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LOIS ET COUTUMES

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La  fête de Chavouout  est caractérisée par un nombre de lois et coutumes qui la différencient des autres fêtes de pèlerinage.

Dans de nombreuses communautés traditionnelles, les fidèles restent éveillés durant la nuit de Chavouot qu’ils consacrent à l’étude de la Torah notamment au Tikoun durant lequel sont lus les premiers et derniers versets de toutes les sections hebdomadaires de la Torah et ceux des prophètes et hagiographes, ainsi que certains morceaux choisis du Zohar, et la liste des 613 mitsvot.

Certaines communautés ont l’habitude de lire le jour de fête, le livre des Psaumes conformément à la tradition selon laquelle le Roi David serait éteint le jour de Chavouot.

Dans d’autres communautés, on a l’usage de lire les azharot (enseignements oraux en forme de poèmes).

La coutume veut que l’on consomme des aliments lactés durant la fête. Elle a pour origine le fait que le jour du don de la Torah, il n’y ait pas eu assez de temps pour préparer un repas carné, chacun étant occupé à se préparer physiquement et spirituellement à recevoir la Torah.

Le livre de Ruth est intégralement lu pendant la fête. L’engagement spirituel de Ruth et sa fidélité sans faille au peuple et à la foi de Naomi, illustrent la leçon capitale de Chavouot : fête de l’indéfectible fidélité du peuple juif à la Torah reçue ce jour.

Quizz sur Chavouot

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Questions- Réponses

Les décisions du R.O.Y (Rav Ovadia Yossef chalita )

1. Pourquoi cette fête s’appelle-t-elle la fête de Chavouot, la fête des semaines ?

La fête de Chavouot tombe le 6 Sivan après le compte du Omer qui dure 49 jours, soit sept semaines, et nos Sages ont expliqué pourquoi la fête de Chavouot  est–elle dépendante du compte du Omer, ce qui n’est pas le cas pour les autres fêtes, car nos ancêtres en Egypte ont reçu la nouvelle de la sortie d’Egypte en même temps que celle du don de la Torah qui devait avoir lieu 50 jours après la sortie d’Egypte.

On trouve d’ailleurs une allusion dans le mot תעבדון qui comporte un “noun’’ supplémentaire en fin de mot ayant pour valeur numérique 50. Après leur libération de l’esclavage, nos ancêtres comptèrent jour après jour manifestant ainsi leur impatience de recevoir la Torah[1].

2. Pourquoi a-t-on l’usage de décorer la synagogue de fleurs et de plantes a l’occasion de la fête de Chavouot ?

L’usage provient d’un enseignement de nos Sages (Talmud Chabbat 88b) qui nous relate le don de la Torah. « Chaque parole qui émanait de D.ieu embaumait le monde entier de parfums comme il est dit :… (Cantiques des Cantiques 5,13).

D’autre part, le Talmud Roch Hachana 16a nous enseigne que la fête de Chavouot représente le jour du jugement des arbres fruitiers[2].

3.  Doit-on allumer les lumières en l’honneur de Yom Tov ?

C’est une mitsva d’allumer les lumières en l’honneur de Yom Tov[3].

  • Si le soir de fête tombe un jour de semaine, il faut réciter la bénédiction suivante : « Baroukh …..lehadlik ner chel yomtov.« 
  • Si le soir de fête tombe un vendredi soir, il faut réciter la bénédiction suivante : « Baroukh …..lehadlik ner chel chabbat vechel yom tov.« 
4. Doit-on réciter la bénédiction שהחיינו   en allumant les lumières de Yom Tov ?

A priori, les femmes qui allument devront s’abstenir de réciter cette bénédiction au moment de l’allumage, mais devront s’en rendre quittes lors du kiddouch.

Cependant, on ne doit pas s’opposer avec force, contre celles qui ont l’usage de la réciter au moment de l’allumage des lumières de Yom Tov. Par contre, elles devront le faire après avoir allumé une lumière au moins. Dans ce dernier cas, elles ne devront pas répondre « amen » lorsqu’elles écouteront la récitation de cette même bénédiction pendant  le kiddouch[4].

5. Quand doit-on allumer les lumières de Yom Tov ?
  • Si la fête tombe un soir de semaine ou un vendredi soir, il est d’usage d’allumer les lumières de Yom Tov vingt minutes avant le coucher du soleil, comme tous les vendredis en l’honneur du Chabbat[5].
  • Si la fête tombe un samedi soir, il faut allumer après la sortie du Chabbat, après avoir prononcé la formule : « Baroukh hamavdil ben kodech lekodech ».

Cependant les femmes qui ont l’usage de prier Arvit sont dispensées de réciter cette formule, du fait qu’elles ont déjà récité la formule de havdala entre le Chabbat et les fêtes (vatodi’énou) dans la amida.

Dans ce cas, ainsi que pour le deuxième soir de fête, on allumera à partir d’un feu déjà existant [allumer un feu nouveau étant interdit le jour de fête].

6.  Doit-on attendre la nuit pour faire le kiddouch ?

Certains décisionnaires pensent qu’il faut attendre la nuit pour que les sept semaines séparant Pessa’h de Chavouot soient entières. D’autres décisionnaires pensent que l’on peut faire le kiddouch avant la tombée de la nuit.

Dans les contrées où le coucher du soleil est tardif, et attendre la nuit peut provoquer certains désagréments, on peut adopter l’opinion de ceux qui tolèrent de faire le kiddouch, et consommer le repas avant la tombée de la nuit. Dans ce cas, il est préférable si possible, de faire le kiddouch après le coucher du soleil, et de consommer une quantité de 27 g de pain après la tombée de la nuit[6].

7. Quelles différences y a t-il entre le kiddouch normal des fêtes et le kiddouch des fêtes quand la fête tombe samedi soir ?

Le kiddouch normal se compose de trois bénédictions :

-sur le vin ou jus de raisin : ..boré péri haguefen

-sanctification de la fête:…mekadéch yisrael vehazemanim.

- שהחיינו : chéhé’hiyanou vékiyémanou vihigui’anou lazeman hazé

Le kiddouch de fête à la sortie du Chabbat se compose de cinq bénédictions (יקנהז):

  • sur le vin ou jus de raisin: « ..boré péri haguefen »
  • sanctification de la fête: « ..mekadéch yisrael vehazemanim. »
  • sur la bougie : »..boré meoré haéch »
  • havdala: « ..hamavdil ben kodech lekodech »
  • שהחיינו : » ..chéhé’hiyanou vékiyémanou vihigui’anou lazeman hazé »
8.  Y a t-il une obligation de manger du pain le jour de fête ?

Il y a une obligation de consommer du pain pendant les repas de fête, le soir et le lendemain.

Cette obligation concerne aussi les femmes[7].

9 Pourquoi a t-on l’habitude de  rester éveillés toute la nuit et d’étudier la Torah, le soir de Chavouot ?

L’usage s’est étendu dans toutes les communautés de rester éveillés le soir de Chavouot et d’étudier la Torah jusqu’à l’aube comme il est écrit dans le Zohar :

  « Les anciens hommes de piété ne dormaient pas cette   nuit et se consacraient à l’étude de la Torah et disaient :

 Octroyons pour nous et notre descendance un héritage saint dans les deux mondes »

Il est dit aussi : « Ceux qui s’adonnent cette soirée à l’étude de la Torah (tikoun) et s’en réjouissent, seront inscrits dans le livre du souvenir, et le Saint béni soit-Il les couronnera de soixante-dix bénédictions. »

Nos sages ont expliqué que les enfants d’Israël, au moment de recevoir la Torah sommeillaient. Et il fallut que D. les réveille par des coups de tonnerre et par des éclairs. En guise de réparation de cette attitude de nos ancêtres, nous restons éveillés en nous consacrant à l’étude de notre sainte Torah[8].

10.  Au cours de la veillée d’étude on propose aux fidèles des boissons tout au long de la soirée. Si entre deux consommations,il s’est écoulé plus d’une heure et demie, doit-on refaire la bénédiction ?

On pas de ne refait pas de bénédiction sauf si on sort à l’extérieur de la synagogue ou du Beth  Hamidrach.

Il est bon cependant, de penser à  se rendre quittes lors de la première bénédiction en début de soirée, de toutes les consommations  qui vont suivre[9].


[1] ‘Hazon Ovadia Yom Tov p.304

 

[2] Idem p.317

 

[3] Idem p.305

 

[4] Idem p.306

 

[5] Idem

 

[6] ‘Hazon Ovadia  Yom Tov p.305

 

[7] Idem p.307

 

[8] Idem p. 309-310

 

[9] Idem p. 311

 

Introduction à Chavouot

LA FÊTE DE CHAVOUOT

GENERALITES

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C’est la deuxième des trois fêtes de pèlerinage. Elle est aussi appelée ‘Hag Hakatsir (fête des moissons), Yom Habicourim (jour des prémices), et enfin Zeman Matan  Toratenou (époque du don de notre Torah).

La désignation de cette fête par le terme de  Chavouot «semaines» découle du fait que la Torah prescrit de dénombrer les sept se­maines («supputation du  Omer » ) qui courent à partir du premier soir de Pessa’h, et au terme desquelles devait être observée la seconde fête de pèleri­nage, celle de Chavouot (Exode 34,22 ou Lévitique 23,15 ou Deutéronome 16,9-10).

Les trois jours qui précèdent la fête elle-même sont appelés chelochet yemé hagbalah («les trois jours de délimita­tion»  voir Exode 19, 11-12), pendant lesquels les règles de deuil qui régissent la période du Omer sont suspendues.

 Chavouot est également appelée ‘hag hakatsir («fête des Moissons»  Exode 23,16), ou encore yom habikourim («jour [de l’offrande] des prémices»  Nombres  28,26), rappelant que ce jour-là, les enfants d’Israël mon­taient au Temple de Jérusalem pour y por­ter une offrande de grâce. La littérature talmudique désigne communément la fête de Chavouot sous le nom de ‘atsèret, que l’on peut traduire par «assemblée so­lennelle». Pour la tradition rabbinique, atsèret signifie «conclusion de la fête» : les rabbins consi­dèrent, en effet, la fête de Chavouot comme le terme de celle de Pessah. Avec Cha­vouot, la marche vers la liberté s’achève et culmine, ce jour-là, avec le don de la Torah.

Dans la liturgie, la fête reçoit le nom de zeman matan Toraténou, (« époque du don de notre Torah»), que la tradition rab­binique situe au sixième jour du mois de Sivan (cf. Exode 19,1-16).

 Chavouot est la seule fête à la­quelle la Torah écrite  n’assigne aucune date pré­cise. En revanche, il est prescrit de compter sept semaines «depuis le lendemain du

chabbat, depuis le jour où vous aurez apporté la gerbe du balancement»  (Lévitique 23-15). La moisson du omer d’orge nouveau, marquait le début de la période du décompte des semaines et le cinquantième jour,  la fête  des prémices était proclamée.

Pour la tradition rabbinique, le terme « chabbat» utilisé par le verset qui prescrit le décompte   renvoie   au   premier  jour de Pessa’h, ce qui place le cinquantième jour le 6 Sivan.

A l’époque du Temple, Chavouot était pour les agriculteurs, l’occasion de monter à Jérusalem en joyeux cortège, pour y

présenter une partie des prémices de leurs récoltes (bicourim)  en offrande de grâce.

La michna  Bicourim offre une description fort évocatrice des préparatifs de cette cérémonie, et des nombreux rites qui  l’entouraient.

Après la destruction  du Temple, le contenu de la fête de Chavouot se réduisit et s’identifia à la commémoration de la révélation sur le mont Sinaï du don de la Torah, et de la déclaration divine des « Dix Commandements » devant l’assemblée du peuple d’Israël.