Le troisième commandement apparaissait en lettres flamboyantes, tournoyant dans les hauteurs célestes pendant que la voix divine environnait le peuple et l’exhortait en ces termes : O enfants d’Israël!
« Gardez-vous bien de jurer en vain par mon nom »
Ni de le proférer à l’appui du mensonge. Si vous prêtez serment, persévérez dans vos attestations, jusqu’à ce que la vérité éclate manifestement. Que votre serment soit exempt de défectuosité et de vice ; que votre témoignage soit sincère et irréfragable. Ne prononcez le nom de Dieu que dans un cas indubitable. Sachez que celui qui le profère irrévérencieusement sera perpétuellement puni par moi ; car le parjure cause la ruine des maisons et la destruction des monuments, dessèche les plantes, arrête les pluies bienfaisantes, procure de graves maladies et des souffrances à celui qui le commet, transforme une terre fertile en un désert inculte. Ecoutez ce que l’Eternel dit à ce sujet : « J’ai donné libre cours à la malédiction, pour qu’elle pénètre dans la maison du voleur et dans la maison de celui qui jure faussement par mon nom ; elle élira domicile au milieu de sa demeure et la ruinera avec sa charpente et ses pierres. »
Gardez-vous bien du faux serment et du faux témoignage, car je châtie sévèrement le parjure. Je récompense, au contraire, celui qui s’abstient de prêter par mon nom un serment faux, vain et mensonger ; qui n’habitue pas sa langue à tenir des propos indécents, ni à mentir ; qui révère le Nom de son Maître suprême et qui le craint ; qui ne prononce ce Nom auguste et redoutable du Tout-Puissant que sincèrement et sans arrière-pensée ; qui ne dit toujours que la vérité et qui prouve que la crainte de Dieu lui est constamment présente. Ainsi Idris (Enoch) prononça mon Nom et je l’ai élevé au-dessus de la voûte éthérée ; Noé en fit de même, et les eaux du déluge l’épargnèrent ; Abraham le proféra aussi, et je l’ai sauvé du feu de la fournaise ; Isaac l’invoqua à son tour, au moment de son sacrifice, et je l’ai racheté par un bélier ; Jacob l’exprima ensuite pendant qu’il luttait avec l’ange. Par ce Nom j’ai préservé Joseph de la tentation de la femme de Putiphar. Par ce Nom, Moïse put tuer l’Egyptien, métamorphoser son bâton en serpent et lui faire reprendre ensuite sa forme primitive. Par ce Nom, invoqué encore par le prophète, j’ai divisé la Mer Rouge en douze sentiers, un sentier pour le passage de chaque tribu. Par ce nom, j’ai arrêté le soleil sur la prière de Josué afin de permettre à celui-ci d’exterminer ses ennemis. Par ce Nom, Jonas demanda mon secours, pendant qu’il était dans les entrailles du cétacé et je l’en ai retiré. Par ce Nom, enfin, les malades guérissent, les aveugles recouvrent la vue, les morts sont rappelés à la vie et les affligés trouvent la consolation réconfortante.
Je suis le premier de tous les premiers, et l’éternité ne sied qu’à moi seul. Je suis l’Etre Suprême dont l’existence n’aura pas de fin ; je suis le Tout-Puissant et je ne laisse pas impuni celui qui invoque mon nom pour le mensonge.