avait l’usage d’allumer avant de prononcer la bénédiction, doit-elle modifier ses habitudes et allumer après avoir récité la bénédiction?

Oui, absolument2

3. Quel moment est-il le plus propice pour prier pour ses enfants?

Après l’allumage des lumières de Chabbat, il est recommandé que la femme prie pour son mari, ses enfants et pour le peuple d’Israël3.

4. Une nouvelle mariée doit elle réciter la bénédiction שהחיינו lorsqu’elle allume les lumières de Chabbat pour la première fois?

Non4.

5. Quel est le moment idéal pour allumer les lumières du Chabbat?

Le moment idéal est d’allumer vingt minutes avant le coucher du soleil5.

6. A partir de quand peut on allumer les lumières de Chabbat?

En cas de nécessité il est possible d’avancer l’heure de l’allumage, jusqu’à une heure et quart saisonnière avant la tombée de la nuit (plag hamin’ha)6. (une heure saisonnière équivaut au douxième du nombre d’heures réelles que comprend une journée depuis l’aube jusqu’à la nuit.)

7. Une femme qui a oublié d’allumer les lumières du Chabbat, et ne s’en souvient qu’après l’heure du coucher du soleil, que doit-elle faire?

Elle-même ne peut plus allumer. Si la maison est éclairée par la lumière électrique, elle ne fera rien. Si la maison n’est pas éclairée par la lumière électrique, elle pourra demander à un non juif d’allumer la lumière, tant que la nuit n’est pas tombée7.

8. Plusieurs familles sont réunies ensemble le Chabbat, comment doit-on procéder?

Si chaque famille possède sa propre chambre, une seule personne allumera les lumières de Chabbat dans la salle à manger avec bénédiction, les autres allumeront dans leur chambre respective avec bénédiction.

9. Les jeunes filles pourront-elles allumer avec bénédiction?

Il n’est pas d’usage dans les communautés séfarades que les jeunes filles allument les lumières du Chabbat, et si elles tiennent à le faire, elles peuvent allumer, à condition qu’elles ne récitent pas de bénédiction8.

10. Les jeunes étudiants de la yechiva ou de l’internat qui possèdent des chambres communes que doivent-ils faire?

Ils ont l’obligation d’allumer les lumières de Chabbat. Un seul et à tour de rôle allumera et acquittera de leur devoir les autres occupants de la chambre9.

11. Où faut-il allumer les lumières de Chabbat?

L’endroit idéal est la salle à manger face à la table où le repas chabbatique du soir est consommé10. Un invité qui rentre dormir chez lui après le repas, devra allumer chez lui, et devra veiller à ce que les lumières chabbatiques soient encore allumées à son retour.

12. Doit-on allumer les lumières de Chabbat à la synagogue?

Non, car l’allumage des lumières chabbatiques n’a été institué que dans les maisons privées11.

13. Que doit-on utiliser pour l’allumage des lumières?

Il est préférable et recommandé d’utiliser de l’huile d’olive avec une mèche en coton ou une veilleuse, mais l’usage des bougies de paraffine est aussi largement répandu12.

14. Dans le cas extrême où il n’y aurait ni bougies ni huile pour allumer, que faire?

Dans ce cas exceptionnel il est possible de s’acquitter de son devoir avec la lumière électrique. On pourra même réciter la bénédiction avant d’allumer13.

15. Doit-on éteindre la lumière électrique avant d’allumer les lumières chabbatiques?

Il est fort recommandé de le faire, avant de prononcer la bénédiction. On s’efforcera aussi de penser à englober la lumière électrique au moment de la bénédiction. Pratiquement, on récitera la bénédiction, on allumera d’abord les lumières chabbatiques et ensuite la lumière électrique14.

16. Une femme qui a procédé à l’allumage des lumières chabbatiques, a-t-elle encore le droit de boire?

En cas de soif intense, elle peut boire avant le coucher du soleil de l’eau, du café, ou du thé15.

NOTES:

1. ‘H.O Chabbat 1, p.163

2. ‘H.O Chabbat 1, p.165 et suiv.

3. ‘H.O Chabbat 1 p.177

4. ‘H.O Chabbat 1 p.178

5. ‘H.O Chabbat 1 p.182

6. ‘H.O Chabbat 1 p.182

7. ‘H.O Chabbat 1 p.187

8. ‘H.O Chabbat 1 p.194

9. ‘H.O Chabbat 1 p.202

10.‘H.O Chabbat 1 p.203

11. ‘H.O Chabbat 1 p.206

12. ‘H.O Chabbat 1 p.209

13. ‘H.O Chabbat 1 p.212

14. ‘H.O Chabbat 1 p.215

15. ‘H.O Chabbat 1 p.226

Paracha Béhar 5774

D.ieu  parla à Moïse au mont Sinaï, en disant : « Parle aux enfants d’Israël et dis-leur : Quand vous serez entrés dans le pays que Je vous donne, la terre sera soumise à un chabbat pour D.ieu. Six années tu ensemenceras ton champ, six années tu travailleras ta vigne, et tu en recueilleras le produit.   Mais, la septième année, un chômage absolu sera accordé à la terre, un chabbat pour D.ieu. Tu n’ensemenceras ton champ ni ne tailleras ta vigne.

Le produit spontané de ta moisson, tu ne le couperas point, et les raisins de ta vigne intacte, tu ne les vendangeras pas : ce sera une année de chômage pour le sol.

Le sol en repos sera à vous pour la consommation : à toi, à toncesclave, à ta servante, au mercenaire et à l’étranger qui habitent avec  toi.

Ton bétail même ainsi que les bêtes sauvages de ton pays, pourront se nourrir de tous ces produits.

(Lévitique 25, 1-7)

 

La Chemita — l’année sabbatique — est tout d’abord caractérisée par un sabbat en faveur de D.ieu. L’idée qui se manifeste à travers cette institution est immédia­tement perceptible : c’est l’hommage de la nation qui remet le sol national à Celui dont elle le détient. Elle exprime ainsi la conviction que la terre nationale ne peut devenir propriété complète du peuple que dans la mesure où D.ieu la lui accorde. Le chabbat de la semaine et l’année sabbatique de la vie collective se situent sur le même plan : dans les deux circonstances se reflète la conception éminemment juive de D.ieu, Créateur et Maître absolu de toute création : D.ieu n’est pas seulement à l’origine de toutes choses, mais il en reste le seul propriétaire. Lui remettre notre œuvre de la semaine, ou nos produits de l’année, signifie Sa reconnaissance comme véritable chef, qui détient seul, et d’une manière permanente, tout pouvoir productif, et qui est la seule source de bénédictions.

L’aspect social de la Chemita  est mis en valeur.  Le cumul des motifs moral, religieux, éthico-social, national, spirituel, agricole et enfin messianique et cosmologique a donné à cette prescription une valeur exceptionnelle. Elle s’exprime dans ce sens qu’elle n’est valable que lorsque «tous les habitants d’Israël vivent dans leur pays». Aussi longtemps que ce n’est pas le cas, l’idéal d’Israël ne sera pas accompli et il est impossible de la réaliser à fond. L’aspect moral est décrit par l’auteur de Séfer Ha’hinoukh : «Si, d’autre part, D.ieu nous a prescrit non seulement de laisser reposer la terre pendant cette année, mais d’abolir tout droit de propriété sur ses produits, c’est pour que l’homme se souvienne que la nature du sol et ses propriétés ne sont pas la raison suffisante des produits qu’il nous donne, que la terre a un Maître supérieur à ses possesseurs et que, lorsqu’il le désire, Il commande à ses derniers d’en abandonner les fruits.

La pratique de ce commandement a d’autres avantages encore. Il développe la générosité, celle-ci consistant essentiellement à donner sans espoir de récompense. Il augmente la confiance en D.ieu : celui qui a en effet le courage de faire abandon, tous les sept ans, de tous les produits de ses terres et de l’héritage de ses pères, celui qui en use ainsi toute sa vie durant ne succombera jamais à l’avarice ou à un  manque  de   confiance  en  D.ieu. »

L’auteur du Qeli Yakar écrit que l’année sabbatique constitue également un facteur de rapprochement et de paix. Personne, pas même le plus pauvre, ne sème ni ne récolte, personne n’a droit de propriété sur les produits de la septième année. Il y a là, sans aucun doute, un motif de bonne entente, la plupart des querelles ayant leur origine dans l’instinct de propriété qui fait dire, à l’un comme à l’autre : « Tout ceci m’appar­tient».

Pendant la septième année du moins, tous son égaux et c’est là le secret de la paix. En outre l’année sabbatique nous enseigne, d’une façon exceptionnelle, et la foi et la confiance en D.ieu.

 

Au point de vue agricole, Maïmonide  (Guide des Egarés 3, 39)  avance que «l’année sabbatique» s’explique  aussi  par  l’idée  qu’en  restant  en friche  la terre se bonifiera et deviendra plus fertile.

Na’hmanide décrit «l’année sabbatique» au point de vue national.  Il estime que la Torah a l’intention de défendre de vendre définitivement des terrains à ceux qui ne les rendraient pas au Jubilé. Car «à D.ieu est toute la terre et Il dispose de ses habitants comme Il l’entend».

Le Rav Kook (Introduction à Chabbat Haaretz) voit, dans l’arrêt imposé aux conditions habituelles du travail, à la poursuite du gagne-pain, aux transactions commerciales (la remise des dettes se rattache évidemment à tout cet ensemble), «dans le renoncement à ce sacrilège que constitue le souci excessif de la propriété individuelle », autant de moyens pour purifier l’âme et pour permettre aux dispositions surnaturelles dont a été dotée l’âme du peuple de trouver leur épanouissement.

Une année de repos complet est une nécessité pour le peuple comme pour la terre, année de tranquillité et de paix profondes, sans oppresseur ni tyran : « Il n’exercera pas de contrainte contre son prochain et son frère, dès qu’on aura proclamé la rémission en l’honneur de l’Eternel» (Deutéronome 15, 2). Plus de droit de propriété faisant valoir ses exigences : une paix surnaturelle plane sur tout ce qui vit. « Ce que produira la terre pendant son chabbat vous servira de nourriture, à toi, à ton serviteur et à ta servante, à ton mercenaire et à l’étranger qui demeurent avec toi, à ton bétail et aux bêtes sauvages de ton pays : tout son produit servira de nourriture » (Lévitique 25, 6). L’intransigeance habituelle de l’instinct de propriété ne vient plus profaner la loi sainte concernant tous les produits du sol de cette année, et la convoitise aiguisée par le commerce tombe dans l’oubli : « Pour la nourriture, dit le texte, et non pour le commerce ».

La générosité règne ainsi que la reconnaissance pour la bénédiction divine que constituent les produits du sol : « pour la nourriture et non pour la perte » (Pessa’him 52), où se trouve précisée l’interdiction de laisser se perdre un produit pouvant servir à l’alimentation.

L’homme revient à son état naturel, la santé, au point de n’avoir plus besoin de remèdes conçus pour des maladies, qui, la plupart, résultent d’une rupture d’équilibre due à la méconnaissance de sa véritable nature spirituelle et matérielle : « pour la nourriture et non pour les médicaments» (Soucca 40a).

     Adapté à partir de LA VOIX DE LA TORAH

Paracha Emor 5774

Voici les solennités de D.ieu, convocations saintes, que vous célébrerez en leur saison. (Lévitique 23, 4)

Le cycle annuel des solennités sacrées correspond aux sept étapes qui constituent, dans l’évolution historique, les phases successives de la création du peuple juif. Grâce à ces fêtes, la nation se retrempe dans l’atmosphère exaltante de ses origines et, en traversant à nouveau les étapes successives, elle puise chaque année de nouvelles forces morales et spirituelles aux sources mêmes de sa création.

Le cycle annuel débute par la fête de Pessa’h, consacrée à l’amour naissant d’Israël et de son D.ieu qui fit éclore le germe de son existence nationale. Cette fête correspond à la phase initiale, inaugurée par Abraham, le père des croyants, mû par son amour infini de D.ieu et des hommes (‘héssed).

    Chavouot, la fête des Semaines, marque la seconde étape. Elle commémore le vœu d’obéissance éternelle par lequel la nation accueillit la Torah sur le mont Sinaï. Elle correspond à la phase d’Isaac, qui ajouta à l’amour ardent du premier patriarche le complément nécessaire : l’obéissance absolue aux ordres divins, comme il le manifesta en faisant lier son corps sur l’autel, pour faire le sacrifice de sa personne à D.ieu. Cette discipline inconditionnelle est devenue le second trait caractéristique de la nation (guévoura).

 

L’étape suivante est représentée par la fête de Souccot  qui réunit toute la famille dans la Tente sous le signe de l’harmonie et de la joie confiante à l’ombre du Tout-Puissant. Cette étape porte le cachet du patriarche Jacob qui réalisa en sa personne la synthèse de l’amour et de l’obéissance et qui fonda sur cet héritage des pères l’éducation de ses douze fils. Il institua en Israël l’idéal de la vie familiale basée sur la tradition ancestrale  (tif-érét).

La fête de Souccot a un prolongement qui constitue une solennité indépendante. C’est la fête de clôture (Chemini ‘Atsérét  et Sim’hat  Torah), consacrée à la joie de la Torah. Elle nous fait revivre la phase historique caractérisée par la vie de Moïse qui transmet la constitution à son peuple, au nom de D.ieu (nétsa’h).

L’étape historique du pontife Aharon trouve son expression dans la fête des lumières, ‘Hanoucca, qui retient dans les traditions nationales le souvenir de la restauration  du  culte  au Temple  de Jérusalem,  sous  l’égide  des  prêtres  hasmonéens (hod) .

 

     Enfin, Pourim, la fête d’Esther, évoquant la résistance nationale d’Israël, matérialise l’esprit de Joseph, défendant héroïquement la position juive au milieu de l’entourage païen (yessod).

Quant à la septième étape, celle du Roi David, elle attend toujours sa réalisation définitive. La «fête de David» ne sera célébrée qu’à l’avènement du Messie, fils de David,  qui érigera  le Royaume  de  Dieu   (Amos  9, 11) :   «C’est  en  ce  jour  que  Je relèverai  la  tente  défaillante   de  David,   J’en   réparerai   les  brèches,   J’en   restaurerai les ruines, Je la rebâtirai comme au temps jadis » (malkhout).

Ces sept étapes de l’histoire d’Israël dérivent des éléments fondamentaux du système des Sefirot  de la Cabbale qui vont de ‘héssed à malkhout et qui marquent les degrés d’évolution des créations terrestres. Mais elles sont précédées des trois Sefirot  des sphères d’émanation de l’esprit pur et celles-ci se reflètent également dans le cycle annuel de nos fêtes. Elles trouvent leur expression dans les fêtes qui ne remontent pas à des événements historiques, mais qui sont consacrées à notre évolution spirituelle. La fête de Roch Hachana a pour objet de proclamer les vérités éternelles du domaine de la pensée (‘hokhma) et celle de Kippour est appelée à assurer le pardon de nos fautes par l’acte de techouva (retour à D.ieu), de la réflexion, de l’autocritique et de la méditation (bina). Dans la décade des éléments fondamentaux, la première Sefira est désignée sous le nom de (qétér), couronne. Elle représente le monde irrationnel et transcendant, ou le point culminant d’où jaillit l’éclair de l’illumination intellectuelle, la première révélatrice, le début du processus.   (D’après Pardés Rimonim de  Rabbi Moché  Cordovéro.)

Puis, vous compterez chacun, depuis le lendemain de la fête, depuis le jour où vous aurez offert le ‘omer du balancement, sept semaines, qui doivent être entières. Vous compterez jusqu’au lendemain de la septième semaine, soit cinquante jours, et vous offrirez une oblation nouvelle à D.ieu. (Lévitique 23, 15-16)

La prescription qui concerne la femme, dite nidda (pendant son cycle menstruel) en vue de sa purification, commence également par les mots :  »Elle  comptera pour elle ». (Lévitique 15, 28)

Nos Sages en ont tiré la conclusion suivante. Les enfants d’Israël eurent besoin d’une période pour se délivrer de l’impureté égyptienne qu’ils avaient contractée en vivant parmi les païens. Comme une femme nidda, ils devaient se purifier par une abstinence au septuple (de semaines, en raison de l’extrême gravité de leur impureté). Ensuite ils purent s’unir à leur D.ieu. C’est la nuit de Chavouot qui est consacrée à cette sainte union. Aussi est-elle marquée de nos jours par l’usage de veiller pendant cette nuit. De même il est dit :             « Quand la rosée tomba de nuit sur le camp…». (Nombres  11, 9)

Quant à l’immersion dans l’eau, dont le mikwé est le symbole, elle est représentée par le bain de la Torah, dans laquelle nous nous «trempons» au cours de cette nuit. Ainsi le compte de sept semaines doit nous aider à nous perfectionner.

La fête de Pessa’h nous avait été donnée gratuitement par D.ieu, mais, une fois le cadeau fait, il s’agit pour nous de remonter les quarante-neuf degrés d’impureté, et il y a en contrepartie quarante-neuf degrés de pureté. Nous les montons un par un et pensons à chaque mouvement au degré de pureté compris en ces jours d’après l’enseignement  de  la  Cabbale.

Arrivés à cette fin, nous avons accompli la mitsva qui nous rend dignes de recevoir une nouvelle fois la Torah car nous avons employé la liberté reçue à Pessa’h pour la parer d’un contenu qui nous fait mériter la fête de Chavouot.

 

 

 

Chapitre 26 – De la vertu de la sainteté

Traduit du Messilate Yécharim (Le sentier de rectitude) de Rabbi Moché ‘Hayim Luzzato

La sainteté se présente à nous sous  un double aspect : aspect d’exercice volontaire et d’effort au début, aspect de récom­pense céleste et de don gratuit à son couronnement. En d’autres termes, l’homme commence par se sanctifier lui-même et reçoit, en fin de compte, la sanctification d’En-Haut.

C’est ce qu’ont enseigné nos Sages. « Si l’homme se sancti­fie quelque peu, il se voit sanctifié encore bien davantage ; se sanctifie-t-il ici-bas, il reçoit la sanctification d’En-Haut ». (Yoma 39 a)

En quoi consiste son effort ? A se séparer et à se déraciner entièrement du monde matériel pour s’attacher constamment, à toute heure et à tout instant, à D.ieu. C’est la raison pour laquelle les prophètes sont appelés anges, ainsi qu’il est dit au sujet d’Aaron :

«Les lèvres du prêtre sont les gardiennes du savoir. C’est à lui qu’on s’adresse pour connaître la Loi, car il est un ange de Hachem Tsebaot ». (Malachie  2, 7)

Ailleurs, il est écrit de même : «Ils offensaient les anges de D.ieu, méprisaient Ses paroles et se jouaient de Ses prophètes». (2 Chroniques 36, 16)

Même au moment où l’homme saint est pris par les occupations matérielles indispensables à sa vie physique, son âme ne se départ pas de son désir suprême, l’attachement, ainsi qu’il est écrit : « Mon âme est attachée à Ta suite Ta droite me sou­tient ». (Psaumes 63, 9)

Cependant, il faut reconnaître qu’il est impossible à un homme de parvenir par ses propres forces à un degré d’élé­vation qui dépasse ses moyens. Car, en fin de compte, c’est un être composé de matière, fait de chair et de sang. C’est pour­quoi nous avons dit que le couronnement de la sainteté était un don gratuit.

Tout ce que l’homme peut faire, c’est de s’employer à atteindre la connaissance véritable et à étudier sans relâche les règles de la pratique de la sainteté. Mais, finalement, c’est le Saint, béni soit-Il, qui le guidera sur la voie qu’il désire suivre, fera résider Sa sainteté sur lui et le sanctifiera. C’est alors seulement que l’homme réussira à s’attacher à Lui, béni soit-Il, de façon constante. Ce que la nature lui refuse, le Saint béni soit-Il, le lui donnera par Son aide et Son assistance ainsi qu’il est écrit : « Il ne refuse aucun bien à ceux dont les voies sont intègres ». (Psaumes 84, 12)

C’est ainsi qu’il faut comprendre la sentence  que nous avons rappelée plus haut : «Si l’on se sanctifie un peu » fait allusion aux progrès que l’homme peut réaliser par son propre effort. «Il se voit sanctifié davantage » par l’aide que lui accorde le Saint, béni soit-Il, ainsi que nous l’avons exposé.

Et, de fait, l’homme dont les efforts sont sanctifiés par le Créateur atteint un niveau où ses actions matérielles elles-mêmes prennent une valeur de vraie sainteté.

Nous en avons une preuve dans ce commentaire que nos Sages donnent à la consommation, prescrite par la Loi des viandes offertes en sacrifice sur l’autel : « Les prêtres les mangent et ceux qui les ont apportées obtiennent, par là, le pardon de leurs fautes». (Pessa’him 59 b)

   Ceci va nous permettre maintenant d’éclairer la différence qu’il y a entre la pureté et la sainteté.

Pour l’homme pur, les actions matérielles ne sont rien de plus que des nécessités de la vie et c’est dans cet esprit qu il les accomplit. Il en résulte que ces actions perdent le caractère défectueux qui leur vient de leur nature matérielle et deviennent pures, sans toutefois entrer, pour cela, dans la catégorie des actions saintes car, si on avait pu, on aurait préféré s’en dispenser.

L’homme saint, par contre, uni sans cesse à son D.ieu et dont l’âme, transportée d’amour et de vénération pour son Créateur, chemine parmi les Intellects purs, est comparable à l’homme qui marche devant D.ieu sur la terre des vivants pour l’éternité, alors qu’il se trouve encore en ce monde ici-bas. .

Aussi sa propre personne est-elle élevée au rang du sanctuaire, du Temple et de l’autel. Telle était la pensée de nos Sages lorsque dans un commentaire allégorique du verset: «D.ieu s’en alla d’au dessus de lui »,  ils disaient : « Nos Pères… Abra­ham, Isaac et Jacob sont eux-mêmes le char céleste». (Genèse Rabba 82, 6)

Ailleurs, cette idée est formulée ainsi : « Les Justes sont le char céleste », car la Majesté divine repose sur eux comme elle reposait sur le Temple de Jérusalem. Aussi la nourriture qu’ils consomment peut-elle être assimilée au sacrifice qui était consumé par le feu de l’autel.

Or nous savons que le fait d’être offert devant la Majesté divine conférait à tout ce qui était apporté sur l’autel une telle dignité et une telle importance que, du même coup, la bénédic­tion se répandait, de par le monde entier, sur tous les êtres ou les produits de la même espèce. Il en va de même pour la nour­riture et la boisson que l’homme saint vient à consommer : son geste confère à la nourriture et à la boisson la même dignité que leur aurait valu le fait d’être offerts sur l’autel lui-même. C’est pourquoi nos Sages nous enseignent :

« Quiconque homme qui apporte un présent à un Sage est considéré comme s’il offrait les prémices au Temple ». (Quetoubot 105 b)

« Prodiguez du vin aux Sages, en remplacement des libations ». (Cf. Yoma 71 a) 

Non pas, ce qu’à D.ieu ne plaise, que les Sages soient por­tés sur la bonne chère et la boisson en sorte qu’il faille les gaver comme des gloutons. La vérité est, comme nous l’avons déjà exposé, que les disciples des sages, étant donné que leurs voies et leurs actions sont empreintes de sainteté, sont effecti­vement comparables au sanctuaire et à l’autel, du fait que la Majesté divine repose sur eux tout comme elle reposait sur le sanctuaire. Il en résulte que le présent qu’on leur fait équivaut à l’offrande apportée à l’autel, et que leur offrir une boisson équivaut à remplir les coupes de libation.

 

De la même façon, tout objet dont ont fait usage des hommes vivant dans un attachement constant au Saint, béni soit-Il, acquiert du fait de ce contact avec le Juste, une dignité et une valeur éminentes. Cette vérité est illustrée par cet épisode de la vie de Jacob où il est dit qu’il prit des pierres de l’endroit et qu’il s’en fit un chevet. « Ceci nous indique, dit Rabbi Isaac, que les pierres se réunirent en un seul bloc, chacune d’elles prétendant : c’est sur moi que ce juste doit reposer sa tête». (‘Houlin  9 b)

 

En résumé, la sainteté consiste pour l’homme à s’attacher constamment à D.ieu, à un point tel que, quelle que soit l’action qu’il accomplisse, il ne vienne jamais à se séparer de Lui ni à s’en éloigner. Il en résulte qu’il est bien plus vrai de dire que les objets dont il s’est servi ont gagné en dignité par l’usage qu’il en a fait, que de prétendre que la constance de son attachement à Dieu et le degré d’élévation auquel il était parvenu ont souffert du fait qu’il s’est servi d’objets matériels. Et sans doute la condition de tout ceci est que son esprit et sa pensée, soient concentrés sans cesse sur la grandeur, la transcendance et la sainteté du Saint, béni soit-Il, au point qu’il puisse être considéré comme s’étant lié, dès ce monde-ci, à la cohorte des anges célestes. Or nous avons déjà fait remarquer que tout ce que l’homme pouvait faire en ce sens, c’était de déployer toute son énergie et ses efforts à la poursuite de ce but, en supposant bien entendu, qu’il se trouve déjà en possession des précieuses vertus dont nous avons parlé jusqu’ici, depuis la circonspection jusqu’à la crainte du péché.

« C’est avec cela qu’il se présentera dans le s anctuaire» s’il veut que ses efforts soient couronnés de succès. Car il va sans dire que si les vertus de base lui font défaut, il fera figure de profane, d’homme entaché d’un vice irrémédiable à qui s’applique le verset : «Le profane n’en approchera pas. » (Nombres 18, 4)

 

Si, par contre après s’être soumis à toute cette discipline préliminaire, il s’applique sans relâche, avec toutes les ressources de l’amour el de la crainte, à saisir la grandeur du Saint, béni soit-Il, et son insondable sublimité, il parviendra à se détacher progressivement des contingences matérielles et, dans tous ses faits et gestes, à concentrer son cœur sur les secrets de l’attachement vrai à D.ieu. C’est alors que l’Esprit d’En-Haut se répandra sur lui, que le Créateur, béni soit-Il, fera reposer Son nom sur lui, comme Il le fait pour tous ses saints, et qu’il deviendra lui même absolument semblable à un ange de D.ieu, toutes ses actions, même les plus humbles et les plus matérielles, prenant une valeur de sacrifices et de culte rendu à D.ieu.

 

Il est bien certain, dans ces conditions, que l’acquisition de cette vertu nécessite une abstinence soutenue, une réflexion intense sur les secrets de la Providence suprême et les mystères de la création, enfin la connaissance de la sublime grandeur du Saint, béni soit-Il, et de ses titres de gloire, jusqu’à ce qu’il soit attaché étroitement à Lui et qu’il sache diriger comme il convient sa pensée tout en continuant à vivre sa vie sur terre. C’est ainsi que jadis, le prêtre, pendant même qu’il égorgeait la bête du sacrifice, recueillait son sang ou l’aspergeait, devait n’avoir en pensée qu’un but : obtenir du Saint, béni soit-Il, par ces actes, la bénédiction, la vie et la paix. Si ces conditions ne sont pas réalisées, il est impossible à l’homme de parvenir jusqu’à ce degré de perfection. Il restera, à tout le moins, enta­ché de grossière matérialité, comme tous les autres mortels. L’homme se trouvera, par contre, grandement aidé, dans l’ac­quisition de cette vertu, par la pratique fréquente de l’isolement et de l’abstinence en sorte que, par l’élimination des facteurs de trouble, son âme pourra, avec des forces accrues, s’attacher au Créateur.

 

Quant aux obstacles qui nuisent à l’acquisition de cette vertu, ce sont avant tout une connaissance défectueuse des vérités essentielles et l’excès des rapports sociaux. C’est là, en effet, que tout ce qu’il y a de matériel en l’homme trouve un aliment, un excitant, et un surcroît de force, cependant que l’âme prise à ce piège, cherchera en vain à s’évader de cette prison. Si, par contre, l’homme rompt tous ces liens, se confine dans la solitude et se prépare à mériter que l’esprit de sainteté repose sur lui, on le fait avancer sur le chemin qu’il s’est choisi lui-même et son âme, forte de l’aide d’En-Haut, qui lui est accor­dée, triomphant des sollicitations du corps, parvient à s’attacher à la sainteté de Dieu et à atteindre, grâce à Lui, une perfection supérieure. De là, s’élevant à un degré encore plus élevé, elle pourra se hausser jusqu’à l’Esprit Saint, lorsque sa pénétration aura déjà dépassé les bornes de l’entendement humain.

 

Enfin son attachement à D.ieu peut atteindre un tel degré qu’il se verra confier le secret de la résurrection des morts, tout comme il fut confié à Élie et à Elisée. C’est bien là la preuve la plus éclatante de la force de son attachement au Saint, béni soit-Il, qui est la source de vie et qui dispense la vie à tout ce qui existe. Car, bien que nos Sages aient dit : «Il y a trois clefs que D.ieu ne confie à aucun intermédiaire,  l’une d’elles livre le secret de la résurrection des morts » (Taanit 2 a), celui dont l’attachement au Saint, béni soit-Il, est parfait peut tirer de Lui le pouvoir qui pourtant, plus que tout autre, Lui appartient en propre : celui de donner la vie. Aussi la sentence qui nous a servi de point de départ se termine-t-elle ainsi : «La sainteté conduit à l’esprit saint et l’esprit saint conduit à la résurrection des morts ». (Avoda zara 20 b)