matane torah

PARACHAT YITRO 5776- LE DON DE LA TORAH : DOUBLE TABLE D’ALLIANCE

Comme on le sait, les commandements de la Torah sont divisés en deux catégories : celles de l’homme envers D.ieu et celles de l’homme envers son prochain. Les Tables de la loi étaient composées de deux Tables semblables, l’une comportant des devoirs entre l’homme et D.ieu, l’autre les devoirs entre l’homme et son prochain. Cette distinction se retrouve dans deux catégories de lois : les ‘houqim et les michpatim. Les ‘houqim, inaccessibles à l’entendement humain, sont des lois entre l’homme et D.ieu. Les michpatim désignent des lois logiques régissant les rapports entre l’homme et son prochain. Rachi explique que, contrairement aux ‘houqim qui sont des « décrets du Roi », les michpatim auraient pu être émis par les peuples eux-mêmes. Tout le monde admet aujourd’hui que ces lois constituent le fondement de l’ordre social de l’humanité.

Lorsque nous lisons la paracha de Yitro – la grandeur du don de la Torah, de la Révélation du Sinaï, l’importance des préparatifs, la purification des enfants d’Israël et leur attente que D.ieu Lui-même s’adresse à eux pour leur révéler Sa Loi – on est presque déçu, pourrait-on dire, de constater que l’homme aurait pu découvrir par lui-même plus de la moitié des dix commandements !

La preuve en est que lorsqu’en étudiant la Torah, on aurait pu trouver une halakha par la déduction logique, le Talmud pose la question : pourquoi la Torah cite-t-elle cette loi que nous aurions pu la découvrir par nous-mêmes».

La question se pose, a fortiori, lors du don de la Torah où D.ieu Lui-même est descendu sur le Mont Sinaï pour nous donner des lois que nous aurions pu instituer nous-mêmes !

Le Tout-Puissant avait une intention bien précise en nous donnant des ‘houqim et des michpatim gravés une Table double : les deux Tables n’étaient pas distinctes mais indissolublement liées. Nous comprenons bien que les ‘houqim sont à accomplir car D.ieu nous les a ordonnés puisque nous n’en saisissons pas le sens. Or, D.ieu nous a aussi ordonné les michpatim pour que nous les accomplissions exactement dans le même esprit, pour obéir à Sa Volonté et non pas parce que ces mitsvot sont bonnes pour nous-mêmes ou pour la société.

Qu’avons-nous gagné à ce que ces derniers commandements soient décrétés par D.ieu ?

Au niveau du mérite : « Celui qui agit parce qu’il en a reçu l’ordre est plus grand que celui qui agit sans en avoir reçu l’ordre » disent nos Sages. Quiconque fait une bonne action non pas par tendance naturelle ou par intérêt mais tout simplement parce que c’est un commandement divin, accomplit la mitsva de façon plus désintéressée. Son acte sera donc d’autant plus méritoire.

Au niveau de la perfection de l’acte : sachant que la mitsva émane de la volonté de D.ieu l’homme l’accomplira de façon intégrale exactement D.ieu l’a demandé sans l’accommoder au gré de ses besoins ou de son bon vouloir.

Les michpatim, les commandements logiques tels que « tu ne tueras point, tu ne voleras point… » ne sont pas soumis à l’appréciation de chacun selon la flexibilité aléatoire de sa conscience !

On comprend aisément la difficulté des peuples à accepter les ‘houqim, ces décrets incompréhensibles à l’entendement humain. Ce que nous saisissons mal c’est pourquoi ont-elles refusé la Torah en se déclarant incapables de se soumettre à des michpatim tels que « Tu ne tueras point, Tu ne voleras point… » !

Ces lois élémentaires ne sont-elles pas les règles sociales indispensables à toute société sous peine de sombrer dans l’anarchie et la loi de la jungle ? En réalité, les nations ne s’attendaient pas à ce que ces michpatim qu’elles pouvaient très bien instituer elles-mêmes leur soient dictés par D.ieu « S’il en est ainsi, pensèrent-elles, nous ne pourrons pas nous contenter d’observer ces commandements en les adaptant à nos intérêts. Il nous faudra les accomplir scrupuleusement et à la lettre ! » Cela, les peuples du monde ne pouvaient l’accepter. Or, c’était pour leur démontrer la nécessité d’une loi révélée et absolue, que D.ieu a choisi de présenter justement cette catégorie de mitsvot aux nations. Il désirait leur prouver que, vu la subjectivité des législateurs, toute législation d’origine humaine ne pourra jamais s’imposer comme justice absolue. Elle sera toujours contestable par définition

Seules les lois d’origine divine, dégagées de toute subjectivité peuvent maintenir une ligne réellement morale. Mais les nations sollicitées, refusant de soumettre leurs lois sociales à l’étalon de l’absolu divin, ont rejeté la Torah.

Nous, Juifs, qui avons dit « Na ‘assé vénichma »- nous ferons et nous écouterons », accomplissons les michpatim au même titre que les ‘houqim. Pour nous, les deux Tables de la Loi sont étroitement liées. Nous devons accomplir chaque commandement envers notre prochain de façon intégrale selon toutes les règles que D.ieu nous a édictées pour la seule et unique raison qu’il nous l’a ordonné. L’interdiction de voler s’applique à chaque centime. « Tu ne tueras point ! » tranche implacablement les controverses à propos de l’avortement et de l’euthanasie…

Seul le peuple juif a compris la nécessité d’une loi révélée et c’est pourquoi il est le seul à détenir un système de lois qui resteront à jamais morales et infaillibles.

(adapté à partir de Imré Cohen)

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>